Les Îles-de-la-Madeleine auront un centre d’expertise pour les urgences en mer

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La décision du gouvernement Couillard de créer un centre d’expertise en cas de déversement de matières dangereuses dans le fleuve Saint-Laurent est accueillie avec enthousiasme aux Îles-de-la-Madeleine.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, se réjouit de cette perspective, même s’il n’a reçu aucune confirmation officielle. Rappelons que l’annonce devait être faite dans le cadre du dévoilement de la Stratégie maritime qui a dû être remis mardi, en raison du décès de l’ex-premier ministre Jacques Parizeau.

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Travaux de décontamination sur la plage de Sandy Hook aux Îles-de-la-Madeleine Photo : Radio-Canada

« On a toujours dit que par notre positionnement géostratégique, on est très bien placés pour ça. Si un accident se produisait, on est très peu équipés et peu informés sur les façons de contrer un éventuel déversement. » — Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre

M. Lapierre rappelle qu’après le déversement de diesel d’Hydro-Québec, en septembre 2014, les Îles avaient réclamé un tel centre pour pouvoir réagir en cas d’accident. « On a martelé le message et ça correspond en tous points à nos attentes. »

Le Saint-Laurent, le plus fragile, le plus à risque

Christian Simard, qui est membre du comité d’orientation de la Coalition Saint-Laurent et directeur de la Société pour la Nature et les Parcs du Canada, section Québec, accueille très positivement cette annonce.

« Notre capacité d’intervention en mer en cas de déversement accidentel est actuellement très déficiente. Ça a été reconnu par le vérificateur général du Canada et Transport Canada », déplore-t-il.

Selon M. Simard, les mouvements de navires-citernes sont 16 fois plus élevés sur la côte est du Canada que sur la côte ouest. Le golfe Saint-Laurent est donc l’endroit le plus à risque, le plus fragile au Canada.

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Marée montante sur le bord du Saint-Laurent à l’automne Photo : Claude Beaudin

« Le déploiement se ferait à partir des ports et le plus près des Îles est à Sept-Îles. Les secours prendraient des jours. » — Christian Simard

« C’est quand même grave, ajoute M.Simard, 3 890 mouvements dans le Saint-Laurent et 25 millions de tonnes de brut et de divers produits pétroliers qui sortent des ports du Québec. On dit qu’un déversement majeur, c’est plus de 700 tonnes de produits pétroliers.

« En aucun cas, ça ne peut être un sauf-conduit pour se lancer dans l’aventure pétrolière et augmenter le trafic maritime dans une zone où l’économie dépend de la pêche et où il y a le plus de mouvement de navires pétroliers. » — Christian Simard

 

M. Simard rappelle aussi le naufrage du Irving Whale, survenu en 1970 à 60 km de l’Île-du-Prince-Édouard et à 100 km des Îles-de-la-Madeleine. La barge transportait 4 200 tonnes de mazout lourd.

Militants écologistes contents, mais méfiants

De son côté, l’Association madelinienne pour la sécurité énergétique et environnementale, l’AMSÉE, se réjouit de la volonté du gouvernement de créer un centre d’intervention pour urgence en mer. Toutefois, les militants se méfient de la volonté du gouvernement de développer l’industrie pétrolière. Ils croient qu’il devrait y avoir d’autres centres ailleurs qu’aux Îles.

 

 

La UNE : Photo :  Radio-Canada