Difficile d’oublier l’écrasement d’avion aux Îles

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L’ampleur de la tragédie qui a coûté la vie à sept personnes aux Îles-de-la-Madeleine, dont l’ancien politicien Jean Lapierre, n’a laissé personne indifférent sur l’archipel. Les témoins et les intervenants ont été secoués par ces images difficiles. Même si la poussière est retombée depuis, ils se souviendront toujours de la journée du 29 mars 2016.

Frédérick Duval faisait la vaisselle lorsqu’il a vu l’avion s’écraser dans le champ derrière chez lui.

Il raconte que les images sont restées marquées dans son esprit quelques jours après l’accident. Il imaginait notamment les derniers moments des victimes. « Les deux premières semaines, c’était ça… le visage de lui (Jean Lapierre) et sa femme en horreur, parce que c’est sûr qu’ils ont dû voir quelque chose arriver. C’est ça qui m’a empêché de dormir », explique Frédérick Duval.

Il ajoute avoir rencontré un médecin rapidement après l’événement. Aujourd’hui, le sommeil est revenu. Un événement comme celui-là lui rappelle la fragilité de la vie.

Champ vu à travers une fenêtre
Frédérick Duval a vu l’avion s’écraser de cette fenêtre. Photo : Radio-Canada

L’aéronef Mitsubushi a frôlé le toit de la maison d’Antoinette Boulay. Elle a vu des débris du petit avion qui sont tombés sur son terrain, avant qu’il ne termine sa course brutalement quelques mètres plus loin.

« C’est sûr que c’est une catastrophe, pis y’aurait pu tomber sur mon toit, t’sais quand on y pense comme il faut, je pourrais ne plus être là », dit-elle.

Georges Sumarah
Pour Georges Sumarah, l’intervention sur l’avion de Jean Lapierre était très importante, mais pas la pire de sa carrière. Photo : Radio-Canada/William Bastille-Denis

L’ex-directeur au Service de sécurité incendie, Georges Sumarah, se souvient que l’intervention pour sortir les sept victimes de la carcasse de l’avion a pris un peu plus de trois heures.

Après, il y a eu un retour sur l’événement avec les pompiers de sa caserne pour évacuer le stress ou les émotions liés à l’intervention. Il y a eu des rencontres avec des spécialistes, se rappelle-t-il. « On essaye de tasser ça parce que sinon on se ramasserait en psychiatrie », croit Georges Sumarah.

Il dit être passé à autre chose aujourd’hui, mais il ne peut s’empêcher de penser à cet événement en passant devant le site. « C’est toujours dans la tête, ça reste toujours. Même les autres événements qu’on a eus, les malheureux événements, ça reste tout le temps », indique l’ex-directeur du Service de sécurité incendie.

«Je vais par Havre-aux-Maisons, pis mes yeux tournent automatiquement vers le site sur la route. C’est difficile à comprendre, mais mes yeux tournent là.» – L’ex-directeur au Service de sécurité incendie, Georges Sumarah

Jean Lapierre
Jean Lapierre à l’émission « Medium Large » en septembre 2014 Photo : Radio-Canada/Olivier Lalande

Famille Lapierre et CISSS

Les membres de la famille Lapierre à qui nous avons brièvement parlé n’ont pas voulu commenter, disant simplement que la tragédie est encore difficile à vivre aujourd’hui.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Îles n’a pas voulu donner de détails sur les interventions psychologiques qui ont été offertes aux Madelinots dans la dernière année.

Le porte-parole de l’organisme, Philippe Simon Laplante, explique qu’il ne veut donner aucun indice qui pourrait permettre de reconnaître un Madelinot qui aurait profité de ce service. Cette aide est encore disponible si les gens en sentent le besoin, assure-t-il.

Champ et maisons au loin. Un peu de neige au sol.
Il n’y a plus aucune trace de l’écrasement d’avion sur le site de Havre-aux-Maisons Photo : Radio-Canada/William Bastille-Denis

Bureau de la sécurité des transports (BST)

Depuis un an, les spécialistes enquêtent sur les causes de l’écrasement d’avion dans un laboratoire d’Ottawa. L’enquête n’est pas encore terminée, mais lors d’une mise à jour publiée l’été dernier, le BST expliquait qu’une perte de maîtrise de l’avion s’est produite lorsque le pilote automatique a été débranché.

Le vent fort, ce jour-là, pourrait expliquer en partie la vitesse de l’appareil.

Le rapport explique que l’enregistreur de données de vol avait révélé que l’altitude de l’avion et la vitesse d’approche étaient plus élevées que celles recommandées pour ce type d’appareil.

 

Un texte de Jean-François Deschênes

LA UNE : Archives : Les services d’urgence ont été déployés pour retirer les vicitimes des débris.   Photo : Radio-Canada