Par Donald Longuépée
Extrait 6 de 10
Théâtre, artistes et autres héroïnes et héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent
Les héroïnes et les héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent, c’est le monde du théâtre. C’est Rosaire à Johnny Vigneault et son Mois culturel qui durait souvent deux mois et qui a pris naissance au début des années 70. Rosaire à Johnny fut un guide et un maître pour plusieurs générations dans le domaine théâtral aux Îles. Artiste prolifique, son nom est à jamais indissociable du théâtre de chez nous; c’est aussi Claude à François Painchaud, artiste pluridisciplinaire qui a été le complice de Rosaire à Johnny et son Mois culturel, en veillant à la conception des costumes, des affiches et du maquillage sans compter les heures, un travail de titan; c’est Jean-Jacques à Ephrem Bourgeois qui a pris la relève de Rosaire à Johnny avec la troupe L’auberge chez Sam. Lui-même comédien généreux et doué, sous la direction de Rosaire à Johnny, ce professeur de français de la Polyvalente des Îles, tant apprécié de ses élèves, est un mentor dans le domaine aux Îles depuis plusieurs décennies; ce sont aussi les comédiennes et les comédiens : Yves à Cyrice Bourque, Paulette à Joseph à Vital Cummings, Lise à Albin Aucoin, Lucille à Albéric Petitpas, Georges à Hubert à William Leblanc, Cédric à Martin Landry, Gilles à René à André Déraspe, Chantal à Pierre à Sam Nadeau, Guy à Laurien Aucoin. Dans le monde du spectacle, c’est l’éclairagiste, concepteur visuel, designer et scénographe Yves à Maurice à Joseph Aucoin, considéré comme l’un des meilleurs, sinon le meilleur au monde dans son domaine. Il est notamment associé à la carrière de Céline Dion, dans ce rôle. C’est aussi Mario à Hénérie à Orcini Cyr, de Grande-Entrée, un explorateur et une référence internationale en matière d’expéditions océanographiques; un passionné et un ami du ventre des océans; un artiste et un visionnaire qui est la fierté des gens de chez nous. Vous êtes également toutes et tous mes héroïnes et mes héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent.
Il y avait et il y a encore les chorales d’église. Je me rappelle, alors que j’avais moins de dix ans lorsque mon frère Willie entonnait le Minuit chrétien. Le silence embrassait le divin. Ce sont dans de tels moments qu’on ne peut pas douter de l’existence de Dieu, quel qu’Il puisse être pour chacun de nous. J’aimais cette interprétation magistrale de mon frère Willie… Je fermais les yeux, les ouvrais, l’orgue et la voix de Willie emplissaient la nef de petits anges… Selon mes sources, la première chorale, outre les chorales d’église, fut fondée par l’Oblate Lucette Hornblower et avait pour nom L’Équipage. La relève fut assurée, à la direction musicale, par Jean-Marc à Onésime Cormier. Je dis bien « selon mes sources » et ma mémoire, car mon texte n’est pas l’œuvre d’un historien mais d’un amoureux des Îles. Il y a la chorale Les Étincelles sous la direction de Lise Gauthier. Dans mes souvenirs les plus lointains, en matière de chorales, Lise Gauthier demeure une géante et un véritable monument dans le paysage historique madelinot. Il y en a plusieurs autres : La Voix du Havre sous la direction de Monica à Raphaël à Charles Poirier; La Vague qui fut longtemps dirigée par Marie-Anna à John-Fred Bourque; Au cœur des Îles sous la direction de Yolande à François Painchaud; Les Embruns sous la direction de Jean Bergeron. Que de musique et de notes à mes oreilles ! Vous êtes mes héroïnes et mes héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent.
C’est l’Harmonie des Îles sous la direction de Lise Gauthier, de Jean-Marc à Onésime Cormier et de Jean-Guy Gendron qui pendant plusieurs décennies ont accompagné notre jeunesse musicale madelinienne et leur a permis de se produire en spectacle, et ce annuellement; c’est le groupe musical folklorique Suroît qui, depuis plus de 40 ans, est resté fidèle à la musique traditionnelle et qui a fait connaître les Îles partout où il est passé. Mon frère Réal, musicien ainsi que voix de grand talent et artiste dans l’âme, en fait actuellement partie; ce sont les voix-instruments de Yolande à François Painchaud, de Noëlla à Elso à Hypolithe à Louis Poirier, de Rita à Édouard Painchaud, de Gilles et Jean-Paul à Fortuné Cormier, de Jean-Marc à Onésime Cormier et d’autres encore, qui rivalisent d’acuité, de précision et de finesse avec le concert festif et harmonieux de notre faune ailée qui tambourine sur nos tympans au crépuscule du matin, au mitan du jour et lorsque l’ombre s’embrase dans la nuit… faune riche et unique que le Club d’ornithologie des Îles se fait un plaisir de nous faire connaître; c’est Fabiola à Wilfrid à Odipha Renaud, présidente-fondatrice du Comité de la culture madeleinienne qui organisait, entre autres, le festival Les Îles en ville se tenant à Montréal au début des années 80, notamment à Terre des Hommes; c’est Le Mouvement social madelinot et ses membres fondateurs ainsi que tous les autres qui ont maintenu vivante cette association madeleinienne sur la « grande terre » et dont le siège a pignon sur rue à Verdun, « la capitale madeleinienne » depuis des lunes dans la région montréalaise. Quel dévouement et quel attachement à l’archipel madelinot; ce sont aussi les « steppeux » Hubert à Gildas Longuépée et Jean-Paul à Azade à Paulette à Eugène Arseneau avec leurs magnifiques prouesses; ce sont les turluttes de Manouche à Ben à John Décoste; ce sont les orchestres et nos salles de danse où tant de liens amoureux ont pris naissance; ce sont les « violoneux », les conteurs et raconteurs dont le plus célèbre fut pour moi Azade à Prudent à Uriel Harvey; c’est aussi Yves à René à Élie à François Leblanc qui m’a tant touché et ému avec les monologues de son personnage Le Marsouin; c’est Raymond à Raoul Henri, artiste polyvalent qui a créé le personnage Gertrude; c’est Tante Emma, personnage qui est entré dans la légende madeleinienne, créé et interprété par Odette à Jimmy à Jean à Onésime à Mistigri et d’autres et d’autres… Vous êtes toutes et tous mes héroïnes et mes héros de mes Îles de mer, de sable, de brume et de vent.
À bétôt
Donald à Donat à Clémé
1 Ce texte, avec quelques modifications, fut publié, pour la première fois, dans un ouvrage collectif, aux Éditions Création Bell’Arte, 2016, ISBN : 978-2-923033-66-2.
Donald Longuépée est né aux Îles de la Madeleine. Il a étudié en littérature à l’Université Laval et en administration à l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal. Il est actuellement conseiller aux dossiers métropolitains à la direction générale de la Ville de Repentigny, et ce depuis 2006. En dehors de ses champs d’intérêt et d’expertise liés à son travail, la littérature, la spiritualité, l’histoire, la philosophie, les sciences, la psychologie et tout spécialement l’âme humaine exercent chez lui un attrait particulier.
Photo : Réal Boudreau
