La valeur du homard et du crabe a doublé dans certaines régions de l’Atlantique

Publicité

Articles similaires

Retrouvailles émouvantes : Le parcours d’une néo-madelinienne

Cette semaine, notre collaboratrice aux Îles-de-la-Madeleine, Stéphanie Benoît nous...

La redevance de 30 $ aux Îles-de-la-Madeleine, une mesure liberticide?

Atteinte à la liberté de circulation, taxation abusive, mesure...

Les revenus générés par la pêche au homard, au crabe des neiges, au flétan et au pétoncle ont connu des augmentations rapides en Atlantique en 2021, rapportant des millions de dollars aux entreprises de pêche.

Quand la pandémie de COVID-19 a frappé la Chine puis le reste du monde, les revenus de Jason Conrad, pêcheur de homard à Riverport, en Nouvelle-Écosse, ont lourdement chuté.

En mars 2020, le prix de la livre de homard n’était plus que de quatre dollars, se rappelle-t-il, ce qui était à peine suffisant pour faire fonctionner son bateau et payer son employé.

Or, l’année suivante, le prix du homard a connu un rebond qui a pris le pêcheur par surprise. «Ça a grimpé très rapidement. Tout à coup, mi-janvier, le prix était à 13 dollars, puis en février, il était à 15 dollars,» dit-il.

« C’est remonté bien plus vite que je l’imaginais. » — Une citation de  Jason Conrad, pêcheur de homard en Nouvelle-Écosse

Capture d’écran, le 2022-02-04 à 13.22.34

Pour le homard, le ministère des Pêches et Océans n’a pu fournir des données que pour les 11 premiers mois de l’année 2021 et pour la seule région de Terre-Neuve-et-Labrador, mais elles montrent que la valeur du homard au débarquement du bateau a doublé par rapport à l’intégralité de l’année 2020, atteignant 612 millions de dollars.

Quant au crabe des neiges, son prix a presque triplé dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador et doublé dans le golfe du Saint-Laurent.


Revenus de la pêche en 2021 :

  • Crabe des neiges : +174 % dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador, +94 % dans le golfe du Saint-Laurent
  • Homard : +88 % dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador
  • Flétan : +15 % dans la région des Maritimes (côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick)
  • Pétoncle : +14 % dans la région des Maritimes (côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick).

Pour Jean Lanteigne, professeur d’économie à l’université de Moncton, c’est le signe que les distributeurs sont parvenus à s’adapter à la pandémie.

Les casinos, les bateaux de croisière, pendant la pandémie, n’étaient plus des marchés disponibles, donc beaucoup de consommateurs, ne pouvant plus aller en voyage, ne pouvant plus aller dans les grands restaurants, ont décidé d’acheter eux-mêmes des produits de luxe, des produits de la mer, explique-t-il.

« Non seulement les quantités débarquées ont augmenté, mais on a vu des prix qui ont atteint des niveaux record. » — Une citation de  Jean Lanteigne, professeur d’économie à l’université de Moncton

Jason Conrad dit que les revenus supplémentaires lui ont permis de compenser les pertes de l’année précédente. Il pense que d’autres pêcheurs en ont profité pour faire des dépenses nécessaires.

Pour les communautés côtières, c’est énorme. Sur la côte sud [de la Nouvelle-Écosse], les pêcheurs qui ont eu une bonne année font des travaux dans leur maison, ils achètent un nouveau camion, un nouveau bateau ou du matériel électronique, s’enthousiasme-t-il.

Capture d’écran, le 2022-02-04 à 13.22.16

Pour le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, Jean Lanteigne, c’est une bonne nouvelle pour les chantiers navals.

«Si demain matin vous commandez un bateau neuf, vous allez tomber sur une liste d’attente,» dit-il. «Ça fait 15 ans que je suis dans ce secteur et c’est la première fois que je vois une vague de cette ampleur et de cette nature.»

LA UNE : Le homard a rapporté 612 millions de dollars aux pêcheurs de la région de Terre-Neuve-et-Labrador en 2021. PHOTO : ISTOCK

PAR Adrien Blanc