Des phoques sur la glace, un problème?

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Depuis le début de l’hiver, on signale à Urgences Mammifères Marins des phoques sur les glaces dans la région de Gaspé, Rivière-du-Loup et plus en amont, dans la région de Portneuf et même de Sainte-Anne-de-Sorel. Les témoins qui appellent au 1-877-7baleine sont inquiets; on dit que ces animaux sont «pris», «en difficulté», «perdus» ou «abandonnés». Qu’en est-il vraiment?

Des mammifères marins… et terrestres

Les phoques sont des mammifères qui partagent leur vie entre la mer et la terre, ou la banquise l’hiver, selon les espèces. Le phoque annelé est une espèce arctique qui vit d’ailleurs presque exclusivement dans un environnement couvert de glace et n’accède donc que très rarement à l’eau libre. Le milieu aqueux leur fournit généralement la nourriture et leur permet de se déplacer en nageant habilement avec leurs pattes palmées. Le milieu terrestre leur permet de se reposer, se reproduire et même de donner naissance.

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© Daniel Harnois

Leurs pattes postérieures, toujours allongées vers l’arrière, deviennent inutiles lors des déplacements sur une surface solide. Pour se déplacer, les phoques ondulent leur corps en entier un peu comme le ferait une chenille. Ils peuvent parfois donner l’impression d’être malhabiles, voire en difficulté ou en train de se «débattre» comme on le rapportait à Urgences Mammifères Marins récemment, mais il n’en est rien. Leur mode de locomotion sur la glace est tout simplement peu élégant! Les pattes sont également munies de griffes puissantes qui les aident à s’agripper au sol ou sur la glace. Leur fourrure joue également un rôle d’antidérapant. Afin de limiter les pertes de chaleur excessives dans un environnement froid, voire glacial, et d’agir comme réserve énergétique lors des périodes de jeûne, les phoques possèdent une épaisse couche de graisse. Les phoques sont donc bien adaptés aux conditions hivernales et à la présence de banquise dans le Saint-Laurent et peuvent y passer plusieurs heures, voire des jours.

Des phoques dispersés

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© Steeve Baker

À cette période de l’année, le Saint-Laurent accueille les phoques nordiques, soit le phoque du Groenland et le phoque à capuchon. La population de phoque du Groenland est aujourd’hui évaluée à plus de 7 millions de têtes. À la fin février, début mars, des dizaines de milliers de phoques du Groenland descendent vers les Îles de la Madeleine et se déploient sur la banquise qui ceinture l’archipel pour y mettre bas. On observe aussi régulièrement les phoques juvéniles dans différentes portions du Saint-Laurent, parfois même jusque dans la région fluviale, en bordure des villes riveraines. On qualifie ces individus de jeunes explorateurs qui repoussent les limites de leur aire de distribution habituelle, peut-être motivés par la nourriture ou par la simple curiosité. Ceci dit, il ne s’agit pas nécessairement d’animaux en difficulté et aucune intervention ne sera entreprise pour relocaliser ces phoques.

Le phoque commun est aussi observé l’hiver, il est un résident annuel du Saint-Laurent. Dans l’estuaire du Saint-Laurent, les battures de Kamouraska et de Rivière-du-Loup, de même que de nombreuses îles telles que l’île aux Fraises, l’île aux Lièvres, Les Pèlerins, l’île Blanche, les îles du Bic ainsi que le secteur de Métis-sur-Mer sont des sites d’échouerie importants pour cette espèce. Au niveau de la péninsule gaspésienne, le phoque commun est observé régulièrement sur le secteur du parc national Forillon et sur l’échouerie de Petit-Gaspé. D’autres sites le long du Saint-Laurent sont utilisés par un faible nombre d’individus. Ainsi, il n’est pas impossible d’observer ce phoque à la tête de chien bien allongé sur les glaces dans les prochains mois!

 

Par Josiane Cabana
LA UNE : © Steeve Baker