Des tempêtes plus longues à venir

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Les changements climatiques vont amplifier les variations de climat dans l’Est du Canada et les tempêtes, selon un professeur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). 

L’Est du Canada a connu son lot de blizzards, d’inondations et de déferlements de vagues ces dernières années. Les hivers changent et ne se ressemblent pas.

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Philippe Gachon, professeur en climatologie à l’Université du Québec à Montréal Photo : Radio-Canada

Philippe Gachon étudie les tempêtes et les phénomènes météorologiques extrêmes. Selon lui, les changements climatiques dans l’hémisphère nord sont à l’origine de ces variations au Québec, dans les Maritimes et sur la côte est des États-Unis.

« Dans le contexte des changements climatiques, les tempêtes qui se forment notamment dans les régions côtières sont essentiellement déterminées par des différences de température entre le continent qui est vraiment très froid en hiver et l’océan qui est plus chaud, explique-t-il. Le moindrement qu’on va changer ces différences de température dans l’espace, ça aura automatiquement un effet sur la circulation atmosphérique et les tempêtes. »

Ainsi, la modification des températures avec un réchauffement « important » dans le nord pourrait changer les zones de tempête.

« Plutôt que d’avoir des tempêtes maritimes, on risque d’avoir des tempêtes qui vont rentrer un peu plus dans les terres et en particulier dans la vallée du Saint-Laurent.  » — Philippe Gachon, professeur et chercheur à l’Université du Québec à Montréal

 

Le cas de la baie d’Hudson

Le chercheur a étudié la baie d’Hudson et soutient que les changements climatiques qui touchent la région pourraient amplifier les tempêtes.

« Avec la diminution de l’englacement dans la baie d’Hudson, on tend à penser qu’il y aura plus de tempêtes qui vont durer plus longtemps, dit-il. Certaines tempêtes qui seraient les mêmes, au lieu de durer quelques heures, vont durer quelques jours. Pas nécessairement plus intenses, mais une persistance plus élevée ce qui pourrait engendrer des vents plus persistants, donc des modifications des niveaux d’eau. »

Les grandes marées de 2010 qui ont ravagé les côtes dans l’Est du Québec en sont un exemple. « On avait un retard d’englacement de trois semaines dans la baie d’Hudson, qui a fait qu’on a eu une anomalie de température très, très forte dans le nord du Québec », poursuit Philippe Gachon.

L’impact des tempêtes tropicales

Par ailleurs, l’augmentation de la force des tempêtes tropicales au sud se fera aussi sentir. Les étés seront également plus secs et les précipitations moins fréquentes, mais plus fortes, selon le chercheur de l’UQAM.

« Ça veut dire qu’il y aura des phénomènes beaucoup plus intenses dans le futur qu’il y a dans le climat actuel. » — Philippe Gachon, professeur et chercheur de l’Université du Québec à Montréal

 

Si le phénomène est mondial, l’Est du Canada sera particulièrement touché en raison de la proximité des glaces de l’hémisphère nord. Aux yeux des scientifiques, cela nécessite des investissements en recherche, parce que ces changements climatiques vont avoir un impact sur la santé de la population, la sécurité publique et l’économie.