Une seconde année de surveillance du hareng printanier aux Îles

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Un programme de surveillance communautaire entreprend sa seconde année aux îles de la Madeleine pour tenter de repérer du hareng de printemps, dont les stocks demeurent encore très bas dans le golfe du Saint-Laurent, malgré deux ans de moratoire.

Malgré la diminution de son abondance au cours des dernières années, des harengs ont été observés dans les lagunes des îles de la Madeleine lors de la reproduction printanière.

Le programme a été lancé l’an passé par Pêches et Océans pour documenter cette présence du harengs dans l’archipel.

Le hareng vient surtout se reproduire dans les lagunes, dans des endroits plus abrités où l’effet du vent est moins important sur les vagues et tout cela. Il y a moins de courants aussi. En général, toutes les espèces de poisson vont entrer pour la fraie et pour que les œufs aient une plus grande chance de s’accrocher au substrat et d’éclore, indique Catherine Dally-Bélanger, chargée de projet au Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine.

Le hareng se reproduit ces jours-ci, soit entre le début avril et la première semaine de mai. Dans la lagune de Grande-Entrée, c’est là qu’on s’attend à des observations si jamais on en a. Tout le secteur de cette lagune, près de Grande-Entrée, près de Grosse-Îles et dans la baie Clarke, on a eu des observations dans les dernières années.

Elle note toutefois qu’il est peu probable de voir des harengs dans d’autres secteurs. Il pourrait y en avoir un petit peu dans la lagune de Havre-aux-Maisons, mais ça fait quand même plusieurs, plusieurs années qu’il n’y a pas eu d’occurrences de fraie dans cette lagune, dit Catherine Dally-Bélanger.

Le programme communautaire fait appel aux observations des citoyens. Depuis qu’on a plus de pêche, on n’a pas vraiment de données sur les stocks et tout cela. On n’a pas non plus d’observateurs sur le terrain qui peuvent voir s’il y a des épisodes de fraie. C’est vraiment difficile sans ces acteurs de savoir ce qui se passe au niveau de la fraie et de la reproduction du hareng en général aux îles de la Madeleine, dit la chargée de projet au Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine.

Comment observer la présence de harengs

Le signe le plus fréquent qu’on peut observer, c’est la laitance. La laitance c’est quand les mâles vont venir féconder les œufs, l’eau va devenir un peu blanchâtre autour de la zone où ils viennent frayer, explique Catherine Dally-Bélanger, chargée de projet au Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine.

Il peut aussi y avoir de grandes concentrations d’oiseaux qui vont plonger pour s’alimenter, ça peut-être un signe qu’il y a des poissons en train de frayer, ajoute Mme Dally-Bélanger.

Les Madelinots qui voient ces signes, peuvent prendre une photo, de noter les coordonnées de l’endroit repéré et appeler au 418-986-6633 pour signaler l’observation.

On va aller faire voler un drone au-dessus de la zone pour tenter de cartographier l’étendue de la laitance, explique la responsable du programme.

Par la suite, l’équipe va aussi sonder le fond marin pour vérifier le type d’algues présentes afin d’établir, s’il y a lieu, des liens avec la présence du hareng.

Moratoire et surveillance

La pêche commerciale au hareng de printemps est frappée depuis 2022 par un moratoire.

Laurie Maynard, biologiste au ministère des Pêches et des Océans (MPO) et spécialisée dans le hareng, estime qu’il est encore trop tôt pour voir l’impact du moratoire sur l’espèce, puisqu’un hareng peut se reproduire au bout de quatre ans.

Attendre quelques années de plus va permettre de mieux connaître l’impact du moratoire, dit Laurie Maynard.

La présence accrue des prédateurs comme le phoque gris, le thon rouge ou le fou de Bassan nuit aussi aux harengs, tout comme le réchauffement des eaux.

Selon la biologiste, la biomasse est d’environ 30 000 tonnes seulement, alors que les stocks représentaient auparavant une source d’appâts importante pour les pêcheurs.

La situation est toutefois un peu plus rose pour le hareng d’automne.

Les stocks de harengs d’automne sont dans une zone de prudence, donc une situation un peu moins précaire que le hareng de printemps, dit Laurie Maynard.

LA UNE : Les températures plus chaudes de l’eau empêchent les stocks de hareng dans le golfe du Saint-Laurent de se reconstituer. PHOTO : ASSOCIATED PRESS / ROBERT F. BUKATY

PAR Radio-Canada