« Concertation », c’est le terme qui est revenu le plus souvent lors de la rencontre initiée par la Fédération québécoise des municipalités (FQM), à Amqui. L’objectif : trouver des solutions pour améliorer la desserte aérienne régionale dans la province.
Les propositions soumises à la réunion seront inscrites dans un mémoire qui sera déposé au Sommet sur le transport aérien régional en février 2018.
De nombreuses idées ont été débattues par la dizaine de personnes présentes.
La préfète de la MRC du Rocher-Percé, Nadia Minnassian, remarque que les mauvaises conditions météo, causées par les changements climatiques, provoquent de plus en plus l’annulation de vols.
Pour contrer cette triste réalité, il faut que les responsables travaillent ensemble et créent de nouveaux modèles de gestion, ce qui pourrait améliorer la desserte aérienne, propose-t-elle. « Un des problèmes qu’on a en Gaspésie, c’est la démobilisation de la clientèle. Les gens ne font plus confiance aux transports aériens parce que souvent l’avion ne décolle pas ou n’atterrit pas. Pour ces raisons-là, il faut qu’on travaille ensemble. »
«Il faut trouver une façon [pour] que quand l’avion n’atterrit pas à Gaspé, pourquoi il n’atterrirait pas à Rocher-Percé? Pourquoi on n’aurait pas un système de cabotage qui ferait une navette entre les deux aéroports ?» – Nadia Minnassian, préfète, MRC du Rocher-Percé
Mise en valeur du service
« En parler, l’offrir. » propose quant à lui, le maire de Bonaventure, Roch Audet.
Il remarque que le service aérien n’est pas suffisamment connu dans sa région, la Baie-des-Chaleurs. Il croit qu’améliorer la promotion de ce moyen de transport améliorerait la situation.
Il faut « faire la promotion de l’offre aussi, dit-il. On a la chambre de commerce chez nous qui en fait la promotion. Ça, c’est un élément important. Il y a une entente avec Pascan Aviation sur le prix du billet. Nos agences de voyages devraient travailler aussi dans ce sens-là. Donc de faire la promotion. Donc d’en parler et de dire : » Regardez, on a l’aéroport, voici les heures qu’on a. » On n’en entend pas parler nécessairement. On ne le voit pas. »
«C’est comme un service caché. C’est (pourtant) un organe de développement super important.» – Roch Audet, maire de Boneventure
Prix du billet trop élevé
D’entrée de jeu, la FQM avait déjà établi des points qui font consensus chez ses membres.
Trois problématiques majeures rapportées par la FQM
- Coût élevé des billets
- Fréquence limitée des vols
- Sous financement des infrastructures
Pour aider à diminuer le coût du billet d’avion, le maire d’Amqui, Gaétan Ruest, propose qu’une nouvelle formule soit élaborée pour permettre aux gens des régions de voyager au même prix que ceux des grands centres.
Il pense par exemple à une taxe spéciale qui pourrait être perçue lorsque l’avion fait le plein d’essence. « Il faudrait qu’il ait une péréquation ou un ajustement qui permettent aux compagnies de donner le service » dit-il, tout en permettant aux passagers d’y trouver leur compte.
Coûts des billets d’avion
– Les vols régionaux au Québec sont 55 % plus élevés qu’ailleurs au pays.
– Une des conséquences, selon la Fédération : les Québécois dépensent pour le transport aérien, en moyenne, près de deux fois moins que l’ensemble des Canadiens.
Source : FQM
Une étude publiée par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) estime à 400 millions de dollars les investissements nécessaires au cours des cinq prochaines années pour aider le développement économique des régions.
Un texte de Jean-François Deschênes
LA UNE : Une dizaine d’élus de la Gaspésie et de l’est du Bas-Saint-Laurent ainsi que des responsables d’aéroports étaient présents à la réunion. Photo : Radio-Canada/Jean-François Deschênes