Pas trop tard pour revoir le plan de pêche, selon des élus

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Dans la foulée de la manifestation des pêcheurs du Québec et de l’Atlantique mardi pour dénoncer la mauvaise gestion des pêches, plusieurs députés estiment qu’il n’est pas trop tard pour réviser le plan de transition des pêches. Ils invitent la ministre des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier, à se reconnecter à la réalité sur le terrain.

La députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina Michaud, ne mâche pas ses mots pour critiquer le plan de transition des pêches présenté par Ottawa.

La députée bloquiste a réagi aux témoignages entendus lors de la manifestation de pêcheurs qui s’est tenue à Grande-Rivière mardi matin, devant le bureau de la ministre des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier.

Kristina Michaud qualifie de cauchemar le fait de remettre 60 % des quotas de sébaste aux bateaux de 100 pieds et plus.

Je pense que Mme Lebouthillier ne réalise pas qu’elle a signé l’arrêt de mort de plusieurs capitaines propriétaires, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, affirme-t-elle. Je ne m’explique pas qu’on accorde la plus grosse part du gâteau à ces grands bateaux plutôt qu’aux pêcheurs côtiers qui font vivre l’économie de la Gaspésie depuis plusieurs années.

Selon la députée, Ottawa aurait dû ouvrir la pêche commerciale au sébaste il y a plusieurs années déjà.

Il faut écouter les scientifiques qui le disent depuis déjà plusieurs années, qu’on aurait dû ouvrir progressivement cette pêche, souligne-t-elle. Ce qui ressort beaucoup des discussions [avec les acteurs de l’industrie], c’est qu’il manque des réponses à nos questions et c’est ce qu’on attend du MPO, c’est ce qu’on attend de la ministre Lebouthillier, alors commencer par ça, ce serait déjà très bien.

Kristina Michaud devant une affiche du salon Fouchette bleue.

Kristina Michaud a ajouté qu’elle aurait aimé se joindre aux pêcheurs pour manifester, mais elle se trouve actuellement à La Malbaie pour participer au Salon Fourchette Bleue. PHOTO : COURTOISIE DE KRISTINA MICHAUD

Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, qui affirme être en discussion avec la ministre des Pêches, explique qu’au Québec, il y a 26 détenteurs de permis pour la pêche à la crevette. Là-dessus, il y en a plusieurs qui sont à très grands risques, témoigne-t-il.

Il souhaite que l’ouverture de la pêche au sébaste vienne aider les crevettiers. On peut s’en servir comme un levier pour apporter un soutien à cette industrie-là. Ça, ça n’a pas été entendu, estime-t-il.

Le ministre Lamontagne ajoute qu’il s’attend qu’Ottawa envoie un signal clair qu’il veut accompagner l’industrie de la crevette. Au moment où on se parle, on n’a pas ce signal-là.

Portrait d’André Lamontagne.

«Ce qui se passe là, c’est d’une grande ampleur pour des individus, des familles. Il faut que tout le monde soit sensible à ça», affirme André Lamontagne. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA

De son côté, le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti québécois en matière de pêcheries, Joël Arseneau, pense lui aussi que le gouvernement fédéral doit réagir. Il doit aussi soutenir et rassurer non seulement les pêcheurs, les flottilles, mais également les communautés qui dépendent économiquement de ce secteur, déclare-t-il.

Selon lui, la ministre Lebouthillier a été la porte-parole de la décision d’Ottawa qui semble déconnectée des besoins et des attentes de la population.

Joël Arseneau en entrevue avec Radio-Canada.

«On abandonne les crevettes et pêcheurs d’appât, comme on a fait auparavant pour les pêcheurs pélagiques, et ça c’est inacceptable», affirme Joël Arseneau. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA

C’est un peu troublant effectivement pour les pêcheurs qui s’attendaient à beaucoup plus d’une ministre, députée, qui habite en Gaspésie, qui devrait au premier chef répondre aux besoins, aux attentes de sa communauté, estime M. Arseneau. Il est vrai que les attentes des pêcheurs qui étaient très grandes avec les assurances que la ministre leur avait données il y a quelques semaines ont été déçues.

Dans un communiqué de presse, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, constate qu’Ottawa semble incapable de proposer des solutions aux pêcheurs et à l’industrie de la transformation. Plusieurs acteurs pensent que le gouvernement ne s’y intéresse simplement pas. […] Il faut agir pour préserver ce maillon crucial de notre économie et de l’identité maritime du Québec, conclut Yves-François Blanchet.

 

LA UNE :Des pêcheurs de la Gaspésie et de l’Atlantique ont manifesté devant le bureau de circonscription de la ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, mardi. PHOTO : RADIO-CANADA / MARTIN TOULGOAT