La route des épaves : à la découverte d’un patrimoine méconnu

Publicité

Articles similaires

Retrouvailles émouvantes : Le parcours d’une néo-madelinienne

Cette semaine, notre collaboratrice aux Îles-de-la-Madeleine, Stéphanie Benoît nous...

La redevance de 30 $ aux Îles-de-la-Madeleine, une mesure liberticide?

Atteinte à la liberté de circulation, taxation abusive, mesure...

Sauvetage inusité : Une voiture extraite des eaux de l’Étang-du-Nord

Un sauvetage inusité dans les eaux de l'Étang-du-Nord a...

Des centaines et des centaines d’épaves jonchent le fond du fleuve Saint-Laurent de Montréal jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine. L’histoire de ces naufrages est souvent peu connue, mais pour la faire découvrir, un groupe de passionnés du Bas-Saint-Laurent vient de lancer La route des épaves, un circuit vers cinq navires qui ont sombré dans les eaux froides du fleuve.

La route des épaves est constituée de cinq sites de plongée entre Sainte-Luce et Le Bic.

On veut ainsi faire connaître l’histoire maritime du Québec, mais aussi protéger un patrimoine, difficilement accessible et qui fait l’objet d’un trafic méconnu.

«Malheureusement, il y a du pillage. Quand on pense aux Germanicus et de l’Empress, ces deux épaves-là ont été pillées.» –  Samuel Côté, chasseur d’épaves

Un artefact de l'Empress of Ireland
Un artefact de l’Empress of Ireland Photo : Radio-Canada

« C’était la mode, dans les années 60-70. Des gens dynamitaient les structures pour récupérer les artefacts ou du cuivre. C’est pour cela que l’on veut conscientiser les plongeurs ; leur dire  » on vous offre cette route-là, prenez-en soin  » », explique Samuel Côté.

Les cinq navires de La route des épaves :

– Germanicus (Le Bic)
– Frederike. C-2 (Rimouski)
– Empress of Ireland (Sainte-Luce)
– NCSM Nipigon (Sainte-Luce)
– Atlas Scow No.1 (Pointe-au-Père)

Savourer le caractère solennel des lieux

La préservation des lieux est d’autant plus importante, selon Samuel Côté, que ces épaves sont souvent des cimetières marins.

Des bouées ont été installées dans le fleuve pour bien identifier les épaves
Des bouées ont été installées dans le fleuve pour bien identifier les épaves Photo : Radio-Canada

À leur approche, des plongeurs disent d’ailleurs sentir le caractère solennel des lieux, encore plus quand il s’agit du site du naufrage de l’Empress of Ireland qui a fait 1 012 morts.

«C’est difficile de capter l’ampleur de cette catastrophe. Quand on arrive là, on s’arrête pour penser aux gens qui étaient prisonniers de la structure, cela s’est fait tellement rapidement.» – Ludovic Bouchard, responsable de la logistique, deLa route des épaves du Bas-Saint-Laurent

«Effectivement, il se passe quelque chose dans le cœur de chacun. Je pense qu’il n’y a pas un plongeur qui peut rester insensible au fait qu’il y a eu des décès sur place.» –  Patrick Allaire, secrétaire de la Fédération québécoise des activités subaquatiques

La Route des épaves est une première au Québec, mais existe déjà ailleurs, notamment en Ontario.

 

D’après le reportage de Denis Leduc

LA UNE : En 2014, Samuel Côté a découvert une épave située au large de Sainte-Flavie. Il s’agit du Viking, qui a sombré en 1874.    Photo : Urbania TV