Des scientifiques cherchent à préciser ce que mange le phoque gris

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Des scientifiques canadiennes de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse étudient un nouveau moyen d’évaluer avec précision ce que mange le phoque gris en Atlantique. Leurs travaux s’inscrivent dans les efforts du gouvernement fédéral en vue de mieux comprendre l’influence du phoque sur les stocks de poissons.

Le troupeau de phoques gris de l’île de Sable au large de la Nouvelle-Écosse est estimé à 310 000 têtes, et le troupeau de phoques du Groenland dans les environs de Terre-Neuve-et-Labrador à plus de 7,4 millions de têtes.

La professeure de biologie Sara Iverson et la professeure de chimie Suzanne Budge ont reçu en septembre une subvention de 150 000 $ du gouvernement fédéral qui appuie leur étude.

Les acides gras des poissons mangés par les phoques se retrouvent dans leur graisse. Mme Iverson a contribué à développer une technique d’analyse des types et quantités d’acides gras de poissons dans la graisse de phoque pour déterminer de quoi ils se nourrissent.

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Les scientifiques se penchent sur les isotopes stables dans les acides gras afin de savoir s’ils peuvent servir à distinguer les proies avec une plus grande précision, souligne Sara Iverson.

Avec ce projet, nous développerons une méthodologie qui pourra servir dans d’autres écosystèmes pour d’autres espèces. Cette analyse quantitative de la signature des acides gras est utilisée chez les ours polaires. On l’utilise maintenant chez les épaulards et chez un certain nombre d’autres espèces. Si nous pouvons affiner ces méthodes, ce sera mieux pour ceux qui étudient les réseaux alimentaires et les écosystèmes marins du monde entier, explique Sara Iverson.

Une autre méthode employée en Nouvelle-Angleterre

Des chercheurs américains ont récemment publié les résultats d’une analyse des matières fécales de phoques gris de l’île de Monomoy au Massachusetts.

À l’aide de l’ADN, ils ont détecté 32 proies. De la morue se trouvait dans 11 % des échantillons et du poisson plat dans 45 % des cas.

L’étude conclut entre autres que l’aiglefin et le hareng constituent une nourriture plus importante pour le phoque gris qu’on le croyait à la suite d’études précédentes.

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L’analyse des matières fécales des phoques sur la côte révèle ce qu’ils ont mangé au cours des quelques jours précédents.

L’étude des acides gras donne pour sa part des renseignements sur ce qu’ils ont mangé au cours d’environ quatre mois, selon Sara Iverson.

La professeure Iverson ajoute que la forte croissance du nombre de phoques gris résulte de l’effondrement du stock de morue, qui a mené ces mammifères marins à manger les espèces dont se nourrissait la morue.

Des groupes de pêcheurs accusent pour leur part le phoque d’avoir décimé la morue.

LA UNE : La colonie de phoques gris de l’île de Sable, à environ 175 km des côtes de la Nouvelle-Écosse, est la plus grande au monde, selon Pêches et Océans Canada. PHOTO : RADIO-CANADA / ROBERT SHORT

PAR Radio-Canada d’après un reportage de CBC