Mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent

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Par Donald Longuépée
Extrait 7 de 10


Les athlètes de chez nous : les héroïnes et les héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent

Les héroïnes et les héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent, ce sont aussi les athlètes de chez nous qui ont rayonné sur la scène locale, québécoise et même internationale. C’est Hugo à Serge Barrette, dont la grand-mère paternelle est Rita à Edmond Nadeau de l’Étang du Nord. Hugo a été le premier Madelinot à participer aux Jeux Olympiques. Il a fait partie de l’équipe canadienne au keirin (cyclisme sur piste) aux Jeux Olympiques qui se sont déroulées du 5 au 21 août 2016 à Rio de Janeiro. Plus récemment, les 30 août et 2 septembre 2018, au sprint et au keirin, il a monté sur la plus haute marche du podium à Aguascalientes au Mexique dans le cadre des Championnats Panaméricains de cyclisme sur piste.

Je ne connais Hugo que pour lui avoir parlé une seule fois au téléphone une vingtaine de minutes. Notre courte conversation m’a quand même permis de faire connaissance avec un être d’exception, un être authentique, habité par des valeurs qui l’érigent en modèle, non seulement pour les Îles, mais pour notre jeunesse planétaire. Après avoir subi un accident spectaculaire qui aurait pu mettre fin à sa carrière le 27 octobre 2015, au vélodrome Alcides Niteo Patiño de Cali, en Colombie, ce jeune prodige sportif, qui n’avait que 24 ans au moment de l’événement, a déclaré quelques jours après ce terrible accident, où il roulait à une vitesse de près de 80 km/h lors d’un entraînement : « Oui, ça m’affecte beaucoup dans le processus de qualification olympique, mais je suis en vie et je n’ai rien de cassé, ce qui est presque un miracle. Personne ne comprend comment c’est possible. Je vais me servir de ça pour revenir encore plus fort que jamais ! ». Moins d’un an après cette terrible sortie de piste, il est allé aux Olympiques pour l’équipe canadienne. Il n’a pas monté sur le podium, mais il continue entraînement et compétitions à l’échelle planétaire et il sera un espoir de médaille pour le Canada aux prochains Jeux Olympiques. Il a commencé à s’intéresser au cyclisme à l’âge de 15 ans. Il se décrit comme un rêveur, confiant en ses choix et épris de liberté. S’élançant toujours plus vite et plus fort en solitaire sur les routes de l’Archipel, affrontant les vents, les obstacles et les prenant comme des alliés, des complices que lui seul sait nous raconter. Il parle de l’appui et de l’amour de sa famille de naissance mais aussi de sa famille madeleinienne tout entière qui n’a jamais cessé de le soutenir. Même si je ne te connais pas comme la majorité des personnes que je nomme dans ce texte, permets-moi de te dire, Hugo, que tu es pour toujours un héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent.

Ce sont aussi les acrobates, membres fondateurs du Cirque Éloize : Damien, Alain et Sylvette à Arthur à Tony à Daniel à Gilles à Damas à Jean Boudreau, Daniel à Edmond Cyr, Jeannot à Maurice Painchaud, Robert à Ronald à Ernest Bourgeois et Jeannot à Sylvio Chiasson. Le Cirque Éloize a redessiné et réinventé le cirque un peu partout sur la planète. Plusieurs parmi ces athlètes hors du commun ont fait partie du Cirque du soleil ou d’autres cirques d’importance. Le Cirque Éloize a parcouru un chemin incroyable depuis sa fondation. Et chacun des membres y a pris des directions différentes dans le monde du cirque et des acrobaties. Je me rappelle si bien le début de leurs apprentissages, alors qu’ils étaient adolescents et que, n’ayant pas de plateau pour s’exercer, ils répétaient leurs prouesses, notamment, à la halte routière de Dune-du-Sud. Déjà à l’époque je les admirais tant ! J’assiste, à l’occasion et lorsque j’en ai la chance, aux concerts acrobatiques qui atteignent la perfection et rivalisent avec les meilleurs du monde dans ce domaine si exigeant. Il y a aussi Christian à Jean-Guy à Gérard Gaudet et Arthur à Henry à Cyrice à Évé Gaudet qui ont étudié à l’École de cirque de Montréal et qui ont atteint des niveaux de performance méritoires. En 2014, à l’âge de 51 ans, Christian à Jean-Guy à Gérard a réalisé l’Iron Man de Montréal en 10 heures trente minutes : 4 km de nage, 180 km de vélo et 42 km de course, sans interruption. Un grand athlète. Arthur à Henry à Cyrice à Évé a travaillé comme « gréyeur », technicien d’équipement, au Cirque du soleil. Il confectionne des pièces d’équipement sophistiquées, tout en étant un athlète de haut niveau. Il y a aussi quelqu’un d’extraordinaire qui fut pour tous ces athlètes, et pour toute la jeunesse sportive des Îles, un véritable ami et « père spirituel » : Robert à Lionel Boudreau. Un professeur de karaté émérite et discret, un gymnaste remarquable qui a acquis une solide formation en éducation physique à l’Université Laval et qui a été professeur d’éducation physique pendant plus de 30 ans aux Îles. Nombreux sont ceux et celles qui m’ont confirmé qu’il fut pour eux un maître, un modèle inspirant, voire un guide sans qui le cours de leur vie aurait été bien différent. D’un calme rassurant, d’un respect touchant et avec une lumière dans le regard, Robert à Lionel leur a appris l’importance du contrôle émotionnel et l’observation du mental. Il leur a appris à croire en eux, à repousser toutes les limites et à devenir des artistes. Cet homme, tout comme François à Alphonse Boudreau pour le volley-ball, a été une inspiration et continue de l’être pour plusieurs générations de jeunes Madeleiniennes et Madelinots. À tous ces athlètes et à tous les autres que je n’ai pas nommés, mais qui se reconnaissent en eux, j’affirme que vous êtes les ambassadeurs de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent partout où vous passez. Vous êtes les médaillés honorifiques de la bravoure des milliers de mouvements autant de fois répétés, vous êtes un modèle pour notre jeunesse, vous êtes les Amis de la persévérance. Merci de continuer à rêver et de nous faire rêver.

Mes héros sportifs, ce sont aussi tous les jeunes des Îles à avoir atteint, par un travail soutenu et sans compromis, la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Encore une fois, à regret, le temps ne me permet pas de tous les nommer. C’est aussi André à Félix Poirier qui, même s’il n’a pas joué dans cette ligue élite, a été selon moi le joueur de hockey le plus talentueux des Îles et celui qui aurait pu avoir sa place dans La Ligue nationale, si l’occasion lui en avait été donnée. Combien de fois je l’ai vu, à lui seul presque, remplir des arénas dans la Beauce, dans la région de Québec et aux Îles. Un joueur d’une intelligence et d’une force physique et de caractère hors du commun, discipliné comme pas un. Merci pour tous les beaux moments que tu as offerts au public, subjugué par ton immense talent, ton leadership et tes savantes feintes sur la patinoire. Tu es aussi le héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent. Il y en a certainement beaucoup d’autres que je ne connais pas, excellentes et excellents dans d’autres sphères sportives. Pardonnez mon ignorance et soyez salués…

À bétôt

Donald à Donat à Clémé


1 Ce texte, avec quelques modifications, fut publié, pour la première fois, dans un ouvrage collectif, aux Éditions Création Bell’Arte, 2016, ISBN : 978-2-923033-66-2.


Donald Longuépée est né aux Îles de la Madeleine. Il a étudié en littérature à l’Université Laval et en administration à l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal. Il est actuellement conseiller aux dossiers métropolitains à la direction générale de la Ville de Repentigny, et ce depuis 2006. En dehors de ses champs d’intérêt et d’expertise liés à son travail, la littérature, la spiritualité, l’histoire, la philosophie, les sciences, la psychologie et tout spécialement l’âme humaine exercent chez lui un attrait particulier.

 

Photo : Odette Laberge