On en pince pour le homard des Îles

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La mise à l’eau des cages à homard est un événement qui fait partie de l’ADN des Madelinots et Madeliniennes depuis presque un siècle et demi. C’est un temps de l’année qui incite à la fête, et ce, pour une foule de motifs.

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© Luc Miousse

Le homard des Îles, c’est comme un vin de grand cru. Une forte majorité d’amateurs sont d’avis que son goût est supérieur. En comparaison, la dégustation du homard des Îles est attendue avec impatience et gourmandise.

Pensez au cultivateur qui, au printemps, plante ses équipements dans la terre meuble de son champ pour la première fois, au peintre qui se prépare à poser son pastel sur une nouvelle toile ou encore au vignoble qui cueille sa première grappe de raisins et vous aurez une vague idée de ce que peut représenter la mise à l’eau des cages à homard pour la population.

Localement, cette industrie figure parmi les plus lucratives et procure du travail à plusieurs centaines de personnes. Le homard récolté fera le délice de milliers de personnes dans différentes régions sur la planète. Une partie du mythe entourant l’archipel repose sur la mer omniprésente, le vent du large et…son homard!

Sur le continent, la population ne fait qu’attendre l’arrivée du fameux « homard des Îles ». Ce n’est pas le homard de la Nouvelle-Angleterre ni celui des Maritimes. Le homard des Îles a un petit quelque chose de spécial. Il fait le délice des vrais amateurs de homard, qui lui confèrent un goût qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Le homard des Îles donne lieu à l’élaboration de succulentes recettes de cuisine, les restaurants sont d’ailleurs impatients d’ajouter ce plat de choix à leur menu. Même après la fin de la saison de pêche, le homard est conservé en vivier, ce qui fait en sorte que les amateurs peuvent continuer de se régaler. Qu’il soit vivant, cuit, congelé ou en pot, le homard demeure un plat savoureux. Mais il ne sera jamais meilleur que de la manière qu’on le mange sur l’archipel.

Les touristes apprécient d’année en année ce « produit du terroir ». Peu importe la manière dont on l’apprête, il a une saveur typiquement régionale, qui colle à l’archipel. Disons que tout cela a un petit goût d’insularité. Il a aussi un impact important sur l’industrie touristique des Îles. Nombreuses sont les publications touristiques qui axent une partie de leurs publicités sur le homard.

Ce temps de l’année est également signe de renouveau. Le printemps est arrivé, la température est plus douce, le soleil réchauffe les Îles de ses doux rayons et est précurseur d’une autre magnifique saison. Cela marque aussi le début officiel de la saison de pêche commerciale.

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© Guylaine Richard

La mise à l’eau veut aussi dire reprise économique. Des centaines d’emplois dépendent directement ou indirectement de cette activité. On sent la fébrilité partout. La vie reprend. La roue tourne. Tout le monde se prépare à la saison estivale, chaude et prometteuse. Les infrastructures se mettent en place pour tirer profit de ce temps de l’année et de tout ce que Mère Nature a de plus beau à offrir.

Pour la 144e fois, cette année, des centaines de résidents vont se lever au beau milieu de la nuit pour venir applaudir les pêcheurs lors de leur première sortie en mer. Il ne fait aucun doute que les homardiers adorent ce métier qui les oblige à affronter un milieu souvent hostile. Mais cela ne les empêche pas d’être enthousiastes à l’idée d’amorcer une nouvelle saison de pêche.

D’année en année, la ressource est toujours là et les saisons de plus en plus lucratives le démontrent. En 2018, par exemple, les pêcheurs ont ramené au quai plus de 4 500 tonnes de homard – plus de 10 millions de livres – ce qui constituait un autre record par rapport à 2017.

Les conditions climatiques y sont probablement pour quelque chose, mais il y a plus. Les initiatives mises en place par l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine (APPÎM) assurent la pérennité de la ressource, en prônant une pêche responsable. Cette stratégie mise sur l’augmentation de la taille des captures et ses impacts potentiels sur la production d’œufs. Le gros bon sens.

Il aura fallu multiplier les rencontres et les sessions d’information auprès des intervenants impliqués, mais il semble désormais acquis que cette mesure porte des fruits et devient graduellement la norme.

Par ailleurs, d’autres mesures de conservation de la ressource ont été mises en place en collaboration avec les pêcheurs. Chacun des 325 détenteurs de permis de pêche a vu son quota de cages baisser de 300 à 273 entre 2005 et 2014, ce qui a également contribué à diminuer la pression sur la ressource.

Moteur de développement économique, fenêtre sur le marché de l’exportation, outil de promotion touristique, ravissement pour les yeux et le palais, le homard des Îles fait partie de la tradition.

Et le homard des Îles sait se montrer généreux! À preuve, les nombreuses activités le mettant en vedette. On n’a qu’à penser aux traditionnels soupers organisés par la fondation Madeli-Aide pour la jeunesse, qui permettent d’amasser des centaines de milliers de dollars pour venir en aide à nos étudiants.

C’est pour ces motifs et bien d’autres que le début de la saison de pêche au homard prend une dimension si importante pour la population. C’est une formidable occasion de célébrer le renouveau et de remercier Mère Nature pour ce si beau cadeau.

Déjà, l’effervescence est palpable, les préparatifs vont bon train pour le début de la prochaine saison de pêche qui se déroulera, espérons-le, sous le signe de la joie et de l’abondance.

Source : Magazine LES ÎLES
LA UNE : © Diane Hébert