Un groupe qui représente l’industries de croisière affirme qu’il discute avec représentants du gouvernement fédéral au sujet de solutions de rechange aux restrictions de vitesse dans le golfe du Saint-Laurent.
Donna Spalding, directrice de la Cruise Lines International Association pour le Nord-Ouest et le Canada, affirme qu’un certain nombre d’options sont envisagées.
L’utilisation d’observateurs sur les bateaux est l’une d’elles. Ils signaleraient les activités et l’emplacement des baleines.
Une autre option concerne l’utilisation d’hydrophones, un instrument permettant d’écouter les sons émis par les baleines sous l’eau et d’ainsi déterminer où elles se trouvent. L’information recueillie est envoyée à des satellites qui les retransmettent aux navires.
Donna Spalding reconnaît que la protection des baleines est importante. Elle souligne toutefois que les baleines suivent leurs sources de nourriture dans le golfe. Elles se déplacent donc constamment alors que la zone de protection délimitée par le fédéral est fixe.
« Le but de l’exercice est de mieux comprendre où elles sont », explique-t-elle.
Une limite de vitesse contraignante pour les bateaux de croisière
Treize carcasses de baleines noires ont été retrouvées dans les eaux de l’Atlantique et de la Nouvelle-Angleterre depuis le mois de juin. .
Depuis, des bateaux de croisière ont été obligés de changer leur itinéraire.
« Du point de vue de l’industrie, le but est de travailler avec Transport Canada afin de trouver la meilleure solution pour situer les baleines », explique Donna Spalding.
Selon elle, le gouvernement des États-Unis utilise des hydrophones pour suivre l’emplacement des baleines dans les eaux du Maine.
L’exemple de l’Alaska
Scott Gende, un conseiller scientifique des parcs nationaux des États-Unis, explique que l’Alaska surveille les mouvements des baleines depuis 1985 dans le parc national Glacier Bay.
Avant 2006, des bateaux se déplaçaient dans les eaux afin de repérer les baleines. Lorsqu’ils en trouvaient plusieurs dans une zone donnée, une limite de vitesse y était imposée jusqu’à ce que les baleines se déplacent.
En 2006, Glacier Bay a ajouté des observateurs munis de jumelles à haute puissance sur la moitié des navires entrant dans le parc.
Cependant, Scott Gende n’est pas certain que ce type de programme fonctionnerait dans le golfe du Saint-Laurent.
« Nous avons un avantage dans le parc de Glacier Bay, explique-t-il. Le parc a un bateau qui s’occupe du transfert des observateurs sur les bateaux de croisière. » Une telle logistique pourrait être compliquée dans les eaux ouvertes du golfe du Saint-Laurent, selon lui.
Le succès de Glacier Bay
Depuis 1985, seulement deux collisions entre une baleine et un bateau ont été répertoriées. En 2001, un passager de croisière a été témoin d’une telle collision, mais la carcasse de la baleine n’a jamais été retrouvée.
En 2004, la nécropsie d’une carcasse de baleine à bosse retrouvée sur la côte a révélé des blessures liées à une collision avec un bateau.
Scott Gende soutient qu’il serait prêt à partager son expertise si l’expérience de Glacier Bay peut aider à améliorer la cohabitation des baleines et des navires dans le golfe du Saint-Laurent.
« Nous nous tenons prêts à aider et à partager. Si nos options ne sont pas convenables pour certaines régions, il y a certainement d’autres solutions. »
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PAR : CBC
LA UNE : Depuis l’adoption d’une limite de vitesse dans le golfe du Saint-Laurent, des bateaux de croisière ont dû changer leur itinéraire. Photo : CBC/Brian Higgins