Mort des baleines noires : trauma violent et filets de pêche pourraient être en cause

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Les experts ont révélé lundi que deux des baleines retrouvées mortes dans le golfe du Saint-Laurent auraient subi un traumatisme et qu’une troisième aurait été prise au piège dans un filet de pêche. L’analyse complète pourrait s’étendre sur deux mois.

Les résultats préliminaires de l’analyse des carcasses de trois baleines noires de l’Atlantique Nord ont été dévoilés, lundi soir.

« Ce que nous avons vu, c’est un empêtrement notable dans des filets de pêche », indique Pierre-Yves Daoust, pathologiste de la faune au collège vétérinaire de l’Atlantique, à l’Île-du-Prince-Édouard.

«Sur les deux autres carcasses, il y avait des changements qui suggéraient une hémorragie interne. [Cela] suggère en effet que ces deux baleines auraient subi un trauma violent.» – Pierre-Yves Daoust, vétérinaire pathologiste

Le vétérinaire n’écarte pas la possibilité qu’une baleine ait subi une collision avec un bateau, par exemple.

Pierre-Yves Daoust en entrevue
Pierre-Yves Daoust, vétérinaire pathologiste du Collège vétérinaire de l’Atlantique à Charlottetown. Photo : Radio-Canada/Nicolas Steinbach

De potentielles biotoxines?

Selon Pierre-Yves Daoust, ces blessures pourraient aussi être liées à des problèmes sous-jacents, mais l’état de décomposition avancée des carcasses aurait pu faire disparaître plusieurs éléments de réponse.

« On parlait beaucoup de biotoxines produites par des algues marines, dit-il. C’est une possibilité que nous voudrions essayer d’éliminer ou de confirmer. »

Compte tenu de ces obstacles, l’analyse des fluides collectés pendant l’autopsie pourrait prendre six à huit semaines.

Les experts se concertent à côté de la carcasse
Des spécialistes des animaux marins ont dépecé la carcasse qui a été hissée sur la côte. Photo : Radio-Canada/Nicolas Steinbach

Filets et collisions : deux risques considérables pour l’espèce

Selon le Marine Animal Response Society (MARS), les collisions avec les bateaux et l’empêtrement dans les filets de pêche sont les deux risques principaux pour cette espèce en voie de disparition.

S’il est difficile d’empêcher ces accidents, Pierre-Yves Daoust propose quelques pistes de solutions. « Même si [ce sont] des problèmes secondaires, il faut discuter comment réduire ce genre de cause. Il est question de corridors de navigation, du genre d’équipement de pêche employé, etc. »

Les 525 baleines noires restantes dans le nord de l’océan Atlantique sont aussi menacées par les polluants, la nuisance sonore et la dégradation de leur habitat naturel.

Six carcasses ont été trouvées en juin à la dérive dans une zone située entre l’île Miscou au Nouveau-Brunswick, les Îles-de-la-Madeleine et la pointe nord de l’Île-du-Prince-Édouard. Trois d’entre elles ont pu être remorquées jusqu’à la plage.


À lire aussi :

 

 

Un texte de Samuel LeGresley avec des informations de Catherine Dumas

LA UNE : La carcasse de la baleine noire autopsiée à l’Île-du-Prince-Édouard jeudi, vue des airs.   Photo : Marine Animal Response Society