C’est lors de la Fête nationale de l’Acadie, ce samedi 15 août, qu’ont pris place les festivités virtuelles du Ponchon 2020, présentant d’abord l’émission spéciale pour la mise à l’eau symbolique, puis le spectacle du groupe Salebarbes. Les spectateurs pouvaient suivre les festivités virtuelles sur les ondes de CFIM, sur les sites leponchon.com, ilesdelamadeleine.com, CFIM.ca et à la télévision communautaire.
Une panoplie de témoignages
Plus de 150 personnes de tout âge ont déposé une panoplie de témoignages, il faut se rendre sur le site www.leponchon.com pour le constater : une vingtaine de vidéos, une soixantaine de photos, six témoignages sonores, près de quatre-vingts textes et de vingt oeuvres d’art. Ces témoignages relatent l’attachement à la famille, aux amis, à l’environnement, aux paysages, à l’histoire (et à des détails non-écrits), au patrimoine, aux souvenirs, aux traditions, aux valeurs, à l’art et à la culture insulaire.
Pour ceux et celles qui voudraient toujours participer, les témoignages seront accueillis avec joie jusqu’au 31 août. Par la suite ils seront confiés au Centre d’archives régional des Îles, au Musée de la Mer ainsi qu’à la bibliothèque Jean Lapierre qui assureront la mémoire perpétuelle du Ponchon 2020 et des témoignages.
Célébration de la Mise à l’eau symbolique du Ponchon 2020
C’est par un avant-midi venteux que s’est tenue la mise à l’eau symbolique du Ponchon 2020. Sous forme d’émission spéciale, la célébration d’une heure mêlait habilement discussions riches sur l’héritage des ponchons 1910 et 2020 et prestations musicales. Ce sont les animateurs Marjolaine Arseneau et Clovis Richard qui ont réalisé des entrevues notamment avec Éloi Painchaud (idéateur du projet), Carole Painchaud (mobilisation et communication), Roger Gaudet (mise en place du site web), Clément Cormier (recherche et aménagement du Ponchon 2020) ainsi que quatre générations de femmes Marguerite Cormier-Reid, Line Cormier, Sonia et Éva Painchaud (ancêtres et lègues). Des artistes ont livré des chansons et des airs de circonstance, Les Margaux (Esther Noël de Tilly, Sonia Painchaud, Annie Vigneau), la famille Marlène Vigneau, Zélia, Jaélie et Patrice Deraspe ainsi que le duo Bertrand Deraspe et Alain Turbide. Les témoignages (imprimés ou placés sur une clef USB) ont été scellés dans les contenants modernes rappelant les traditionnelles « canisses » puis déposés dans le Ponchon 2020 dans une atmosphère solennelle. Puis, ce dernier a été mis à l’eau de manière symbolique. Il a été ramené à terre pour être conservé par le Musée de la Mer qui en assurera la conservation et l’exposition.
Spectacle de Salebarbes
C’est en début de soirée qu’a débuté le spectacle de Salebarbes, à l’arrière du Vieux Treuil sous un vent plus calme et la lumière dorée qui précède les couchers de soleil. Le directeur du Vieux Treuil, Émile Deraspe, a pris le temps de souligner la quelque vingtaine de partenaires et commanditaires, mais aussi le dévouement d’un comité bénévole derrière les festivités du Ponchon 2020, suite à quoi les cinq musiciens de Salebarbes sont arrivés sur scène.
Les 250 spectateurs sur la Grave et les 2500 internautes ou groupes d’internautes en ligne ont eu droit à un spectacle énergique, bouillonnant et très émotif. Pour les frères Painchaud, revenir jouer ici signifiait beaucoup : plus jeunes, la Grave était leur terrain de jeu, Eloi Painchaud rigolait en disant « qu’ils connaissaient toutes les roches par leur nom ». Les spectateurs, d’abord assis sur leur chaise pliante, se sont inévitablement levés pour agiter leur drapeau acadien et swingner au rythme des chansons « La Danse du mardi gras », « Marcher l’plancher », « Les haricots », « Tes parents veulent plus me voir », « Gagner sa vie » et bien d’autres.
Les festivités se sont clôturées avec les feux d’artifices offerts par la Corporation des Acadiens du Havre-Aubert et aux airs des tounes des Îles chantées en choeur et a capella par les madelinots se trouvant sur la Grave.
En conclusion L’idée originale d’Éloi Painchaud a fait du chemin et a rassemblé du monde. Une idée, c’est un peu comme une semence, ça a besoin de conditions favorables, de l’ingéniosité, des compétences, du labeur, de la solidarité, de l’inspiration combinés à de bonnes conditions météos. C’est ce qu’ont en commun le Ponchon 1910 et le Ponchon 2020, l’un voulant obtenir une communication permanente avec la grand’terre, l’autre voulant lancer un message d’espoir et favoriser un rapprochement entre les citoyens madelinots. Ces deux événements rassembleurs rappellent également l’adage des Acadiens : L’Union fait la force !
LA UNE : Facebook Eloi Painchaud / © Diane Hébert
