La deuxième saison de pêche commerciale au calmar aux Îles remise en doute

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Malgré des assouplissements des conditions de pêche commerciale au calmar aux Îles-de-la-Madeleine, certaines contraintes freinent encore les élans des 14 détenteurs de permis.

L’an dernier, alors que Pêches et Océans Canada (MPO) relançait pour la première fois la pêche au calmar après plusieurs décennies d’inactivité, aucun débarquement n’a finalement eu lieu sur les quais madelinots.

Les pêcheurs madelinots avaient affirmé que les conditions de pêche mises en place par Ottawa étaient défavorables à l’exploration et la réappropriation des connaissances liées au calmar.

Dans le nouveau plan 2023-2025, Pêches et Océans a procédé à trois assouplissements en réponse aux doléances des pêcheurs.

Le ministère a retiré la limite de 200 turluttes, soit le type d’hameçon utilisé pour la pêche au calmar, qui était en place l’an dernier. La saison de pêche a aussi été allongée. Cette année, elle s’étend du 10 juillet au 31 décembre ainsi que du 1er avril au 31 décembre en 2024 et 2025.

Aussi, les pêcheurs de calmar doivent dorénavant aviser le MPO d’une sortie en mer seulement une heure avant de prendre le large, alors qu’ils devaient le faire avant 19 h la veille de leur sortie l’an dernier.

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On a décidé de mettre en place des assouplissements à la suite de discussions qu’on a eues avec l’industrie, explique le directeur du bureau de secteur des Îles-de-la-Madeleine pour Pêches et Océans Canada, Cédric Arseneau. L’an passé, on était dans un mode où on remettait une pêche en place, on voulait quand même être assez conservateur.

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Les pêcheurs veulent jumeler deux pêcheries

Malgré ces assouplissements, certains des 14 détenteurs de permis madelinots croient que la pêche commerciale au calmar ne sera pas rentable et accessible tant qu’elle ne pourra pas être pratiquée parallèlement à un autre type de pêche, lors d’une même sortie en mer.

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Je ne suis pas certain du tout de sortir pêcher le calmar, affirme le pêcheur Ghislain Cyr. Premièrement, on n’est pas sûr de la quantité de calmar qu’il y a dans le golfe et les conditions nous obligent à pêcher seulement le calmar.

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Le pêcheur Edwinn Quinn partage cet avis, bien qu’il n’exclut pas l’idée de tout de même faire quelques sorties en mer pour tenter de pêcher le céphalopode.

Des pêcheries simultanées seraient tellement plus bénéfiques et efficaces pour nous aider à développer la pêche au calmar, fait valoir M. Quinn.

De son côté, Pêches et Océans Canada ne semble pas envisager cette option.

Il y a une difficulté avec les pêches simultanées de voir comment les pêches s’influencent entre elles. Ce n’est pas quelque chose qu’on autorise d’emblée, normalement, explique le directeur du bureau de secteur des Îles-de-la-Madeleine, Cédric Arseneau. On comprend la demande des pêcheurs, mais encore là, il faudrait justifier dans quel contexte et à quel moment on peut le faire.

Il y a actuellement 14 titulaires de permis de pêche commerciale au calmar au Québec, tous détenus par des pêcheurs madelinots.

Une ressource cyclique

Au-delà des conditions de pêche, Cédric Arseneau précise par ailleurs que la ressource, dont l’abondance est cyclique, n’est possiblement pas au rendez-vous en ce moment.

Les dernières nouvelles au cours de l’an passé n’étaient pas très bonnes par rapport au calmar, souligne-t-il. C’est une espèce qui a des périodes de haute productivité et des basses productivités et là, on serait en train de rentrer dans une période de basse productivité.

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Selon M. Arseneau, le dernier cycle de basse productivité du calmar a duré entre cinq et sept ans.

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Par ailleurs, ce dernier confirme que la pratique récréative de la pêche au calmar est permise autour des îles de la Madeleine. Les Madelinots peuvent donc s’y adonner, à condition de ne pas vendre leurs prises.

LA UNE : La saison 2023 de la pêche au calmar aux Îles-de-la-Madeleine pourrait être aussi décevante qu’en 2022. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / PATRICK BUTLER

PAR Isabelle Larose