La saison débute entre crainte et espoir pour les crabiers gaspésiens et madelinots

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Les pêcheurs de crabe des neiges de la zone 12, qui couvre une grande partie du golfe du Saint-Laurent, peuvent prendre la mer depuis ce matin. Mais la saison s’annonce difficile, selon les regroupements de pêcheurs de crabes des neiges en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine.

En cause : la saison écourtée par ce qu’ils considèrent comme un manque de coordination de la Garde côtière canadienne et le marché peu rentable.

Ça dépasse les bornes, s’exclamait le président de l’Association des crabiers gaspésiens, Daniel Desbois, au micro de l’émission Au cœur du monde, la semaine dernière.

Le lancement de la saison de la pêche, pourtant facilité par l’absence de couvert de glace sur le Saint-Laurent, a été retardé par le manque de navires de la Garde côtière disponibles pour assurer la sécurité des pêcheurs lors de la mise à l’eau des premières cages de la saison.

Manque de naviresun enjeu de sécurité ou encore pas assez de carburant, la Garde côtière a donné plusieurs explications aux pêcheurs de crabe qui dénoncent une situation sans logique.

Selon le représentant des crabiers traditionnels des Îles-de-la-Madeleine, Paul Boudreau, la Garde côtière canadienne aurait dû être prête au plus tard à la mi-mars.

Les pêcheurs avaient indiqué aux gardes-côtes qu’ils étaient prêts à débuter la saison au moins une semaine plus tôt, indique-t-il.

Toujours est-il que les pêcheurs de la zone 12 ont eu le feu vert de Pêches et Océans Canada pour prendre le large ce matin, le 1er avril, date à laquelle la saison de la pêche débute habituellement, selon M. Boudreau.

Un navire de la Garde côtière canadienne et un crabier

La Garde côtière s’assure de la sécurité des pêcheurs lors du lancement de la saison de pêche et de la mise à l’eau des cages. (Photos d’archives) PHOTO : FISH-NL

Les pertes financières en raison de ces retards sont difficiles à estimer, juge Daniel Desbois. En fait, les répercussions financières seront un enjeu lorsque l’arrivée des baleines dans le golfe, en mai, provoquera la fermeture d’importantes zones de pêche.

Ça peut être extrêmement significatif, explique M. Desbois. La fermeture de zones de pêche obligera un nombre grandissant de pêcheurs à exploiter des zones de pêches de plus en plus petites, diminuant ainsi les taux de captures.

Le prix du crabe sème des doutes sur la rentabilité de la saison

Les pêcheurs de crabe jugent le prix actuel du crabe sur les marchés très inquiétant, et ce en plus de la diminution de 30 % des quotas de pêche de crabe des neiges dans la zone 12.

Après avoir vécu une année déficitaire l’an dernier, M. Desbois dit qu’il reste beaucoup de chemin à faire.

Les marchés pourraient se stabiliser, et une demande importante de crabe ainsi qu’un ajustement de prix à la hausse pourraient être une lueur d’espoir pour les pêcheurs de crabe gaspésiens.

Toutefois, l’inquiétude de M. Desbois est palpable.

Ça va être difficile la rentabilité cette année.

Une citation de Daniel Desbois, président de l’Association des crabiers de la Gaspésie
Daniel Desbois, président de l'Association des crabiers de la Gaspésie

Daniel Desbois, président de l’Association des crabiers de la Gaspésie (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA

En ce moment, le prix proposé par l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP) avoisine les 2,50 $ la livre de crabe des neiges.

C’est une modeste augmentation de 25 cents comparativement à l’an dernier, et un prix nettement insuffisant, déplore Paul Boudreau. Il s’attend à une augmentation du prix sur le marché international qui pourrait atteindre entre 3,50 $ et 4 $ la livre.

 

LA UNE : La saison de pêche au crabe des neiges a commencé lundi matin dans la zone 12. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

PAR Alban Normandin