Un groupe imposant de tortues luths vu dans le golfe du Saint-Laurent

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Les tortues luths sont une espèce en péril, qu’on a rarement la chance d’observer. C’est ce qui rend l’expérience récente d’un pêcheur de l’Île-du-Prince-Édouard extraordinaire : il en a vu plus d’une douzaine, à la mi-août, lors d’une sortie de pêche.

Lorne Bonnell, un pêcheur de North Lake, n’avait jamais rien vu de tel : il a aperçu le groupe imposant de tortues à environ 10 kilomètres de la côte.

 

Il a d’abord cru voir phoques. « En nous approchant, nous avons réalisé que c’était plutôt des tortues », dit-il.
Il a tranquillement dirigé son bateau près des tortues pour observer la plus grosse d’entre elles – de la taille d’une table de pique-nique – qui dévorait une méduse. Il a attrapé son téléphone pour prendre des photos de ces tortues qu’il voyait pour la première fois.

« Elles étaient énormes, s’exclame-t-il. Elles étaient beaucoup plus grosses que je pensais. Elles étaient incroyables! »

 

Une tortue luth mange une méduse à 10 kilomètres de la côte de l'Île-du-Prince-Édouard.
Une tortue luth mange une méduse à 10 kilomètres de la côte de l’Île-du-Prince-Édouard. Photo : CBC/Lorne Bonnell

Des photos « fantastiques »

Le Canadian Sea Turtle Network est enthousiasmé par la découverte de Lorne Bonnell. L’organisme sans but lucratif, basé à Halifax, a affiché des informations dans tous les ports de l’Atlantique demandant au public de lui signaler toute observation de tortue luth, ce qu’a fait Lorne Bonnell. Le ministère des Pêches et des Océans du Canada encourage aussi les citoyens, sur Twitter, à signaler les tortues luths.

« Ses photos sont fantastiques, lance la directrice de l’organisme néo-écossais, Kathleen Martin. Elles font partie des meilleures photos de tortues mangeant des méduses que nous avons vues. »

 

Une jeune femme avec une énorme tortue
Kayla Hamelin, du Canadian Sea Turtle Network, avec une tortue luth Photo : CBC/Canadian Sea Turtle Network

« Critiques pour la survie »

Les tortues gagnent jusqu’à un tiers de leur poids durant leur migration estivale au Canada, ce qui leur fournit l’énergie pour poursuivre leur migration vers l’Amérique du Sud, les Caraïbes et la Floride, où elles font leur nid.

« C’est pour cette raison que les eaux de l’Atlantique sont critiques pour la survie des tortues luths, explique Kathleen Martin. C’est ici qu’elles peuvent se nourrir de méduses. »

Une tortue luth sous l'eau
Les tortues luths viennent dans les eaux canadiennes pour se nourrir de méduses. Photo : CBC/John Dickinson

Le danger principal qui guette ces tortues préhistoriques est le risque de se prendre dans des équipements de pêche et l’ingestion de débris marins, comme des sacs de plastique, qui ressemblent aux méduses, explique Kathleen Martin. Elle ajoute qu’il existe aussi des dangers lorsqu’elles font leur nid plus au sud, comme le développement résidentiel et touristique sur les plages où elles pondent leurs oeufs.

Encore beaucoup à apprendre

Il y a encore beaucoup de mystère entourant ces tortues. L’espèce n’a pratiquement pas changé depuis 150 millions d’années, mais on ignore encore leur longévité et l’âge auquel elles se reproduisent, selon Kathleen Martin.

Lorne Bonnell a attrapé de nombreux gros poissons durant sa carrière de pêcheur, comme des thons et des requins, mais il affirme que l’observation de ces tortues a été une de ses expériences préférées jusqu’à présent.

Le dos d'une tortue luth
Lorne Bonnell a beaucoup apprécié sa rencontre avec des tortues luths. Photo : CBC/Lorne Bonnell