Hausse du prix du homard: les grossistes contesteront la décision

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Les acheteurs de homard des îles de la Madeleine iront en appel devant la Cour supérieure du Québec pour faire renverser la décision de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) qui les oblige à augmenter de 25 cents/lb le prix versé aux pêcheurs pour les premières semaines de pêche.

La RMAAQ a récemment donné raison aux 325 pêcheurs madelinots qui exigeaient une augmentation des prix versés à quai pour leurs prises, ce qui provoque la grogne des grossistes.

La Régie fixe maintenant le prix à 4,13$/lb pour les deuxième, troisième, quatrième et cinquième semaines de la saison de la pêche. Le prix moyen offert était de 3,88$/lb, un montant contesté par les pêcheurs de l’archipel.

Pour la même période, les pêcheurs des provinces maritimes ont obtenu 4,25$/lb, soit près de 40 cents de plus que les homardiers madelinots.

Les grossistes contestent la décision

Après avoir menacé d’arrêter de s’approvisionner aux Îles-de-la-Madeleine, les grossistes ont plutôt décidé de contester la décision de la Régie en cour.

« L’opinion a changé chez les acheteurs ce matin [mercredi] », explique le directeur de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), Jean-Paul Gagné. L’AQIP représente les six grossistes qui achètent le homard madelinot.

« C’est sûr qu’on va en appeler de la décision. On ne peut pas laisser passer ça parce que ça obligerait un remboursement d’environ un million de dollars. »
— Le directeur de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche, Jean-Paul Gagné.

 

« Les industriels ne sont pas en mesure d’assumer cette hausse, pas avec le prix obtenu cette année », croit M. Gagné.

Le directeur de l’Office des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine, Léonard Poirier, n’est pas surpris de ce changement de situation. Il considère que les chances que la décision de la Régie soit renversée sont « minimes ».

« On aurait préféré qu’ils se plient à la décision de la Régie, explique-t-il. On comprend que leur idée est de faire traîner le processus, pour faire en sorte que les pêcheurs ne touchent pas leur dû rapidement. Ça va se traduire par plus de difficultés du côté des pêcheurs. »

Les six grossistes ne sont pas tenus de verser l’augmentation consentie aux pêcheurs par la RMAAQ tant que la Cour supérieure n’aura pas rendu sa décision. Le tribunal pourrait se prononcer sur la question en septembre.

Des pêcheurs heureux de la décision de la Régie

Au-delà de la réaction des grossistes, Léonard Poirier, se dit heureux de la décision de la Régie.

« On a travaillé fort du côté de l’Office, affirme M. Poirier. Notre argumentation a été reçue de façon positive par la Régie. Ça va se traduire par un rééquilibrage, un ajustement du prix aux pêcheurs. C’est un plus à ce moment-ci, un moment difficile en ce qui concerne la rentabilité économique. »

Selon M. Poirier, une nouvelle ère commence. La RMAAQ a décidé que les acheteurs devront désormais transmettre aux pêcheurs les données détaillées de leurs ventes chaque semaine pour permettre l’application du plan conjoint.

« Dorénavant, explique Léonard Poirier, ça va être l’intégrité, la transparence et enfin le respect des pêcheurs. C’est inacceptable que les pêcheurs fassent l’objet de quelque chantage que ce soit et je pense que c’est tout ça que vient démontrer la décision de la Régie. »

Près de six millions de livres de homard ont été débarquées sur les quais madelinots depuis le début de la saison. La pêche au homard se poursuit jusqu’au 11 juillet dans l’archipel.

Le Plan conjoint des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine

En vertu de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, un regroupement de pêcheurs peut mettre en place un mode de mise en marché collective pour un produit marin.

Aux Îles-de-la-Madeleine, un plan conjoint de mise en marché du homard est en vigueur depuis le 21 mars 1991. Il est administré par l’Office des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine et vise tous les pêcheurs de homard qui sont à l’œuvre dans la zone 22.

L’Office négocie chaque année une convention de mise en marché avec l’Association québécoise de l’industrie de la pêche qui représente les acheteurs. La convention permet de fixer le prix des captures, les modalités des transactions d’achat entre les pêcheurs et les transformateurs ainsi que toute autre condition déterminée par les deux parties.

La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec veille à la mise en place et à l’application du plan conjoint et de ses règlements.

Source: Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

Photo :  François Vigneault/Radio-Canada