Écrasement aux Îles-de-la-Madeleine: les familles de la femme et de la sœur de Jean Lapierre poursuivent

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Les familles de la femme et de la sœur du chroniqueur politique Jean Lapierre entament des poursuites contre la compagnie qui assurait la responsabilité civile du funeste vol qui s’est écrasé aux Îles-de-la-Madeleine le 29 mars 2016, tuant ses cinq passagers en plus des deux pilotes.

Ce jour-là, l’ex-ministre et chroniqueur politique Jean Lapierre, son épouse Nicole Beaulieu, sa sœur Martine, ses frères Marc et Louis, se rendaient aux funérailles de leur père.

Le Bureau de la sécurité dans les transports (BST) a rendu public son rapport d’accident en janvier 2018. Les enquêteurs du BST ont conclu que l’écrasement de l’avion Mitsubishi MU-2B-60, dans un champ près de l’aéroport, était attribuable à la poursuite périlleuse par le pilote d’une approche non stabilisée.

Le BST a aussi statué que la météo, même si elle n’était pas idéale, n’avait pas été un enjeu dans l’accident.

Six frères et sœurs de Nicole Beaulieu, conjointe de Jean Lapierre, ainsi qu’une belle-sœur et trois neveu et nièces réclament au total 460 000 $ en dommages à la compagnie d’assurance américaine Starnet Insurance Company, qu’ils tiennent responsable des fautes de son assuré, le pilote.

Le mari et le fils de 22 ans de Martine Lapierre, sœur du chroniqueur, réclament de leur côté 1102 000 $.

Dans leur requête déposée de manière conjointe le 22 mars au palais de justice de Québec, les membres des deux familles estiment que la cause de l’accident repose «sur des mauvaises décisions et des manœuvres inadéquates» du commandant de bord, le pilote Pascal Gosselin, propriétaire de l’entreprise Aéro Teknic.

«Le commandant-pilote a commis des fautes et a été négligent dans la planification, la préparation et l’exécution de ce vol et est entièrement responsable de l’écrasement de l’avion», allèguent les membres des familles de Nicole Beaulieu et Martine Lapierre.

Dans leurs allégations, les membres des familles pointent une quinzaine de fautes du pilote, notamment d’avoir maintenu une altitude trop élevée, trop longtemps, par souci d’économie d’essence, et d’avoir ainsi retardé la descente. Les demandeurs reprochent aussi au commandant de bord d’avoir eu une vitesse excessive durant la descente et de ne pas avoir été concentré sur la tâche à accomplir, puisqu’il donnait de la formation à son copilote.

Dévastateur

Le décès de Jean Lapierre et ses proches avait plongé tout le Québec dans la tristesse.

Les membres des familles de Nicole Beaulieu et Martine Lapierre soulignent à quel point le drame, et sa forte médiatisation, ont eu un effet «dévastateur» sur eux. Ils se disent aussi «révoltés et frustrés à l’idée que le décès de leurs proches aurait pu et dû être évité».

Nicole Beaulieu avait 56 ans lors de l’écrasement. Femme «enjouée, très généreuse et présente avec ses proches», Mme Beaulieu occupait une place de premier plan dans la vie de ses frères et sœurs aînés ainsi que de ses neveux et filleuls. La famille de Mme Beaulieu déplore aussi d’avoir perdu Jean Lapierre, un beau-frère avec qui ils entretenaient des liens d’amitié étroits.

Martine Lapierre était âgée de 55 ans et occupait le poste de directrice des ressources humaines au ministère de la Famille. Son mari, Rodrigue Brillant, dit avoir perdu son âme sœur et être «maintenu dans un deuil douloureux». Son fils vit aussi «très difficilement le départ brutal de sa mère».

Les familles de Nicole Beaulieu et Martine Lapierre réclament des dommages au nom des deux passagères pour la terreur subie par les deux femmes au cours des minutes qui ont précédé l’écrasement.

Les autres dommages réclamés couvrent différentes pertes financières subies ou à venir ainsi que les dommages moraux.

 

PAR : ISABELLE MATHIEU

LA UNE : Les enquêteurs du Bureau de la sécurité dans les transports ont conclu que l’écrasement de l’avion Mitsubishi MU-2B-60, dans un champ près de l’aéroport, était attribuable à la poursuite périlleuse par le pilote d’une approche non stabilisée.