Des pêcheurs de homard et de crabe dénoncent l’équipement utilisé par des bateaux autochtones pour pêcher le concombre de mer en Gaspésie. Selon eux, la drague vient perturber la mue du homard dans leur zone de pêche en raclant le fond marin et met ainsi en péril l’avenir de leur gagne-pain. Pêches et Océans assure, de son côté, que les règles sont maintenant plus strictes pour cette pêche exploratoire.
Des pêcheurs de homard et de crabe commun remettent en question l’équipement utilisé pour la cueillette de concombres de mer par les communautés autochtones de Gespeg, Gesgapegiag et les Malécites de Viger.
«C’est une drague qui est faite en acier, ça roule sur le homard, surtout que présentement, il est en pleine mue. Je pense que le homard ne peut pas résister à cette pêche-là, ça, c’est sûr.» – Daniel Boulay, pêcheur de homard de Gaspé
Cette pêche exploratoire est à l’essai depuis sept ans au large de Gaspé et du côté nord de la péninsule gaspésienne.
« Pour le MPO, si tu vas lire sur leur site, si une pêche est exploratoire, quand ça entre en conflit avec d’autres ressources, ça doit être arrêté immédiatement, ce qui n’est pas le cas du tout présentement », affirme le pêcheur de crabe commun, Charlie Element.
«Ce n’est pas parce que c’est légal que c’est bien fait et que ça n’a pas d’impact environnemental à long terme.» – Mathieu Roy, pêcheur de homard
La réponse du fédéral
Pêches et Océans Canada soutient qu’il n’y a aucune preuve scientifique qui démontre que ces dragues perturbent l’habitat du homard. Mais le ministère a tout de même décidé de resserrer les règles.
Le ministère a aussi demandé aux pêcheurs de concombre de mer d’envisager une drague moins dommageable pour les fonds marins et d’évaluer la plongée sous-marine.
« Il va y avoir cette année un comité de travail qui va être constitué avec l’industrie pour développer des normes pour développer une drague beaucoup plus écoresponsable de type islandais et la pêche en plongée, pour aussi démontrer que pendant une pêche exploratoire, il y a eu des efforts qui ont été faits par l’industrie », indique le directeur intérimaire régional à Pêches et Océans Canada, Denis Gros Louis.
Les trois nations autochtones qui participent à cette pêche au concombre de mer ne souhaitent pas accorder d’entrevue, estimant que Pêches et Océans Canada a donné toutes les explications pertinentes sur ce dossier.
Le reportage de Martin Toulgoat
LA UNE : Fond marin Photo : Radio-Canada/Archives