Transports Canada confirme qu’une première amende sera imposée sous peu à un navire qui n’a pas respecté la limite de vitesse dans le golfe du Saint-Laurent pour protéger la baleine noire.
Le fédéral ne donne pas de détail sur les navires contrevenants, mais explique, par courriel, que ses inspecteurs examinent actuellement les cas de non-conformité. Les contrevenants s’exposent à des amendes variant entre 6 000$ et 25 000$.
Depuis le 11 août dernier, les bateaux de plus de 20 mètres ne doivent pas dépasser une vitesse de 10 nœuds (18,5 km/h) dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent pour protéger la baleine noire, menacée d’extinction.
Excès de zèle
Le député indépendant de Gaspé, Gaétan Lelièvre, dénonce le zèle de la Garde côtière canadienne, faisant référence aux trois avertissements donnés au CTMA Vacancier pour des dépassements variant entre 0,1 et 0,7 nœud.
« On peut se questionner sur la façon zélée dont la Garde côtière a appliqué la norme, on parle de 1 dixième de nœud, je pense qu’on doit regarder ailleurs dans le monde où il y a des croisières, le réchauffement climatique entraîne des problèmes un peu partout et on est victimes de ça ici. » – Gaétan Lelièvre, député de Gaspé
En raison de cette limite de vitesse, dix escales ont été annulées à Gaspé et sept autres bateaux seraient sur le point de rayer la destination de leur itinéraire cet automne, dont le Queen Mary II.
« Ce que je souhaite, c’est que Transports Canada accepte la demande des intervenants du milieu, soit de la ville de Gaspé et d’Escale Gaspésie, de s’asseoir ensemble avec des gens compétents autour de la table pour trouver une réponse », suggère le député Lelièvre.
Ottawa aurait consulté l’industrie des croisières
Contrairement à ce qu’affirme Escale Gaspésie, le gouvernement Trudeau consulte actuellement l’industrie des croisières pour trouver une solution, selon la ministre fédérale et députée de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier. Gaspé évalue à 2,5 millions de dollars les retombées économiques perdues.
«Les gens de l’industrie des croisières sont en discussion depuis un mois avec le ministère de Pêches et Océans Canada et Transports Canada. L’industrie est représentée autour de la table par l’Association des croisières du Saint-Laurent. » – Diane Lebouthillier, ministre du Revenu national
Par ailleurs, Ottawa confirme que les mesures pour protéger les baleines noires sont temporaires, mais resteront en place jusqu’au moment où elles quitteront le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent.
Un texte de Martin Toulgoat
LA UNE : Deux bateaux de croisières dans la baie de Gaspé Photo : Radio-Canada