Collaboration et transformation au menu des pêcheurs de la Gaspésie et de l’Acadie

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Relève, changements climatiques et innovation sont au cœur des discussions qui se déroulent à Gaspé à l’occasion du 2e congrès Pêches et Innovation.

L’événement est organisé conjointement par l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie et la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels qui ont beaucoup à partager, selon Jean Lanteigne, directeur général de la Fédération acadienne.

« On pêche dans les mêmes zones de pêches, fait valoir M. Lanteigne, on se retrouve dans les mêmes tables de travail. On est toujours ensemble et on réalise que nous avons les mêmes problématiques, les mêmes défis. À ce moment-là, unir nos forces pour travailler ensemble, on est capable d’accomplir de grandes choses ne serait-ce que pour le développement, la recherche et l’innovation. »

Les deux associations doivent d’ailleurs affronter d’importants défis, dont les changements climatiques ne sont pas les moindres, souligne l’animateur du congrès, Alain Crevier.

«On a tous intérêt à travailler ensemble. Plus que jamais. Les problèmes sont les mêmes : la relève, la construction navale, les changements climatiques.» – Alain Grenier, responsable du Créneau sciences et technologies marines

Regards vers demain

Pêcheurs sur le quai de Caraquet, au Nouveau-Brunswick
Débarquement de crevettes. Photo : Radio-Canada / Michel Nogue

Les pêcheurs sont d’ailleurs aux premières loges pour observer les transformations dues au climat comme la température de l’eau, les courants ou le retour du sébaste, relève Jean Lanteigne. « Cette année, dit-il, la pêche à la crevette par exemple n’a pas donné les performances normales. La crevette était absente dans les endroits où on l’attendait et au contraire, les endroits où on ne trouvait pas nécessairement de la crevette, on en a vu cette année », dit-il.

L’industrie s’interroge aussi sur son avenir. Les problèmes de relève sont cruciaux et préoccupent le secteur des pêches à l’échelle mondiale, souligne M. Lanteigne. Il rappelle que la pêche est un métier rural dans un monde qui s’urbanise à la vitesse grand V.

L’intégration des jeunes est une occasion de changer la dynamique, croit Jean Lanteigne. Les outils changent, la construction navale intègre les technologies de pointe. « Ça ouvre beaucoup de possibilités », commente le directeur de la Fédération acadienne.
Il faut, croit Jean-Pierre Couillard, directeur de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie, changer la perception que les gens ont de leur industrie. Il est important, dit-il, d’attirer les jeunes, mais aussi de motiver ceux qui y sont à continuer de pratiquer la pêche.

«C’est un métier de liberté, au service de la population puisque le pêcheur nourrit la planète.» – Jean-Pierre Couillard, directeur de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie

Dans ce contexte de mutation, les associations tiennent aussi à préserver une pêcherie durable, à échelle humaine, basée sur un modèle de pêcheur/exploitant.

Tourner vers l’innovation

L’animateur de l’événement, Alain Crevier, demeure tout de même optimiste.

Le havre de pêche de Rivière-au-Renard quai Marinard bateaux usines
Le havre de pêche de Rivière-au-Renard. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

L’industrie a su s’adapter et est prête à prendre le virage de l’innovation que ce soit dans les méthodes de captures, de la transformation, de l’écocertification ou de la traçabilité, soutient celui qui est aussi responsable du Créneau sciences et technologies marines. « Le mot innovation revient sur toutes les lèvres, dit-il. L’Est du Canada Atlantique est très bien vu à l’échelle mondiale. On est très innovateurs en termes de pêche, de capture. Il faut être capable d’aller plus loin. Nos innovations sont de classe mondiale. »

Quelque 150 personnes participent au congrès qui se tient à l’hôtel des Commandants de Gaspé jusqu’à jeudi midi.

 

Un texte de Joane Bérubé

LA UNE : Un pêcheur de homard. Photo : Reuters / Brian Snyder