Les experts qui se sont penchés sur l’industrie du homard dans les Maritimes proposent l’élaboration d’un mécanisme de fixation des prix avant la saison, qui deviendrait le prix minimum. Le groupe d’experts a reçu en mai dernier le mandat d’examiner les facteurs communs qui ont une influence sur les pêches de la côte est, tout en tenant compte des différences entre les provinces. Les experts sont Gilles Thériault, consultant en pêche au Nouveau-Brunswick, John Hanlon, ancien fonctionnaire à Pêches et Océans Canada en Nouvelle-Écosse, et Lewie Creed, ancien sous-ministre au ministère des Pêches de l’Île-du-Prince-Édouard.Dans leur rapport présenté jeudi après-midi, ils proposent en tout 33 recommandations. Au sujet du mécanisme de fixation des prix, ils disent qu’ils n’ont pas eu le temps de fouiller cette question en profondeur. Ils proposent donc l’embauche d’un expert qui aurait le mandat de préciser en quoi consisterait le mécanisme.Les experts constatent qu’un trop grand nombre de homards arrivent simultanément sur les marchés. Ils recommandent donc de changer le rythme de capture pour que le homard atteigne sa valeur potentielle maximale, ce qui améliorerait aussi sa qualité sur le marché. Ils proposent aussi d’harmoniser le rythme des captures avec les capacités de transformation et d’écoulement.Autres recommandations :
L’établissement d’un institut maritime indépendant fournisseur de renseignements sur le marché du homard.
L’élaboration par l’industrie et le gouvernement d’une campagne de marketing pour promouvoir le homard canadien
Le paiement par les pêcheurs et l’industrie de 1¢ chacun par livre de homard pour financer les recommandations.
Les ministres des Pêches des trois provinces maritimes avaient annoncé la mise sur pied du groupe d’experts le printemps dernier en réaction aux tensions provoquées par les bas prix offerts aux pêcheurs.Les experts ont consulté 200 personnes et tenu une cinquantaine de réunions pour effectuer leur travail.Les pêcheurs seront invités à se prononcer sur le rapport. Au cours des prochains mois, les recommandations seront aussi soumises à un vote.Les experts souhaitent qu’elles soient acceptées et mises en place en août prochain.Réaction d’un pêcheur de Val-ComeauRéjean Comeau, pêcheur de Val-Comeau au Nouveau-Brunswick, aimerait bien ouvrir le dialogue entre l’industrie, les pêcheurs, les transformateurs et les acheteurs.
« Je pense qu’on est rendus là. Quand on pourra tous s’assoir autour d’une table et dire la vérité peut-être que là on trouvera une solution pour l’industrie de la pêche. » — Réjean Comeau, pêcheur de Val-Comeau au N.-B.
M. Comeau se dit prêt à payer 1 ¢ par livre de homard pour financer les recommandations, mais il voudrait savoir ce qu’il recevra en retour.« Ce n’est pas vrai que je vais signer un chèque en blanc, avant qu’ils ne m’arrivent avec une formule. Puis que ça va être bon pour le pêcheur. Je serais prêt à embarquer dedans », ajoute-t-il.
