Hommage aux chasseurs de phoques

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Quand il est question de la chasse aux phoques dans la presse, le ton est souvent dénonciateur. Le photographe madelinot Yoanis Menge a voulu avoir l’heure juste sur ce qui fait vivre les habitants de sa communauté. Armé de son permis de pêche délivré par Pêche et Océans Canada et de son appareil, il s’est immiscé dans cet univers polémique pour capter de façon saisissante la réalité.

Après Montréal, l’exposition photo Hakapik (gourdin à crochet, instrument utilisé pour la chasse aux phoques) a lieu au Cercle jusqu’au 1er novembre. Ses photos se retrouvent aussi à New York.

«Le contraste est tellement fort, et a tellement­­ été utilisé. Je voulais une approche plus humaine que sensationnaliste» – Yoanis Menge

Après un photoreportage sur la prostitution au Salvador, Yoanis Menge a suivi des chasseurs de phoques de 2012 à 2015, de Terre-Neuve au Nunavut, en passant par les Îles-de-la-Madeleine. Amateur de chasse, il a été inspiré par des publicités de la Fondation Brigitte Bardot, en 2008, qui l’ont bouleversé.

Pendant ce périple, il a lui-même chassé, «apprivoisé la mort», le sang, et participé aux tâches quotidiennes sur le bateau pendant les voyages, qui duraient parfois deux semaines. Yoanis Menge voulait aussi mettre en lumière les dangers du métier. Lui-même est tombé une fois à l’eau.

Yoanis Menge ne dénonce pas la chasse aux phoques, il démontre la réalité des chasseurs et fait la lumière­­ sur certains préjugés. «C’est certain que la violence est là quelque part. Mais je ne parlerais pas de violence, car pour moi, ce n’est pas violent­­ de s’alimenter. (…) Personne n’est content de tuer. Il n’y a rien de joyeux là-dedans. Mais la chasse est tellement bien exercée, dans un contexte hyper contrôlé, que l’animal ne souffre absolument pas. Je dirais que ça se fait encore mieux qu’en abattoir», compare-t-il.

« L’opinion publique a changé »
Yoanis Menge concède que l’opinion publique sur la chasse aux phoques a changé. «Les gens se sont rendu compte qu’ils sont en train de se faire avoir et qu’ils donnaient de l’argent à des associations qui faisaient­­ juste empocher du cash pour une cause qui n’a aucun sens, puisque le phoque n’est absolument pas en danger d’extinction.»

À titre d’exemple, la population de phoques du Groenland est passée de 1,5 à 8 millions de 1970 à aujourd’hui.


L’exposition Hakapik se tient au Cercle­­, situé au 228, rue Saint-Joseph­­ Est, à Québec, jusqu’au 1er novembre. Elle sera de retour à la Foire en art actuel, du 24 au 27 novembre. Un livre, en vente au Cercle­­, rassemble 84 images et les propos de l’artiste par Serge Allaire.

 

PHOTO COURTOISIE

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