Alors que les pêcheurs gaspésiens et madelinots espéraient un début de saison tôt en avril, tout porte à croire qu’ils ne pourront prendre le large avant la semaine prochaine, notamment en raison des forts vents.
Lors d’une rencontre tenue lundi entre les crabiers du golfe et Pêches et Océans Canada, il n’a pas été possible de déterminer une date pour l’ouverture de la saison de pêche au crabe des neiges dans le golfe. Il a plutôt été décidé de planifier une nouvelle réunion jeudi pour prendre cette décision.
Bien que le déglaçage de tous les ports du Nouveau-Brunswick devrait être terminé mercredi, ce sont maintenant les vents forts qui viennent jouer les trouble-fêtes.
Le protocole d’ouverture de la saison interdit aux crabiers d’aller en mer si la force des vents dépasse 20 nœuds.
Selon le porte-parole des crabiers traditionnels madelinots, Paul Boudreau, les pêcheurs risquent de devoir attendre au moins jusqu’à mardi.
Les prévisions ne sont pas très bonnes pour la fin de semaine, et, en plus, Pêches et Océans Canada n’est pas disponible pour assurer les survols de sécurité
, explique M. Boudreau.
Les crabiers espèrent un départ dès que possible, afin d’éviter des fermetures de quadrilatère de pêche causées par l’arrivée des baleines noires dans le golfe.
2,50 $/lb ou moins pour les pêcheurs
Alors qu’une bonne partie des stocks de crabes de la saison 2022 sont encore en entrepôt, les entreprises de transformation du Québec, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick se sont entendues pour offrir un même prix aux crabiers.
Selon le directeur de l’Association québécoise de l’industrie des pêches (AQIP), Jean-Paul Gagné, c’est la première fois qu’un prix provisoire est fixé conjointement par les industriels des trois provinces en début de saison.
Ces prix sont de 2,25 $/lb pour les crabiers disposant d’une cale à glace et de 2,50 $/lb pour les pêcheurs avec une cale à l’eau.
En comparaison, certains crabiers avaient touché entre 8,25 $/lb et 8,75 $/lb au début de la saison de pêche 2022, avant que les prix ne se stabilisent autour de 6 $/lb en fin de saison.
Les prix versés aux pêcheurs en 2022 ont été trop élevés
, affirme Jean-Paul Gagné. ; les consommateurs n’ont pas acheté de crabes parce qu’ils trouvaient ça trop cher. Ça fait en sorte que les stocks sont demeurés invendus. C’est pour ça qu’on est obligé de passer une année difficile, personne ne s’attend à faire des profits extraordinaires.","text":"Le marché ne l’a pas pris; les consommateurs n’ont pas acheté de crabes parce qu’ils trouvaient ça trop cher. Ça fait en sorte que les stocks sont demeurés invendus. C’est pour ça qu’on est obligé de passer une année difficile, personne ne s’attend à faire des profits extraordinaires."}}">Le marché ne l’a pas pris ; les consommateurs n’ont pas acheté de crabes parce qu’ils trouvaient ça trop cher. Ça fait en sorte que les stocks sont demeurés invendus. C’est pour ça qu’on est obligé de passer une année difficile, personne ne s’attend à faire des profits extraordinaires.
M. Gagné n’exclut pas un réajustement des prix, mais précise que les montants bonifiés seraient seulement versés en fin de saison aux pêcheurs.
On ne peut pas faire des déficits deux années de suite, ça, c’est clair, il faut arrêter ça
, martèle le directeur de l’AQIP. On ne dit pas que le prix ne sera pas ajusté. Il le sera, si la situation change. C’est un prix provisoire, c’est pour décoller la saison.
Le crabier madelinot Marcel Cormier estime qu’il n’est pas très réjouissant de commencer une saison de pêche avec de tels prix. Il espère une embellie rapide sur les marchés.
: le gaz, les appâts, le matériel et les gréements","text":"C’est un prix très très bas, vu la conjoncture économique, parce que les prix de tout ce dont on a besoin pour faire la pêche ont extrêmement augmenté: le gaz, les appâts, le matériel et les gréements"}}">C’est un prix très très bas, vu la conjoncture économique, parce que les prix de tout ce dont on a besoin pour faire la pêche ont extrêmement augmenté : le gaz, les appâts, le matériel et les gréements
, plaide M. Cormier.
Le représentant des crabiers traditionnels madelinots, Paul Boudreau, partage ce désarroi.
Ce ne sont pas des montants qui sont suffisants, ce sont des prix avec lesquels les pêcheurs ne font à peu près pas de profits en général, on espère que le marché va se placer pour que les prix soient plus élevés que ça
, mentionne M. Boudreau.
Alors que les crabiers de la zone 17, dans l’estuaire du Saint-Laurent, ont pris le large le 27 mars, ceux de la zone 16 à l’est de la Côte-Nord sont demeurés à quai, car ils sont insatisfaits des prix offerts par les industriels.
LA UNE : Les crabiers de la zone 12, dans le sud du golfe, attendent impatiemment de commencer leur saison de pêche. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / LUC MANUEL SOARES
PAR Isabelle Larose