Tim Hortons fermé à 13h et la fin de semaine, faute de personnel

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Pas le choix de réduire ses heures d’ouverture en raison de la pénurie de main-d’oeuvre. Les Madelinots ont beau aimer les beignes et le café comme ailleurs, le seul Tim Hortons de l’archipel ferme ses portes à 13h et n’ouvre plus la fin de semaine, faute de personnel.

«Il a fallu que je change ma manière de penser», témoigne Patrick Chevarie, propriétaire du Tim Hortons de Cap-aux-Meules.

Il ne se demande plus quelle formule est la plus rentable pour répondre à la demande des clients. «Aujourd’hui, c’est: “Qu’est-ce que je peux faire avec la main-d’œuvre que j’ai?”»

Et la réponse, pour l’instant, est d’ouvrir seulement les avant-midi de semaine.

La clientèle est là

Pourtant, ce restaurant serait toujours rempli s’il était ouvert les soirs et la fin de semaine, assure M. Chevarie.

Jusqu’en 2016, il était ouvert 24 heures sur 24 et comptait plus de 45 employés.

Puis, la pénurie de main-d’œuvre lui est progressivement rentrée dedans.

Il compte maintenant un noyau d’une dizaine d’employés, tous des anciens. «Une gang extraordinaire», souligne-t-il.

Reste que, dans son créneau, tout repose sur le volume de ventes.

«Un Tim Hortons ouvert 35 heures par semaine, est-ce que c’est rentable? Faites le calcul. La réponse est non.

«Dans les premiers temps, tu deviens quasiment fou. Tu es frustré contre la vie […]. Il n’y a rien qui nous a préparés à ça: pas de cours, pas de formations, pas de conférences», raconte celui qui est dans les affaires depuis plus de 30 ans.

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La pénurie de main-d’œuvre frappe partout au Québec, mais aux Îles, l’insularité vient empirer la situation.

M. Chevarie ajoute qu’une partie de la population occupant un travail saisonnier, comme la pêche, pourrait être disponible le reste de l’année, mais que le chômage est plus avantageux. «Ce n’est pas de la faute des Madelinots. C’est le système qui est comme ça.»

Sauveteurs étrangers

Après avoir appris que sa fille revenait vivre aux Îles et qu’il aurait de la relève, Patrick Chevarie s’est retroussé les manches et fait affaire avec une firme de recrutement à l’international.

En août prochain, il pourra compter sur 10 nouveaux travailleurs venus des Philippines.

«Ils sont tous super excités. C’est merveilleux.»

Le processus coûte toutefois cher. Surtout qu’il a fallu acheter et rénover une maison pour loger ces futurs employés en raison du manque de logements.

Dès l’automne prochain, le Tim Hortons de Cap-aux-Meules pourra rouvrir les soirs.

«Je pense que les Madelinots vont être contents […]. Les gens vont pouvoir revenir s’asseoir et jaser. Ça donne un regain de vie.»

Cet article fait partie d’une série d’articles sur les transformations sociales aux Îles de la Madeleine, qui ont réussi à renverser leur solde migratoire, mais qui sont aussi aux prises avec une double pénurie de logements et de main-d’œuvre.

LA UNE : Patrick Chevarie devant le Tim Hortons de Cap-aux-Meules. DOMINIQUE SCALI / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
PAR DOMINIQUE SCALI / JDEM