La Sûreté du Québec a décidé hier de mettre fin aux recherches pour retrouver Maïté Viens, emportée il y a deux semaines dans les chutes Jean-Larose, à Beaupré. Une décision que la famille de la jeune femme s’explique bien mal.
«Chaque soir, mes espoirs diminuent», a confié hier à TVA Nouvelles Lancy Cummings, la mère de Maïté, excédée par la fin des recherches.
«Je ne peux même pas vivre le deuil de ma fille, il faut que je me batte contre des humains, a-t-elle souligné. Depuis 14 jours, je me bats contre eux chaque jour. Il faut que je sois là et il faut que je leur dise que c’est important.»
La tension était perceptible à proximité des chutes au cours de la journée, alors que les proches de la disparue tentaient d’obtenir des réponses.
À court de moyens, les proches de la jeune femme de 21 ans ont même interpellé la classe politique, sollicitant l’aide du critique de l’opposition officielle en matière de Sécurité publique, Pascal Bérubé. «Ces gens-là veulent se faire entendre. Ils souhaitaient qu’on leur envoie un vrai message de sympathie et qu’on leur confirme qu’on ne les lâchait pas», affirme le député péquiste.
Le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux a réagi plus tard dans la journée, réaffirmant son soutien aux proches de Maïté et assurant que l’aspect sécuritaire était la seule raison de l’arrêt des recherches. «La Sûreté du Québec ne ménage aucun effort. Ce n’est pas une question de moyens et ce n’est surtout pas une question d’argent», a insisté le ministre, ajoutant qu’il comprenait «parfaitement l’état d’esprit dans lequel peut se sentir la famille».
Sécurité compromise
La Sûreté du Québec expliquait hier avoir suspendu les recherches en raison du risque qu’un coup d’eau survienne en provenance du barrage situé plus haut. «C’est très dangereux, les travailleurs ont atteint une telle profondeur que, s’il y avait un coup d’eau, ils risqueraient de ne pas pouvoir sortir du trou avant l’arrivée de l’eau», précisait Hélène Nepton, porte-parole de la SQ.
Suspendues pour une durée indéterminée, les recherches pourraient reprendre, a assuré le ministre Coiteux. «Si les circonstances changent et que nous avons de nouvelles informations, c’est certain que les recherches vont pouvoir reprendre. On n’abandonne pas l’espoir», a-t-il promis à la famille.
PIERRE-PAUL BIRON avec la collaboration de Charles Lecavalier, Bureau parlementaire
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