Île-du-Prince-Édouard : Plus de pluie, moins de neige cet hiver

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Températures au-dessus des normales de saison, faible enneigement et déficit de glace, l’hiver 2022-2023 a été particulièrement doux à l’Île-du-Prince-Édouard.  Bilan d’une saison pas si froide… pas tout à fait normale.

Après un automne particulièrement clément, l’hiver 2022-2023 s’est également révélé plus chaud que d’habitude à l’Île-du-Prince-Édouard.

«L’hiver météorologique qui s’étire de décembre à février a été marqué par des températures bien au-dessus des moyennes et un déficit important de neige, résume Jim Prime, météorologue à Environnement Canada.  On a eu beaucoup de systèmes chauds avec plusieurs jours d’ensoleillement intense après des jours neigeux.»

Selon les données du ministère fédéral, le mois de décembre a été de 2 à 4 degrés Celsius (°C) plus chaud que la moyenne saisonnière.  Pire, les températures de janvier ont dépassé de 4 à 6 °C les normales de saison.

Un record de chaleur a été battu à Charlottetown, avec -2,1 °C relevés à l’aéroport mi-janvier.  En principe, la température moyenne y est de -7,7 °C à cette époque de l’année.

113 centimètres de neige cumulés

Les températures de février ont été plus près des normales, à l’exception du vortex polaire qui a frappé les Maritimes au début de ce mois.  D’après Environnement Canada, les températures ressenties entre le 3 et le 5 février ont pu atteindre les -40 à -45 °C.

À East Point, il n’avait pas fait aussi froid depuis 1971 : -26,9 °C ont été enregistrés, contre -26,1 °C auparavant.  À Summerside, un record de 1931 est tombé : -26,7 °C ont été relevés, battant de plus de deux degrés le record précédent.

«Dans les régions côtières, c’est sûr que les températures changent souvent à cause de l’influence de la mer et des glaces, mais ces dernières années on a de plus en plus de fluctuations entre des températures trop chaudes et trop froides», observe Jim Prime.

La neige et la glace se sont également faites rares cet hiver.  À la mi-février, seulement 10 % du golfe du Saint-Laurent était gelé.  À Charlottetown, il est tombé en cumulé 113,1 centimètres de neige entre décembre et février, contre 197,5 centimètres pour une année normale.

À l’abri des tempêtes 

Jim Prime explique que ce manque d’enneigement est lié à la trajectoire des tempêtes hivernales : «Elles n’ont pas touché l’Atlantique, elles ont plutôt traversé le Québec, se sont dirigées vers le Labrador et ont terminé leur course dans l’océan.  C’est donc en mer qu’il y a eu beaucoup de précipitations neigeuses.»

Plus que la neige, c’est la pluie qui a dominé l’hiver qui vient de s’écouler.  «Au mois de janvier, il a plu plus qu’à la normale», précise Jim Prime.

Ce réchauffement hivernal sera-t-il plus fréquent à l’avenir avec le changement climatique?  «C’est difficile à dire à court terme, pour l’instant, on a des années plus chaudes, d’autres plus froides.  Ce qu’il faut regarder c’est la différence des températures à long terme et la multiplication des extrêmes climatiques», explique Jim Prime.

En attendant, selon les prévisions d’Environnement Canada, les températures et les précipitations pour les mois d’avril, mai et juin devraient être proches des normales saisonnières dans la province.

 

PHOTO : L’hiver 2022-2023 a été particulièrement doux, il y a eu moins de neige et de glace que d’habitude. (Photo : Marine Ernoult)
PAR : Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne