Assurance-emploi : ne pas oublier le trou noir pendant la pandémie

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Alors que beaucoup d’attention est portée cette année aux importantes pertes d’emplois engendrées par la pandémie, des organisations de défense des travailleurs veulent rappeler à la population et aux gouvernements la situation difficile dans laquelle se retrouvent chaque année certains travailleurs saisonniers.

C’est dans l’espoir d’une réforme permanente du régime fédéral d’assurance-emploi que des membres Action-Chômage Côte-Nord et la CSN Côte-Nord se sont rassemblés lundi matin devant les bureaux de Service Canada à Forestville.

Trois personnes se sont également rassemblées lundi matin devant le bureau de la députée Diane Lebouthillier, à Grande-Rivière.

Cette mobilisation régionale s’inscrit dans le cadre d’une mobilisation provinciale coordonnée par le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) qui s’échelonne du 7 au 10 décembre.

Le mouvement réclame une réforme complète du régime d’assurance-emploi.

La coordonnatrice du Mouvement Action chômage Gaspésie-Les-Îles, Nadia Mongeon, explique que son organisation a trois demandes prioritaires.

«On demande à ce que les gens puissent se qualifier avec 360 heures de travail ou 13 semaines. On demande un taux de prestation de 70 % de leur salaire, plutôt que 55 %, et on demande aussi un 35 semaines de prestation.» – Nadia Mongeon, coordonnatrice du Mouvement Action chômage Gaspésie-Les-Îles

Ça permettrait à nos travailleurs saisonniers de pouvoir faire le tour de la saison hivernale, parce qu’il y a encore des lacunes à ce niveau-là, précise Mme Mongeon.

Les gens ont raison, et je l’ai toujours prôné. On doit avoir une réforme de l’assurance-emploi, pouvoir avoir des discussions autant du côté du patronat, des syndicats, des chômeurs et chômeuses avec le gouvernement pour voir comment on peut faire mieux, admet Diane Lebouthillier.

Il faut pouvoir tenir compte des réalités de certains milieux. On ne peut pas pêcher en janvier, ça n’a pas changé, ajoute-t-elle.

La députée estime toutefois que le trou noir a été éliminé par le gouvernement libéral de Justin Trudeau.

«Je peux vous dire que dans mes bureaux, depuis 2015, on n’a pas de gens qui sont venus nous dire qu’ils étaient pris avec le phénomène du trou noir. Et on a encore une pénurie de main-d’œuvre, alors il faut travailler à concilier les deux.» – Diane Lebouthillier, députée de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine

Mme Lebouthillier assure néanmoins que l’option d’ajouter des semaines de prestation sera étudiée.

Qu’est-ce que le trou noir?

Le trou noir représente les semaines qui se situent entre le moment où les prestations d’assurance-emploi versées aux travailleurs saisonniers prennent fin et celui où leur emploi saisonnier reprend. Pendant le trou noir, les travailleurs se retrouvent donc sans revenus.

Action-Chômage Côte-Nord reconnaît l’aide sans précédent déployée par Ottawa pour venir en aide aux travailleurs touchés par les conséquences économiques de la pandémie.

Sa coordonnatrice, Line Sirois, estime toutefois que les travailleurs saisonniers risquent de continuer à faire face à la précarité financière bien après la fin de la crise.

«Il n’y a rien qui est réglé. On a mis des mesures, mais ce sont des mesures temporaires. On entend dire que le taux de chômage s’améliore, et c’est tant mieux, mais pour un travailleur de l’industrie saisonnière ça ne change rien à sa situation.» – Line Sirois, coordonnatrice d’Action-Chômage Côte-Nord

En entrevue à l’émission Bonjour la Côte, Line Sirois dit remarquer la détresse financière de plusieurs familles qui doivent faire face au trou noir de l’emploi, période redoutée par les travailleurs saisonniers bénéficiant de l’assurance-emploi.

La coordonnatrice d’Action-Chômage Côte-Nord prévoit que ce trou noir pourrait être encore plus brutal cette année, puisque certains travailleurs saisonniers ont travaillé moins d’heures qu’à l’habitude en raison de la COVID-19.

De plus, selon elle, de nombreux travailleurs qui se retrouvent sans emploi en raison de la pandémie attendent aussi depuis trop longtemps la réponse du gouvernement fédéral à leur demande d’assurance-emploi.

Avec les informations de Martin Toulgoat et Djavan Habel-Thurton
LA UNE : Le trou noir de l’assurance-emploi inquiète les organisations de défense des chômeurs. (archives). PHOTO : JACKY POIRIER