Alors que les Îles-de-la-Madeleine célèbrent la chasse au phoque, l’incertitude plane sur son avenir

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La population des Îles-de-la-Madeleine démontre sa fierté à la chasse au loup-marin en organisant chaque année un festival en l’honneur de l’animal mal-aimé en Europe. L’industrie vit des heures sombres, mais si les autorités ne mettaient pas des bâtons dans les roues, la chasse pourrait être lucrative pour les insulaires.

«Cette année, je me demande s’il y aura de la chasse. Au cours des dernières années, la seule personne qui embauchait des chasseurs était le boucher local. C’est difficile de faire sortir les chasseurs seulement que pour la viande», analyse le directeur de l’association des chasseurs de phoques des îles, Gil Thériault.

Est-ce que la chasse est en voie de disparition?

«Les gouvernements ont tout fait pour que ça disparaisse, mais non, ça ne disparaîtra pas. Bientôt, le gouvernement permettra aux chasseurs d’y aller, mais les phoques se trouveront pratiquement sortis du golfe. C’est la même comédie à chaque année», répond M. Thériault.

Selon lui, des industriels sont intéressés à investir.

«Avec une volonté gouvernementale, on pourrait relancer la chasse. On n’aurait pas de problème à contrôler la population et aider l’industrie de la pêche», souligne le directeur.

La population de phoque gris est de 500 000 alors qu’un troupeau «optimal» serait plutôt de quelque 200 000; celle du phoque du Groenland est de 7,8 millions, alors que le troupeau devrait être de 5 millions.

«Quand il y a un problème avec le cerf de Virginie à l’île d’Anticosti, on augmente les quotas et on tue plus. Pour le phoque, c’est comme un animal sacré. Si on tuait seulement les quotas, c’est 60 000 phoques gris par année et 400 000 phoques du Groenland [qui seraient tués]. Chaque phoque gris mange 2 tonnes de fruits de mer et chaque tonne vaut 3000 $. Je vous laisse faire le calcul», lance M. Thériault.

L’an dernier, 60 000 phoques du Groenland et 3000 phoques gris avaient été capturés.

Controverse en Europe

Face à la controverse sur l’interdiction du phoque en Europe – notamment la chasse au blanchon interdite depuis plus de 30 ans –, sa réponse est tranchée.

«Ce sont des spécialistes du mensonge avec des campagnes de millions de dollars.»

La peau, la graisse et la viande du phoque sont les éléments prisés. «On n’aura jamais assez de phoques pour alimenter les pays émergents», explique M. Thériault.

En l’honneur du loup-marin

Depuis six ans, le Rendez-vous loup-marin (RVLM) veut démontrer le lien entre les insulaires et la chasse. Il a été créé à la suite de la tragédie de l’Acadien II, qui avait fait quatre victimes le 28 mars 2008.

«À chaque année, on rend hommage à deux pionniers: un chasseur et une personne qui a un lien avec l’univers du loup-marin. C’est de plus en plus couru. On a eu des Français qui sont venus. C’est une façon de rétablir la vérité face aux campagnes contre le loup-marin», souligne la coordonnatrice, Céline Lafrance.

Le film Les loups a été présenté en première aux Madelinots. Il raconte l’histoire d’une personne qui arrive sur une île et tente de s’intégrer à la communauté. Son intérêt pour la chasse au loup marin suscite les craintes des villageois.

«Ce n’est pas un film sur les Îles-de-la-Madeleine. C’est une fiction qui n’est pas sur la chasse au phoque. Ceci étant dit, j’ai bien aimé parce que pour une fois, on montre l’activité de la chasse au phoque comme une activité normale, comme la chasse au chevreuil ou la cueillette du bleuet», commente M. Thériault.

 

 

LA UNE : L’invité d’honneur du festival, le comédien Benoit Gouin du film Les loups, a profité de son séjour aux îles pour survoler les glaces afin de voir des blanchons. / Photo Céline Lafrance