La flotte de la Garde côtière canadienne doit être renouvelée, selon un rapport

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La plupart des navires de la Garde côtière canadienne sont si âgés que la flotte n’a pratiquement plus de valeur, selon un rapport indépendant présenté au gouvernement Trudeau.


CBC

Le réseau CBC a obtenu un exemplaire du rapport grâce à la Loi sur l’accès à l’information. De larges passages du document ont toutefois été caviardés.

Les auteurs n’y vont pas par quatre chemins lorsqu’ils parlent de l’état de la flotte. « Une partie importante de la flotte est entièrement dépréciée », écrivent les analystes Bill Austin et Carl Hegge.

L’âge moyen des navires de la Garde côtière canadienne est de 34 ans.

Leur état s’est lentement détérioré à cause de la négligence de gouvernements successifs, selon le rapport. On peut y lire que la Garde côtière est affamée depuis longtemps, mais que le problème est devenu particulièrement aigu sous l’ancien gouvernement conservateur.

« Des sommes insuffisantes pour permettre aux navires d’atteindre leur durée de vie prévue ont été allouées au cours de la dernière décennie », disent les auteurs.

Ils ajoutent que des « milliards de dollars ont été et devront être réinvestis » dans tous les actifs de la Garde côtière – les navires, les hélicoptères, les tours de communication et les aides à la navigation – pour les remettre à niveau.

Ils reprochent aux dirigeants de la Garde côtière d’être en partie responsables de leurs propres malheurs. Ils n’ont pas insisté suffisamment pour recevoir un financement adéquat, selon eux.

Le NGCC Corporal McLaren M.M.V. a été livré à la Garde côtière canadienne en octobre 2013.
Le NGCC Corporal McLaren M.M.V. a été livré à la Garde côtière canadienne en octobre 2013.

D’autres pays sont dans le même bateau

La Garde côtière reconnaît avoir été sous-financée, mais affirme que le gouvernement libéral a également reconnu ce fait et qu’il s’est engagé à augmenter graduellement le financement de l’agence, en attendant le résultat de diverses révisions.

Dans un courriel adressé à CBC, un porte-parole maintient que les navires sont sécuritaires. Il reconnaît toutefois que les périodes d’entretien pour les garder en état de naviguer sont plus longues.

Ce même porte-parole affirme que la situation vécue par la Garde côtière canadienne n’est pas unique.

« Une flotte vieillissante n’est pas un problème unique au Canada. La Garde côtière américaine, entre autres, fait face aux mêmes problèmes, tout comme d’autres organisations dont les actifs sont importants », écrit-il.

Un rôle essentiel

Rob Huebert, directeur adjoint du Centre d'études militaires et stratégiques de l'Université de Calgary
Rob Huebert, directeur adjoint du Centre d’études militaires et stratégiques de l’Université de Calgary   PHOTO : CBC

Le directeur adjoint du centre d’études militaires et stratégiques à l’Université de Calagary, Rob Huebert, estime que les Canadiens ne se rendent pas compte à quel point la flotte de la Garde côtière canadienne est en piètre état.

« La Garde côtière a toujours été ignorée dans la famille fédérale, dit-il. Elle joue un rôle absolument essentiel, mais je suis convaincu que la majorité des Canadiens ne savent pas qu’elle existe ».

Les Canadiens doivent se préoccuper de son état parce que, d’après lui, le jour approche où elle sera incapable de s’acquitter d’une mission de recherche et sauvetage ou de réagir à une urgence environnementale.

La Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale a prévu la construction de nouveaux navires de la Garde côtière, mais leur livraison tarde. Le programme a été mis en branle il y a six ans.

Le premier d’une série de navires scientifiques est en construction, mais un projet phare, soit la construction d’un imposant brise-glace, ne commencera pas avant 2021.


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LA UNE : Le NGCC Amundsen, brise-glace de la Garde côtière canadienne, dans la baie de Gaspé   PHOTO : ICI RADIO-CANADA/WILLIAM BASTILLE DENIS