Mario Cyr, cameraman-plongeur de l’extrême

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Qu’un petit gars des Îles de la Madeleine soit attiré par la mer n’a rien d’anormal. Qu’il décide de faire sa vie en mer, non plus. Mais qu’il choisisse de travailler sous l’eau plutôt que sur l’eau, et qu’il devienne cameraman-plongeur en plus, voilà qui est particulier.

Et quand ce goût pour les profondeurs marines emmène Mario Cyr jusqu’aux pôles, sous les glaces, face aux baleines, aux ours polaires, aux narvals et aux morses, vous l’aurez compris, le destin de Mario Cyr touche à l’extraordinaire.

Un petit gars de Grande Entrée

Naître et grandir aux Îles de la Madeleine, c’est nécessairement vivre les deux pieds dans l’eau, comme on vous l’a expliqué en vous présentant le Musée de la mer.

Mario Cyr l’a aimée d’emblée, cette mer, et il serait peut-être devenu pêcheur comme tant d’autres garçons de son village, si ce n’est d’un illustre écrivain canadien, Farley Mowat, résident estival de Grande-Entrée et voisin des Cyr.

Je savais que Farley Mowat plongeait, j’avais même vu le Premier ministre Trudeau arriver chez lui en hélicoptère pour l’accompagner, mais un jour, Farley Mowat a demandé à mon père si je pouvais sortir en mer avec lui pour une de ses plongées et ça a été le déclencheur.

Profession: plongeur

Farley Mowat, lui-même passionné des océans et de la protections des animaux, est donc celui qui arrête la vocation de Mario, déjà conditionné à l’appel des profondeurs par les documentaires du Commandant Cousteau religieusement suivis par sa famille à la télévision.

À 11 ans, comme cadeau d’anniversaire, on lui donne un masque, un tuba et des palmes… et il plonge! Dès l’âge minimum (16 ans) il prend son premier cours de plongée. Son avenir est tracé: il sera plongeur professionnel et maître-plongeur.

Au fil des années, parce qu’il est bon d’être polyvalent, Mario crée sa propre entreprise Plongée Alpha qui a pignon sur le port de Grande-Entrée et qui s’agrandit petit à petit d’une boutique et d’un café. Une halte incontournable!

Le hasard et le froid

cameraman plongeurBlanchon

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Blanchon – Crédit photo: Mario Cyr

Jusque-là, la plongée lui suffit. Mais en 1984, la chaîne de télévision Discovery – bien connue pour ses documentaires sur la nature – débarque aux Îles de la Madeleine pour un tournage sous-marin. Mario est présent, bien sûr.

Très vite, le caméraman-plongeur de Discovery souffre du froid et doit interrompre fréquemment ses tournages pour se réchauffer.

Alors c’est tout naturellement que Mario suggère de prendre le relais, pourvu qu’on lui montre comment faire fonctionner la caméra. La photographie fait alors irruption dans sa vie. Et c’est ainsi que le plongeur devient caméraman-plongeur, un métier pas si commun.

Il n’a pas froid… aux yeux

cameraman plongeurAvec un ours polaire

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Avec un ours polaire

Ce qui est encore moins commun c’est de pouvoir travailler, plonger et filmer dans les eaux très froides. Le froid, Mario Cyr le connaît très bien et s’en accommode bien mieux que la majorité d’entre nous (je frissonne rien qu’à regarder ses photos!).

cameraman plongeurRencontre avec les morses

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Rencontre avec les morses

Alors dès 1991, il est sollicité par le National Geographic qui l’engage pour filmer les morses dans l’Arctique. Sous l’eau. C’est une première mondiale!

Une première pour Mario aussi! Se retrouver dans l’eau avec des bêtes d’une telle taille, déterminées en plus à protéger leurs petits, n’est pas une mince affaire, pas plus que de se trouver nez à nez avec des ours polaires.

cameraman plongeurOurs polaire

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Un face à face intimidant

Passées ces premières frayeurs, Mario Cyr, se passionne à la fois pour la nature et pour ces tournages exceptionnels. Pour filmer les mères morses avec leurs petits, en 1994, il passe 5 semaines dans l’Arctique, par – 40! Il y laisse, quelques ongles, précise-t-il!

Pour pleinement apprécier la difficulté de ce genre de tournage, on vous laisse visionner ce petit clip publicitaire pour les boîtes à équipement photographique. Vous comprendrez que les équipes de tournages doivent être aussi solides que les boîtes qu’elles transportent.

Suivent des plongées un peu partout dans le monde, au rythme de 2 à 3 tournages par an, dans l’Arctique, l’Antarctique et même, parfois, dans les eaux chaudes. En tout, il estime avoir effectué 12 400 plongées dans une carrière loin d’être terminée, dans 65 pays différents, dont 42 tournages en Arctique.

Quand je demande à Mario quelle a été jusqu’à présent sa plus belle expérience, celle qui lui a donné les plus beaux frissons, il répond que c’est la route des sardines en Afrique du Sud. En effet!

Un témoin hors normes

Aujourd’hui, fort de ce bagage, Mario Cyr est aussi un témoin de la beauté de la nature, de sa fragilité et des assauts qu’elle subit. Il donne 100 à 125 conférences par an, dont la dernière baptisée Les yeux de la Mer. Mario Cyr a aussi publié un livre « l’aventurier des glaces ».

Ours polaires

Tout cela pour conscientiser les populations. Comme citoyen et comme témoin, « je ne suis pas un scientifique », s’empresse-t-il de préciser.

J’ai commencé à aller dans l’Arctique en 1992, quand ça allait encore bien. J’ai vu chaque année les changements arriver: il y a aujourd’hui 80% moins de glace l’été et à chaque expédition ça se dégrade. Avant tous les ours qu’on voyait était gros et gras, aujourd’hui on en voit qui ont la peau et les os.

L’aventure continue

Bien sûr, comme tout le monde, Mario Cyr l’aventurier a dû faire une pause pandémie: quelque 75 conférences annulées cette année, entre autres activités. Vive la polyvalence! Il reste les cours de plongée qu’il donne encore avec bonheur aux Îles de la Madeleine, son port d’attache et son lieu d’enracinement.

Îles de la Madeleine

Dès qu’il le pourra, il reprendra son plus récent défi: un tournage sous les lacs du Canada pour TV5 Monde. Pour la première fois, il explore la faune et la flore d’eau douce. Il a déjà exploré le lac Témiscouata et le lac Menphrémagog au Québec.

Certes, moins excitant et dangereux que l’Arctique sous les glaces, mais Mario Cyr, curieux de tout, trouve son bonheur partout, pourvu que ce soit sous l’eau. Comme il le dit lui-même « Au fond, la vie est belle. » 

 

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