Pascan bonifie son offre de liaisons aériennes sur la Côte-Nord et en Gaspésie

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Pascan Aviation étend ses services pour offrir des vols dans des villes désertées par Air Canada dans l’Est-du-Québec.

Des liaisons vers l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau seront dorénavant offertes. Les vols de Pascan en direction de Montréal atterrissaient jusqu’alors à Saint-Hubert, en périphérie de Montréal.

Dans un communiqué publié vendredi, le copropriétaire de la compagnie Yani Gagnon affirme que Pascan souhaite prendre la place laissée par Air Canada.

«Nous voulons par le fait même rassurer la population des régions que nous sommes dès à présent en mesure de combler le vide laissé par le retrait d’Air Canada du marché régional.» – Yani Gagnon, copropriétaire de Pascan Aviation

Des avions plus gros

La compagnie aérienne a également annoncé que certains de ses vols se feront dans de plus gros avions.

On a reçu le premier d’une longue série j’espère. Le SAAB 340B configuré avec 34 sièges, on a reçu ce premier avion il y a deux semaines. L’objectif est de mettre cet avion sur nos vols dès le début septembre, explique M. Gagnon.

Deux autres appareils ont été commandés. Pascan espère avoir 3 de ces avions de 34 places d’ici l’automne.

Pour l’instant, Pascan Aviation opère avec des avions de 19 sièges.

Ces nouveaux vols sont une solution seulement à court terme selon des élus

Des élus de l’Est-du-Québec se réjouissent de la décision de Pascan Aviation d’ajouter des vols dans les villes qui n’ont pratiquement plus de services aériens depuis le retrait d’Air Canada. Cependant, cette annonce ne représente qu’une solution à court terme pensent-ils.

Le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, est content de voir qu’il y a des entreprises prêtes à prendre le relais d’Air Canada, mais il craint que le manque de concertation entre les compagnies et les gouvernements maintienne la précarité du transport aérien dans la région.

C’est correct que les entreprises privées prennent l’espace laissé libre par Air Canada, sauf que ça ne met pas fin à l’ensemble des travaux pour que ce soit viable à long terme parce que les compagnies vont se concurrencer les unes avec les autres. S’il n’y a pas de mesures mises en place par les autres paliers de gouvernement, on va se retrouver dans un contexte où on va se séparer la tarte et personne ne va être capable d’y survivre, affirme le maire Montigny.

De son côté, le maire Réjean Porlier pense que ce retour des vols dans certaines villes ne réglera pas le problème de l’aviation dans les régions du Québec.

La première chose qui va arriver quand la roue va repartir et qu’au niveau de l’aviation ça va redécoller, les liaisons vont redevenir intéressantes parce qu’il y aura une demande, on peut penser qu’un gros joueur pourrait arriver de nouveau, débarquer, et faire ce qu’il faut pour reprendre le marché, on a connu ça par le passé, soutient le maire Porlier.

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L’aéroport régional de Mont-Joli (archives) PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-FRANÇOIS DESCHÊNES
Le vice-président de l’ Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Gaspé, Daniel Côté, rappelle lui aussi que la priorité demeure la création d’un nouveau modèle de transport aérien régional afin d’offrir des prix plus abordables aux passagers.

Le groupe d’intervention sur le transport aérien formé par le ministre des Transports, François Bonnardel, a tenu sa première rencontre jeudi. Regroupant notamment des élus municipaux et de députés provinciaux, ce groupe se donne trois semaines pour étudier les six scénarios qui sont sur la table actuellement, dont le modèle coopératif et la création d’une régie intermunicipale.

«[Un système] « total privé » semble moins apprécié. » – Daniel Côté, maire de Gaspé et vice-président de l’UMQ

Je vous dirais que les scénarios les plus intéressants sont ceux où il y a une forme de régulation soit de l’état ou d’une régie. Certains sont là pour protéger les intérêts du secteur privé, d’autres qui sont en mode beaucoup ouverts sur de nouveaux modèles comme le modèle de Treq qui est un modèle coopératif, raconte le maire de Gaspé.

La semaine passée, un groupe d’investisseurs a annoncé attendre du financement de Québec pour créer Treq, un nouveau transporteur aérien québécois sous la forme d’une coopérative.

Le projet de coopérative aérienne une utopie?

Questionné sur la menace possible d’une coopérative aérienne sur les compagnies privées, le copropriétaire de Pascan Aviation, Yani Gagnon, indique que ce projet est plus proche du rêve que de la réalité.

Il y a deux choses que je ne peux pas faire : je ne peux pas empêcher les gens de présenter leurs propres projets et je ne peux pas empêcher les gens de rêver, a commenté Yani Gagnon.

«Partir une compagnie d’aviation ce n’est pas comme ouvrir un dépanneur.» – Yani Gagnon, copropriétaire de Pascan Aviation

startup, il faut arrêter de rêver","text":"Transport Canada ne va pas émettre un certificat d’exploitation à un startup, il faut arrêter de rêver"}}">Transport Canada ne va pas émettre un certificat d’exploitation à un startup, il faut arrêter de rêver, a indiqué M. Gagnon. Il précise que partir une compagnie d’aviation peut prendre plusieurs années.

À la fin du mois de juin, Air Canada a annoncé la suspension indéfinie de 30 dessertes régionales et de 8 escales. Les villes de Baie-Comeau, de Gaspé et de Mont-Joli étaient notamment touchées par cette rupture de service.

Jeudi, Air Canada a également annoncé l’annulation de tous ses vols entre Sept-Îles et Montréal au moins jusqu’à la fête du Travail.

Avec les informations de Martin Toulgoat et Marie Kirouac

LA UNE : Un avion de la compagnie Pascan se pose sur la piste de l’aéroport de Mont-Joli (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-LUC BLANCHET