La mort tragique de Jean Lapierre marque l’année 2016

Publicité

Articles similaires

Retrouvailles émouvantes : Le parcours d’une néo-madelinienne

Cette semaine, notre collaboratrice aux Îles-de-la-Madeleine, Stéphanie Benoît nous...

La redevance de 30 $ aux Îles-de-la-Madeleine, une mesure liberticide?

Atteinte à la liberté de circulation, taxation abusive, mesure...

Quand la nouvelle a commencé à filtrer au début de l’après-midi du 29 mars, personne ne voulait y croire. Mais, peu à peu, la réalité de cet accident tragique a commencé à s’imposer.

À 59 ans, Jean Lapierre venait de perdre la vie avec plusieurs membres de sa famille dans un écrasement d’avion aux Îles-de-la-Madeleine, où il était né et où il était de retour pour assister aux funérailles de son père.

Le Québec était ainsi privé soudainement d’un de ses meilleurs chroniqueurs politiques, attachant et brillant, une figure familière en raison de sa présence assidue dans les médias.

L’Agence QMI a décidé de choisir la mort de Jean Lapierre comme événement de l’année 2016, à la suite des résultats d’un sondage réalisé auprès des responsables de l’information de Québecor.

Ironie cruelle du destin, le caractère brutal de la disparition de cet ex-politicien devenu chroniqueur contraste avec la vie qu’il a eue. «Le tragique n’a jamais fait partie de l’idée qu’on se faisait de Jean Lapierre. Il était de ceux qui sont doués pour le bonheur et capables d’apprécier les beaux côtés de la vie», a souligné Lucien Bouchard, lors d’un hommage rendu à son ancien ami.

M. Bouchard connaissait Jean Lapierre depuis longtemps, puisque c’est avec lui qu’il avait fondé le Bloc québécois au début des années 90.

Petit carnet noir à la main, où il puisait les dernières confidences politiques qu’il avait glanées auprès de ses multiples connaissances et amis, Jean Lapierre s’exprimait lors de ses interventions dans une langue colorée dont il avait seul le secret.

«Il avait sa langue à lui, qu’il devait beaucoup au franc-parler des pêcheurs des Îles (de-la-Madeleine). Là-bas, on ne peut tricher avec la marée, les brumes d’automne et les tempêtes parfaites. Jean pensait que le rire est la meilleure façon de corriger les mœurs et aussi l’arme la plus redoutable en politique», avait affirmé M. Bouchard pendant l’hommage.

Passionné de politique, Jean Lapierre s’est fait élire à la Chambre des communes alors qu’il n’avait seulement que 23 ans, en 1979. Il représentait la circonscription de Shefford au Québec sous la bannière libérale. Après la fondation du Bloc québécois, il avait quitté la politique une première fois en 1992 pour faire une incursion dans le monde des médias.

La piqûre du pouvoir l’a repris et il est revenu siéger à Ottawa en 2004 comme ministre avec les libéraux de Paul Martin. Mais il avait démissionné au bout de trois ans et signé un contrat comme analyste politique avec le réseau TVA,

Il va s’en dire que Jean Lapierre connaissait le monde de la politique fédérale comme le fond de sa poche. Il avait aussi d’excellentes entrées à Québec.

Pendant plusieurs années, il avait animé une émission quotidienne d’analyse sur les ondes de la chaîne LCN en compagnie du chef d’antenne Paul Larocque.

«Ton départ laisse un énorme vide dans ma vie, dans la vie de tout le monde (…) et dans le cœur de tout le monde au Québec, parce que tu étais vrai», avait confié Paul Larocque lors de la cérémonie en son honneur à l’église Saint-Viateur, à Outremont.

«(Jean Lapierre) était un homme bon, un homme grand, un homme qui m’a marqué à jamais, qui a marqué les siens et qui a marqué les Québécois au fond du cœur», avait-il conclu.