Réchauffement : il faut investir massivement pour protéger les côtes du Québec

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Des investissements massifs sont requis dès maintenant si le Québec veut protéger non seulement l’écosystème des côtes du Saint-Laurent, mais aussi toute l’économie de la Gaspésie, des Îles de la Madeleine, de la Côte-Nord et du Bas-du-Fleuve contre le réchauffement climatique.

Une série d’études rendues publiques mardi par le consortium Ouranos démontrent qu’à elles seules ces régions sont confrontées à des pertes totalisant 1,5 milliard de dollars au cours des 50 prochaines années causées par l’érosion que provoqueront les changements climatiques.

Le réchauffement entraîne en effet une montée du niveau de l’eau et une augmentation de l’amplitude des grandes marées d’hiver, avec leurs vagues dévastatrices, en raison de la disparition progressive de la couche de glace sur le fleuve.

En contrepartie, les études montrent que des mesures d’adaptation permettraient non seulement d’éviter la plus grande part des pertes, mais aussi de générer des bénéfices additionnels pour les régions concernées dans trois cas sur quatre.

Le travail des chercheurs vient aussi déboulonner certaines idées reçues, notamment celle voulant que les structures fixes, telles les murailles de béton, offrent la meilleure protection du littoral. Au contraire, ce sont plutôt les solutions de protection mobiles, comme le rechargement des plages avec du sable ou des galets, qui s’avèrent les plus efficaces.

Dans d’autres cas, il faudra plutôt chercher à protéger les bâtiments contre les inondations ou à relocaliser constructions et routes.

À Havre-Aubert, aux îles de la Madeleine, des résidences vulnérables à l'érosion des berges
À Havre-Aubert, aux Îles de la Madeleine, des résidences vulnérables à l’érosion des berges

Des milliers d’infrastructures à risque

En raison du développement linéaire le long du Saint-Laurent, des milliers d’infrastructures sont à risque.

Selon les experts, si aucune mesure d’adaptation n’est mise en place, l’érosion menacera plus de 5400 bâtiments dans ces régions, ainsi que 154 kilomètres de routes municipales, 138 kilomètres de routes nationales (les routes 132 et 138) et 26 kilomètres de voies ferrées.

À l’échelle régionale, les pertes potentielles sont estimées à plus de 775 millions de dollars pour la Gaspésie et les îles de la Madeleine, à près de 500 millions pour le Bas-du-Fleuve et à près de 250 millions pour la Côte-Nord.

Les travaux des experts ont porté sur l’ensemble du littoral quant aux risques liés à l’érosion, et, de façon beaucoup plus précise, sur 25 segments de 5 zones, soit les îles de la Madeleine, Percé, Carleton-sur-Mer, Maria et Rivière-Ouelle. Le but de l’exercice était d’évaluer différentes zones représentatives.

Leurs recherches montrent que, dans 76 % des cas, il est plus rentable d’implanter des mesures d’adaptation que de ne rien faire.

Dans certains cas, soit le segment de l’Anse du Sud à Percé et le secteur de La Grave aux îles de la Madeleine, ils soulignent qu’il serait impensable de ne pas intervenir. Ils notent qu’il y a un avantage variable à agir dans 12 autres segments.

Les interventions n’auraient aucun avantage dans seulement 4 des 25 secteurs étudiés.

 

LA PRESSE CANADIENNE