Le ton durcit entre Joël Arseneau et Jonathan Lapierre

Publicité

Articles similaires

Un fossile de presque 300 millions d’années trouvé à l’Île-du-Prince-Édouard

Résidente de l’Île-du-Prince-Édouard, Anne MacFadyen se promenait sur la...

L’abondance du homard pourrait-elle offrir plus de travail aux pêcheurs?

À travers son analyse du marché, l’Institut économique de...

Redevance aux Îles : « La Municipalité prend le taureau par les cornes »

La redevance de 30 $ que la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine...

Les équipements de Total Océan resteront dans l’archipel

Le Centre collégial de transfert technologique (CCTT) de Saint-Félicien,...

Piques, interruptions, invectives, le débat de mercredi soir entre les candidats dans la circonscription des Îles-de-la-Madeleine a par moments ressemblé à un véritable règlement de comptes entre l’ancien maire des Îles-de-la-Madeleine et candidat pour la Coalition avenir Québec (CAQ), Jonathan Lapierre, et le député sortant et candidat péquiste, Joël Arseneau.

La tension entre les deux hommes était palpable dans la salle de spectacle des Pas perdus, où se déroulait le débat.

Les échanges se sont corsés très tôt.

Le désaccord entre les deux hommes a notamment porté sur la responsabilité des réalisations et des gains obtenus aux Îles-de-la-Madeleine durant les quatre dernières années.

Jonathan Lapierre n’y est pas allé par quatre chemins.

M. Arseneau, ce qui me surprend le plus de vous et de votre campagne, c’est tout l’effort que vous déployez pour vous attribuer à peu près tout le mérite dans tous les dossiers des Îles. C’est comme si la réalisation [de plusieurs dossiers] était grâce à vous alors que, dans les faits, les partenaires ont dû aller à Québec pour rencontrer le gouvernement. Et ça, je le sais, j’étais là, chaque fois.

La réponse du député sortant a été cinglante.

C’est vrai que vous êtes venu à Québec à plusieurs reprises et vous n’êtes jamais venu me visiter, jamais venu frapper à ma porte ou me déposer vos dossiers pour que je puisse les défendre. Évidemment, si vous avez travaillé en parallèle parce que vous souhaitiez vous présenter aux élections, on peut en tirer de bonnes conclusions. Si vous aviez décidé, quand vous parlez de partenariat, de travailler avec le député en place, je pense qu’on aurait encore eu des gains supplémentaires, des gains encore plus importants. Vous n’avez certainement pas de leçon à me donner sur les partenariats avec la communauté. 

Capture d’écran 2022-09-22 à 15.39.40

Après cet échange, le candidat du Parti libéral du Québec (PLQ), Gil Thériault, a déploré une bataille de coqs entre les deux candidats, qui est, selon lui, à l’image de la relation entre les deux hommes durant les quatre dernières années.

Ces chicanes et ce manque de collaboration ont été néfastes pour la communauté des Îles et sur son développement. Ce fut une relation de confrontation et non de collaboration mutuelle. Les Îles n’ont pas moyen de se payer quatre autres années de discorde, a-t-il lancé.

La loi 96 et les anglophones des Îles

Quatre des cinq candidats de la circonscription ont participé au débat. Seul le candidat du Parti conservateur, Evan Leblanc, avait décliné l’invitation.

Malgré l’irritation palpable entre deux des quatre candidats présents, les échanges ont été généralement cordiaux, mais vifs et ont pu aborder de nombreux enjeux.

La sortie contre la loi 96 du candidat du PLQ, Gil Thériault, n’a pas manqué d’éclats.

Le candidat s’est porté à la défense des habitants anglophones de Grosse-Île et de l’île d’Entrée. Pour eux, c’est l’équivalent d’un lent génocide de la communauté anglophone des Îles-de-la-Madeleine, a affirmé M. Thériault. Le candidat a entre autres critiqué l’obligation de francisation des entreprises de plus de 25 employés qui, croit-il, aura des impacts majeurs sur des entreprises anglophones comme la coopérative Cap-Dauphin.

Capture d’écran 2022-09-22 à 15.39.50

Le candidat de la CAQ, Jonathan Lapierre, a indiqué avoir bien entendu lui aussi les doléances de la communauté anglophone madelinienne. Il a voulu se montrer rassurant et s’est engagé à porter les différences culturelles de la communauté anglophone des Îles afin que la réglementation issue de loi 96 en tienne compte.

Jonathan Lapierre et la mairie

Il a aussi été question de l’avenir de la centrale thermique des Îles, de la crise du logement, du secteur des pêches, de transport, d’insularité, de la communauté anglophone et de pénurie de personnel.

Des quatre candidats présents, Jonathan Lapierre est celui qui a attiré le plus de critiques de la part de ses adversaires.

Tous l’ont attaqué sur le bilan du gouvernement et les propositions de son parti. Le candidat de Québec solidaire (QS), Jean-Philippe Déraspe, a notamment critiqué la position de la CAQ par rapport à la crise du logement qui touche l’archipel.

On ne peut pas juste se dire que ça va être des financements, que ça va être des aides. Ce n’est plus une question de logements sociaux, c’est une question de logement accessible. Avec Québec solidaire, on va rendre aux jeunes la possibilité d’habiter aux Îles , promet-il.

Jonathan Lapierre a par ailleurs fermé la porte à reprendre son poste de maire, advenant une défaite le 3 octobre prochain.

LA UNE : Joël Arseneau, du PQ, et Jonathan Lapierre, de la CAQ, ont échangé de vifs propos lors du débat, mettant au jour, une nouvelle fois, le fossé qui sépare les deux hommes, qui se sont déjà affrontés lors d’une course à la mairie. PHOTO : RADIO-CANADA
PAR Pierre Chapdelaine de Montvalon