Aires marines protégées : deux projets dans les cartons de Pêches et Océans

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Pour parvenir à atteindre ses cibles d’aires marines protégées, deux projets menés par Pêches et Océans Canada sont sur la table au Québec, dont un projet conjoint Canada-Québec d’aire marine protégée dans l’estuaire du Saint-Laurent.

 

La création en mars 2019 de la zone protégée du Banc-des-Américains, au large de Forillon, a été une première au Québec.

Pêches et Océans avaient déjà, en 2017, ciblé 11 secteurs de conservation des coraux et des éponges dans l’estuaire et le golfe, mais leur statut de protection était différent.

Ottawa souhaite dorénavant protéger 25 % du territoire côtier et marin d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030. Pour aider à atteindre ces objectifs, la section Québec de Pêches et Océans pilote un premier projet qui vise à accorder le statut de zone marine protégée aux 11 secteurs de conservation des plumes et des éponges.

La pêche y est limitée à certains engins afin de protéger les fonds marins. L’idée est d’aller encadrer les autres activités humaines qui s’y déroulent. On parle entre autres d’exploitation gazière, pétrolière, minière. Ça n’ajoutera pas de pourcentage parce qu’on les protège déjà, mais ça va ajouter un encadrement plus sévère, explique la chargée d’équipe en conservation marine de Pêches et Océans, Jacinthe Beauchamp.

Elle estime que ce projet pourrait aller de l’avant assez rapidement, soit d’ici deux ou trois ans.

La zone de l’estuaire

Le second projet est plus ambitieux et vise une zone qui va de l’île aux Coudres jusqu’aux Méchins. Le projet de l’estuaire va viser à protéger des mammifères marins en péril comme le béluga et le rorqual bleu ainsi que leurs proies. Aussi à conserver, certaines espèces de poissons en situation précaire, indique Mme Beauchamp.

L’aire marine viendra entourer la zone du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent.

Le projet est sur la table depuis les années 2000. Pour parvenir à le réaliser, Pêches et Océans ont identifié sept secteurs précis.

Québec, qui travaille avec Pêches et Océans, a déjà désigné six de ces zonesréserves de territoires aux fins d’aires protégées. L’amont du Saguenay, ciblé par Pêches et Océans, n’a pas été retenu pour l’instant par Québec.

Pour l’instant, les scientifiques sont en processus d’évaluation des priorités de protection pour chacune des zones. Ce qui va nous permettre de moduler notre réglementation, explique la chargée d’équipe en conservation marine au Ministère des Pêches et des Océans du Canada.

L’approche par secteur permet aussi d’adapter le projet à ce milieu très fréquenté. Il y a beaucoup d’activités humaines dans ce secteur-là. On pense à la navigation de plaisance, au transport maritime, aux activités d’observation en mer, il y a du dragage, de la construction de l’entretien de marina…, énumère Mme Beauchamp.

La désignation de zone marine protégée permet le maintien d’activités, selon les priorités de conservation. Pour le moment, indique Mme Beauchamp, on travaille très fort à développer les mesures de conservation envisagées pour chaque secteur. On n’est pas encore prêts à les présenter.

Les parties intéressées, communautés autochtones et usagers de la zone, ont été informées du projet en juin 2019. Doivent suivre une phase de concertation puis une phase de consultation à grande échelle.

La tâche n’est pas mince, avoue Jacinthe Beauchamp, qui ne peut pas dire si le projet pourra être réalisé en 2025. Ce genre de projets demande beaucoup d’interactions, de rencontres. On veut prendre le temps de bien faire les choses. L’idée, ce n’est pas d’atteindre à tout prix une date au détriment des échanges que nous avons besoin de faire.

Pas d’échéancier

L’équipe de Pêches et Océans Canada croyait d’ailleurs être bientôt en mesure de fixer un échéancier pour la phase de consultation. La pandémie est venue chambouler les plans. En attendant, le travail d’études scientifiques se poursuit.

Le Canada a atteint une cible de conservation de 13,8 % du territoire côtier et marin en 2019. Avec le Banc-des-Américains et les 11 zones de conservation des plumes, des coraux et des éponges, la contribution de Pêches et Océans à cet objectif est d’environ 0,2 % au Québec.

D’autres territoires, comme le parc marin Saguenay-Saint-Laurent, sont aussi des zones de conservation, mais sous l’égide d’autres administrations comme Parcs Canada. Le projet d’aire marine protégée en cours aux Îles-de-la-Madeleine est aussi piloté par Parcs Canada.

LA UNE : mOttawa souhaite dorénavant protéger 25 % du territoire côtier et marin d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030 (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / LAURIE DUFRESNE