Le groupe environnementaliste Équiterre vient de dévoiler un rapport qui analyse les avenues réglementaires possibles qui permettront d’encadrer la publicité sur les véhicules automobiles. L’idée consiste à réduire le nombre de véhicules polluants sur les routes. Le groupe veut notamment s’inspirer de la recette appliquée il y a plusieurs années dans l’industrie du tabac puisque l’organisme y voit des similitudes frappantes en matière de santé publique.
Selon Équiterre, les stratégies publicitaires massives de l’industrie de l’automobile rappellent celles de l’industrie du tabac : elles véhiculent des valeurs de liberté et de prestige et font la promotion d’un style de vie plutôt que d’un simple produit. L’organisme veut demander à Québec et à Ottawa de créer un Code canadien de la publicité automobile.

Le groupe veut faire la promotion de la mobilité durable et décourager l’achat de véhicules à essence. Il veut aussi s’attaquer au nombre de véhicules présents sur les routes en décourageant l’achat de véhicules et en favorisant d’autres moyens de déplacement, notamment.
Les récentes mesures du gouvernement n’ont pas empêché une croissance continue du nombre de véhicules sur les routes qui sont passés de 12,6 millions en 1990 à 24,3 millions en 2020 souligne Anne Catherine Pilon, analyste en mobilité durable chez Équiterre.
Voici quelques recommandations tirées du rapport d’Équiterre :
Reconnaître la hausse du nombre de véhicules polluants comme un enjeu de santé publique
- Resserrer l’encadrement de la publicité automobile.
- Créer un code canadien de la publicité automobile :
- Rendre obligatoire l’affichage d’information relative aux impacts sur la sécurité et l’environnement et au prix des véhicules ;
- Inclure des messages de promotion de la mobilité durable ;
- Publier des lignes directrices sur la performance environnementale ;
- Mettre en place un mécanisme de surveillance pour assurer le respect des normes publicitaires ;
- Diminuer progressivement la publicité sur les véhicules polluants.
- Multiplier le nombre de zones à faible ou à zéro émission.
- Interdire la commandite d’événements et les partenariats avec les organismes publics.
- Réformer le système de fiscalité automobile :
- Instaurer un système de redevances-remises plus efficace ;
- Indexer la taxe sur l’essence ;
- Instaurer la tarification kilométrique.
- À LIRE : Selon une étude, les véhicules à essence d’aujourd’hui sont plus polluants qu’il y a 10 ans
- À LIRE : Le Ram 1500 TRX est le véhicule qui émet le plus de GES en 2023
À terme, l’organisme aimerait aller avers une interdiction totale de la publicité sur les véhicules à essence d’ici 2035, date butoir mentionnée par le gouvernement pour la fin de la vente de véhicules à essence. La publicité pour le véhicule électrique pourrait se poursuivre, mais elle devrait être encadrée afin de mettre de l’avant la promotion de la mobilité durable.

L’avis de RPM
Une fois de plus, l’automobile est pointée du doigt et accusée de tous les maux. Encore faudrait-il que les propriétaires d’un véhicule aient des options intéressantes et efficaces en matière de mobilité durable et de transport en commun. Les grandes villes veulent faire la vie dure aux automobilistes, ce qui a pour effet de repousser nombre de Québécois hors des grands centres, là où l’automobile devient essentielle. On s’en prend aux véhicules à essence en premier, mais les véhicules électriques sont aussi dans la mire d’Équiterre, notamment en raison de tout ce qui touche les batteries.
POURRAIT VOUS INTÉRESSER
[jwplayer key= »zRudUvQG »]