150e anniversaire de l’entrée de l’Île-du-Prince-Édouard dans la Confédération

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Le parcours de l’Î.-P.-É. vers la Confédération commence le 1er septembre 1864, lorsque la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard conviennent de se rencontrer à Charlottetown pour discuter de la possibilité d’une union des provinces maritimes.  Quand la province du Canada (qui représente aujourd’hui le Québec et l’Ontario) demande de participer à la réunion, le sujet de l’union des Maritimes devint secondaire face à l’enjeu grandiose de former une nouvelle nation. On aborde la possibilité d’une union de toutes les colonies de l’Amérique du Nord britannique.

Les délégués arrivent entre le 30 août et le 1er septembre par le port de Charlottetown. Sir John A. Macdonald, l’homme qui deviendrait le premier des Premiers ministres du Canada quelques années plus tard, faisait partie du lot.

Au cours de cette conférence, Edward Palmer, le Premier ministre de 1859 à 1863 et un activiste anti-confédération, déclare qu’il voit des avantages pour l’Amérique du Nord britannique, mais n’en voit aucun pour l’Île-du-Prince-Édouard. Dans ses propres mots : «Nous aurions délégué nos droits et notre prospérité, en partie, au gouvernement général et alors notre voix au sein du Parlement uni n’aurait aucune importance».

Leur colonie a une identité prononcée, une économie bien prospère et des liens commerciaux avec d’autres colonies de l’Atlantique et d’États américains.

En tout cas, l’Î.-P.-É. accepte de revoir la Confédération. Son délégué est envoyé à la Conférence de Québec en 1864, mais l’Île-du-Prince-Édouard n’est pas persuadée de se joindre au pays émergent. La plupart des journaux de l’Île montrent de l’appui face à cette décision, s’inquiétant que l’union augmente des taxes, mène à la conscription pour les guerres et qu’elle mette fin à la l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard. Ils affirment que le gouvernement fédéral serait insensible aux préoccupations et aux besoins propres à l’île et que le problème de longue date concernant les propriétaires terriens non-résidents sur l’île resterait en suspens.

En 1866, le Premier ministre James Pope rejette les conditions de la Conférence de Québec pendant laquelle les détails constitutionnels de la Confédération sont discutés.

En 1867, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et la Province du Canada entrent dans la Confédération, mais l’Île-du-Prince-Édouard reste à l’écart. Elle aurait bien pu demeurer une colonie indépendante si elle n’avait pas décidé de construire un chemin de fer.

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Nouvelle offre rejetée

L’accord de réciprocité entre les États-Unis et le Canada se termine en 1866. En 1868, les fonctionnaires de l’Île-du-Prince-Édouard rencontrent leurs homologues américains pour discuter de nouvelles possibilités de commerce, mais les négociations sont entravées par l’absence de la permission britannique.

Le nouveau Dominion du Canada s’inquiète de la possibilité que l’Î.-P.-É. et les É.-U. établissent des liens forts, c’est pourquoi il propose un nouvel accord, intitulé «Meilleures Conditions», aux autorités de l’Île à Charlottetown en 1869. En plus d’offrir de prendre en charge toutes les dettes de l’Île, le Canada offre un service de bateau à vapeur pour assurer la connexion de l’Île avec le continent et propose d’acheter les terres restantes des propriétaires terriens non-résidents pour un montant de 800 000 $. Le Premier ministre Robert Haythorne rejette cette offre en janvier 1870.

Dette de chemin de fer

En 1871, l’Île-du-Prince-Édouard commence à construire un chemin de fer, croyant que cela va améliorer son économie et attirer le tourisme. Toutefois, le projet dépasse rapidement son budget et accumule une dette de 3,25 millions de dollars. Vers 1872, la province fait face à un effondrement financier imminent. Pour résoudre ce problème, le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard entreprend des démarches auprès des Canadiens pour se joindre à la Confédération.

En février 1873, Robert Haythorne se rend à Ottawa pour commencer à négocier les conditions d’un accord qui est soumis aux électeurs de l’Île à l’occasion d’une élection générale. Il perd les élections devant James Pope qui appuie la Confédération lui aussi, mais à des conditions encore plus avantageuses pour l’Île. L’accord est soumis à l’Assemblée qui le signe.

Le Canada prend en charge la dette du chemin de fer de l’Île-du-Prince-Édouard, achète les terres des propriétaires terriens non-résidents et garantit une communication continue sur toute l’année avec le continent. L’Île reçoit six sièges à la Chambre des communes et quatre au Sénat.

L’Île-du-Prince-Édouard se joint donc à la Confédération le 1er juillet 1873. Ce jour-là, une cérémonie de célébration se déroule à Charlottetown. La ville est ornée par des banderoles et des serpentins en papier. James Pope se joint au Parlement national à titre de ministre des Pêches sous la direction du Premier ministre John A. Macdonald.

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Pères de la Confédération

«Les Pères de Confédération» sont les hommes qui participent à une seule ou à plusieurs conférences qui ont eu lieu à Charlottetown, à Québec et à Londres.

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James Pope a été un des six premiers députés fédéraux élus à l’ÎPÉ. Il a été ministre des Pêches de 1878 à 1882 dans le gouvernement de John A. Macdonald.  Photo : https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3245848

La délégation des Maritimes, composée uniquement d’hommes, comporte quelques lacunes notoires. Aucun délégué ne prendra ainsi la parole au nom des communautés irlandaises de la région, pourtant d’une taille importante. Andrew Macdonald est le seul catholique et il est issu d’une famille aisée écossaise des Hautes Terres. La province unie proposée est baptisée non officiellement l’Acadie, mais aucun représentant francophone n’est présent. Les Autochtones et les Afro-Canadiens sont quant à eux complètement absents de la vie publique.

Les représentants de l’Î.-P.-É. étaient : George Coles, Andrew Archibald Macdonald, Edward Palmer, William Henry Pope, le colonel John Hamilton Gray, Thomas Heath Haviland et Edward Whelan.

 


Références :

  • Bibliothèque et Archives Canada
    –  L’Île-du-Prince-Édouard et la Confédération – Article par Jon Tattrie, publié en ligne le 18 novembre 2014, dernière modification le 25 octobre 2022.
  • L’Encyclopédie canadienne
    – Article Conférence de Charlottetown par Andrew McIntosh, P.B. Waite, Ged Martin, publié le 2 septembre 2010 et dernière mise à jour par Andrew McIntosh le 13 janvier 2020 

LA UNE :  Les délégués des assemblées législatives du Canada, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard se sont réunis pour examiner la possibilité d’une union des coloniesde l’Amérique du Nord britannique, le 11 septembre 1864, à Charlottetown. Photo : George P. Roberts /Bibliothèque et Archives Canada/ C-000733

PAR  Claire Lanteigne / La Voix acadienne