Crabe des neiges : le quota pourrait plus que doubler

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Le quota de crabe des crabiers du sud de la Gaspésie, des Îles-de-la-Madeleine, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard passerait de 19 000 tonnes métriques à 43 000 tonnes métriques, selon les recommandations du comité consultatif regroupant crabiers et scientifiques au ministre des Pêches et des Océans.

Le président de l’Association des crabiers gaspésiens, Daniel Desbois, qui représente les 35 crabiers de la Gaspésie, précise que l’ensemble de la flottille des crabiers traditionnels devrait hériter d’un peu plus de 60 % de ce quota. Le reste est partagé entre les Premières Nations et des allocations temporaires consenties à différentes flottilles, dont les pêcheurs de poissons de fond.

D’autres rencontres sont prévues, notamment avec les industriels, et les recommandations finales seront effectuées en février, mais les astres s’alignent pour que les 125 crabiers traditionnels de la zone 12, au sud du golfe, démarrent la saison 2017 avec un grand sourire aux lèvres.

Selon M. Desbois, l’abondance de crabe, une biomasse de 99 000 tonnes, s’explique par la présence abondante de jeunes crabes, mais aussi par une bonne proportion de crabes adultes dont la mue prévue pour l’an passé ne s’était pas réalisée.

D’ailleurs, l’an dernier, les pêcheurs avaient subi une baisse de 16 % de leur allocation, le quota passant de 26 000 tonnes à 19 000 tonnes.

Ces importantes hausses viendront compenser les baisses radicales de 63 % imposées en 2010. L’allocation des pêcheurs était alors descendue à 7000 tonnes.

Du travail en usine

Crabes fraîchement pêchés dans un bac.
Crabes fraîchement pêchés dans un bac. Photo : Radio-Canada

Comme la saison est courte, les usines de transformation de la Gaspésie devront s’ajuster pour traiter rapidement cette abondance de crabes, indique Gino Lebrasseur, directeur de l’usine MDM Unipêche à Paspébiac.

Les usines du groupe sur la Côte-Nord seront mises à contribution de même que Crustacés de Gaspé à Grande-Rivière. « On espère qu’il n’y aura pas de glace pour que la saison débute de bonne heure et éviter l’arrivée du crabe blanc », précise M. Lebrasseur.

« Ce sera du travail de plus pour nos travailleurs », ajoute Bill Sheehan, vice-président de E. Gagnon et fils, à Sainte-Thérèse-de-Gaspé.

Eaux plus chaudes?

Ces bonnes nouvelles viennent toutefois corroborer les thèses des scientifiques qui étudient les effets des changements climatiques sur la population de crabes des neiges dans le golfe.

Le réchauffement de l’eau retarde la mue terminale du crabe des neiges qui se fait à de plus grandes tailles tandis que les femelles accroissent leur rythme de production. À terme, sur une période de 50 à 100 ans, les scientifiques prévoient que le crabe pourrait migrer dans des eaux plus froides.

Comme l’an dernier, les prix pour la ressource s’annoncent aussi très bons en raison de la rareté du crabe aux États-Unis, le principal acheteur. « Je ne peux pas dire encore, mais ça va commencer fort », commente Bill Sheehan.

Certains observateurs parlent d’un prix payé au débarquement de près de 5 $ pour le début de la saison.

 

Un texte de Joane Bérubé
LA UNE : Casiers pour la pêche au crabe Photo : Radio-Canada/Evelyne Côté