Une année 2021 fructueuse pour l’économie de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, selon Desjardins

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Comme l’économie québécoise, l’économie de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine a rebondi en 2021, après le repli forcé de 2020 attribuable à la pandémie. Selon le Mouvement Desjardins, la croissance devrait de nouveau caractériser l’économie de la région en 2022, mais à un rythme plus modéré.

De plus, alors que, traditionnellement, l’économie gaspésienne et madelinienne traîne derrière l’économie québécoise, même quand ça va bien, une nouvelle tendance se dessine depuis quelques années, à savoir que le taux de croissance de croissance en Gaspésie et aux Îles reste très près de celui du Québec, quand il ne le dépasse pas, comme c’est arrivé en 2019.

«Le premier fait saillant, c’est que la relance économique est très bien enclenchée en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Les données sont très encourageantes pour ce retour de l’économie dans le contexte post-ralentissement de 2020, un ralentissement dû à la pandémie», soutient Chantal Routhier, économiste senior chez Desjardins.

Ces données de la péninsule et de l’archipel reprennent sur plusieurs plans l’excellent rythme de 2019.

Le produit intérieur brut nominal, qui avait été marqué par une hausse de 8 % en 2019, presque deux fois les 4,4 % du Québec, devrait grimper de 10 % en 2021, à 3,7 milliards $, quand l’année sera terminée. C’est presque autant que les 10,6 % du Québec. Ce produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter de 5,6 % en 2022, encore là assez proche des 6,3 % du Québec.

Dans l’horizon temporel 2019-2022, le PIB régional par habitant augmente aussi vite que celui du Québec lors des bonnes années, et il décline moins rapidement, comme en 2020. À titre d’exemple, il devrait augmenter de 9,9 % en Gaspésie et aux Îles cette année, presque autant que les 10,3 % du Québec.

La Gaspésie performe bien en matière d’investissements annuels puisqu’elle vient d’aligner trois hausses consécutives. Ainsi, entre 2019 et 2021, l’augmentation cumulative de la valeur des mises en chantier totales atteint 22,7%, à 632 millions (M) $. Pendant la même période, l’augmentation québécoise s’est établie à 5,5 %, un nombre traduisant le recul de 2020.

Le nombre de transactions d’unités résidentielles a augmenté de 20,6 % en Gaspésie et aux Îles entre 2019 et 2021, comparativement à 14,7 % au Québec. Le prix de vente moyen a fait un bond de 17 % dans la région, cette fois entre 2020 et 2021, comparativement à 15 % au Québec.

Une économie plus diversifiée
«Les efforts de diversification des dernières années portent fruit. Il faut se rappeler qu’en 2019, la Gaspésie et les Îles avaient connu la plus forte croissance économique de toutes les régions du Québec. L’emploi est bon et on assiste aussi à de bons investissements. Il y avait eu une décroissance de la valeur des investissements en 2018 après la fin de la construction de Ciment McInnis (en 2017) à Port-Daniel-Gascons», note Chantal Routhier.

Elle note aussi que «le virage pris par plusieurs entreprises pour permettre le retour au travail sécuritaire de leurs employés a été bien fait. C’est ce qui fait que cette année, on voit un niveau d’emploi de retour au seuil prépandémique.»

Plusieurs des secteurs moteurs de la Gaspésie et des Îles ont bien performé en 2021 et ils sont appelés à maintenir des seuils d’activités élevés et même supérieurs dans un avenir prévisible.

« L’industrie de la pêche a très bien performé. Les perspectives à moyen et long terme dans le secteur éolien font que l’industrie est très bien positionnée pour prendre avantage des développements à venir. En construction, les heures travaillés sont en hause et en tourisme, la région a connu une très bonne année. » — Chantal Routhier

Quelques facteurs l’incitent à prévoir que le secteur des investissements en construction se maintiendra pendant quelques années, notamment le remplacement prévu des parcs éoliens existants et l’ajout de nouveaux parcs, qu’ils soient localisés en Gaspésie et aux Îles, ou ailleurs. L’expansion 170 M $ de l’usine de fabrication de pales éoliennes de LM Windpower à Gaspé représente un développement majeur à plusieurs égards.

«La vigueur des investissements devrait bien aller à moyen terme parce que le projet d’installation d’un câble électrique sous-marin entre la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine devrait se traduire par un investissement de 1 milliard (G) $, et parce qu’on prévoit 3 G $ pour les futurs chantiers éoliens. «(…) L’Alliance de l’est, la collaboration entre le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine dans le secteur éolien, devrait décrocher de nouveaux parcs éoliens, les grandes usines de composantes vont travailler et la main-d’œuvre en construction de la région va en tirer des bénéfices, à plusieurs égards», analyse madame Routhier.

Des défis pour maintenir l’élan
La région fait face à quelques défis si elle veut maintenir son élan des dernières années. Il y avait 1925 emplois disponibles au deuxième trimestre de 2021.

La région doit aussi augmenter son solde migratoire interrégional, un solde déjà positif qui a mené à une légère croissance de sa population totale de 0,3 % en 2020. Cette croissance est prévue à 0,1 % en 2021. La représentation élevée de personnes âgées ajoute une pression sur le solde migratoire interrégional, précise-t-elle.

«Je ne suis pas démographe, et je ne ferai pas de prédiction en ce sens. La région a beaucoup à offrir. La ville a moins d’importance qu’avant dans le choix des travailleurs. La région a démontré sa capacité de rebondir après des coups durs. Oui, il y a un vieillissement démographique qui est plus important en Gaspésie et aux Îles, mais les prévisions sont de moins en moins négatives. Les chiffres à la baisse sont de moins en moins forts», remarque Chantal Routhier.

La rareté de logements abordables constitue aussi un défi de taille dans la péninsule et l’archipel, mais l’économiste remarque des pistes de solution suggérées par les meneurs socio-économiques régionaux, notamment à Gaspé, où un important projet immobilier de 144 unités a été annoncé en septembre.

«Aux Îles, on a procédé à une révision du schéma d’aménagement, parmi d’autres mesures pour stimuler de nouvelles constructions», dit-elle.

 

PAR GILLES GAGNÉ / Collaboration spéciale