Le pâté traditionnel conserve sa place sur les tables acadiennes

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Au cours des récentes semaines, à raison d’environ deux jours par semaine, la salle paroissiale de Baie-Egmont a servi de quartier général à un régiment de dames armées de rouleaux à pâte, prêtes à rendre service à leur paroisse et à passer du bon temps ensemble.

«Je viens depuis plusieurs années aider à faire les pâtés. Je ne sais même plus combien d’années ça fait», dit Doris Arsenault, le vendredi 14 décembre en matinée. Elle faisait partie des bénévoles qui s’étaient donné rendez-vous ce matin-là pour confectionner une centaine de pâtés déjà vendus.

«Les gens sont habitués maintenant, et ils commandent leurs pâtés à notre groupe chaque année. Certains en achètent 2 d’autres 15, ça dépend. Cette année, je pense qu’on va dépasser un peu les 700 pâtés», raconte Yvette Arsenault qui coordonne les efforts des bénévoles encore une fois cette année.

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La pâte est mise à lever à la chaleur. Les dames y façonnent une croix pour assurer une bonne texture.

«Nous n’avons pas de recette secrète. Quand nous avons commencé ça, je ne sais plus quand, nous avons établi une recette, et chaque année, nous faisons la même recette. Ce sont les mêmes ingrédients que tout le monde met. Les proportions sont un peu différentes, c’est tout», précise Yvette Arsenault.

Depuis la fin du mois de novembre, parfois les jeudis et les vendredis, parfois les lundis et les mardis, des bénévoles se sont activés pour remplir les commandes déjà passées. «D’habitude, le premier jour, on cuit la viande et on la prépare. Le second jour, on commence tôt le matin. Une équipe vient vers 8 heures pour mélanger la pâte levée et lui laisser le temps de faire une levée avant de faire les abaisses, remplir les pâtés d’une quantité de viande mesurée au préalable et faire toutes les autres étapes».

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C’est Yvette Arsenault qui enfourne les pâtés à cuire et qui surveille la cuisson jusqu’à ce que la croûte soit bien dorée.

Le vendredi 14 décembre, le travail d’assemblage allait comme suit : Jeanne Gallant s’occupait de répartir la pâte en quantité égale. Doris Arsenault et Cécile Gallant étaient chargées d’abaisser la pâte. Une fois la viande bien répartie sur l’abaisse du fond, Eileen Arsenault mouillait les rebords pour que les deux croutes collent bien. Marie Maddix faisait les trous à la fourchette et le pâté était alors passé à Eunice Richard qui découpait le rebord. Élise Milligan se chargeait alors de la finition ondulée.

Les pâtés ainsi assemblés étaient ensuite envoyés du côté de la cuisine pour les cuire sous l’œil attentif d’Yvette Arsenault. «Nos fours ne sont pas très modernes. Nous pouvons mettre seulement six pâtés par fourneaux et nous devons les changer de grille à mi-cuisson pour assurer une cuisson assez égale», dit la cuisinière experte.

Chaque famille a sa propre recette de pâté et plusieurs des dames qui étaient présentes le 14 décembre fabriquent elles-mêmes à la maison de 15 à 30 pâtés. D’autres comme Élise Milligan et Cécile Gallant ont choisi de passer leur commande à leur groupe de bénévole, une manière pour elle de contribuer aux œuvres de la paroisse.

«L’an dernier, nous avions fait environ 650 pâtés et ça nous avait rapporté environ 3 000 $, après les dépenses. Ça dépend toujours du prix de la viande et des autres ingrédients», résume Élise Milligan, qui est la trésorière du conseil paroissial de Baie-Egmont.

Si certaines traditions culinaires se transforment alors que les habitudes alimentaires se diversifient, le pâté acadien reste un pilier dans les cuisines acadiennes et les réveillons du temps des fêtes. «Moi, je ne suis pas inquiète pour la prochaine génération. Je sais que mes enfants savent faire les pâtés, je m’en suis assurée», dit Jeanne Gallant.

Yvette Arsenault a, quant à elle, transmis à ses deux filles sa propre recette familiale et chaque année, elle s’arrange pour les impliquer dans la préparation des pâtés pour la famille.

– Par Jacinthe Laforest

LA UNE : De gauche à droite, Élise Milligan, Marie Maddix, Eileen Arsenault, Cécile Gallant, Jeanne Gallant, Doris Arsenault et Eunice Richard.