Des membres de la communauté acadienne et francophone, des élèves de l’école Saint-Augustin à North Rustico, ainsi que des personnalités politiques provinciales, se sont rassemblés devant le monument de l’Odyssée acadienne, en souvenir de ceux et celles qui ont péri lors de la déportation de 1758.
Les 12, 13 et 16 décembre cette année-là, trois navires en partance de l’île Saint-Jean (maintenant l’Île-du-Prince-Édouard) sombrent dans les eaux de l’Atlantique. Le Violet, le Ruby et le Duke William deviennent ainsi le tombeau de 850 Acadiens déportés. Le naufrage du Duke William, le 13 décembre 1758, enregistre à lui seul un total de 362 victimes, pour la plupart des enfants acadiens.
Ce triste événement est considéré comme la pire tragédie humaine de l’Île-du-Prince-Édouard.
L’historien Georges Arsenault estime qu’il est essentiel de ne pas oublier cette « page noire » de l’histoire insulaire : C’est un message de rappel de cette tragédie, où tant de gens ont souffert. On commémore toutes les personnes qui sont mortes pendant le Grand Dérangement, il y en a des milliers. Souvent, on n’y pense pas.
On oublie!
, appuie Charles Duguay, vice-président de la Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard, organisatrice de l’événement. Quand on lit les textes, on saisit à quel point c’était pénible, presque un génocide. La moitié des gens qui ont été déportés sont décédés en mer ou par la suite
, poursuit le responsable, qui met l’accent sur l’importance de garder la mémoire vivante.
ans et moins","text":"On n'enseignait pas ça dans nos écoles jusqu'à récemment. Près de la moitié des déportés, c'était des enfants de 15ans et moins"}}">On n’enseignait pas ça dans nos écoles jusqu’à récemment. Près de la moitié des déportés, c’était des enfants de 15 ans et moins
, rappelle Georges Arsenault.
Charles Duguay insiste également sur le chemin parcouru par les Acadiens depuis. On était déporté, presque anéanti, on revient et à l’heure actuelle, il y a beaucoup de choses qui vont bien pour la communauté francophone et acadienne
, note-t-il.
« Ça te fait réaliser où ce qu’on est rendu, c’est grandiose quand même! » — Une citation de Charles Duguay, vice-président de la SAF’Île
Le jour du Souvenir acadien, c’est un rappel de ne pas lâcher
, abonde la lieutenante-gouverneure de la province, Antoinette Perry, présente à la cérémonie. Elle rappelle également l’importance de continuer à lutter pour les droits de la personne
.
La commémoration, qui s’est déroulée en présentiel pour la première fois depuis 2019, a aussi permis d’assister à une reconstitution historique : l’histoire de Charles Haché et Marie Hébert, qui ont survécu au naufrage du Ruby. Cela permet de personnaliser cet événement tragique
, selon les mots de Georges Arsenault. Et ainsi de continuer à s’en souvenir.
Avec les informations de Julien Lecacheur.
LA UNE : L’Île-du-Prince-Édouard souligne le jour du Souvenir acadien. Le 13 décembre, chaque année, on commémore les personnes qui ont péri en 1758 lors de la déportation des Acadiens de l’île Saint-Jean, l’Île-du-Prince-Édouard actuelle. PHOTO : RADIO-CANADA / JULIEN LECACHEUR