Baleines noires : la majorité des homardiers madelinots subissent les conséquences

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La majorité des homardiers madelinots sont touchés par la fermeture temporaire de zones de pêche causées par la présence de baleines noires dans ces eaux.

 

C’est la première fois de l’histoire que les pêcheurs de homard des îles de la Madeleine subissent les contrecoups de la présence de la baleine noire.

Selon Pêches et Océans Canada, entre 100 et 120 pêcheurs vont devoir déplacer une partie ou la totalité de leurs cages.

Il y a aussi un impact pour les autres pêcheurs qui vont recevoir dans leur secteur les homardiers qui ont dû se déplacer, précise le directeur du bureau des Îles-de-la-Madeleine de Pêches et Océans Canada, Cédric Arseneau.

«On calcule que c’est probablement entre les deux tiers et les trois quarts des pêcheurs qui sont impactés (sic) par les fermetures.» – Une citation de :Cédric Arseneau, directeur du bureau des Îles-de-la-Madeleine, Pêches et Océans Canada

Selon M. Arseneau, les pêcheurs des ports de Grande-Entrée, Grosse-Île, Pointe-Basse et Cap-aux-Meules sont les plus touchés par les fermetures temporaires de zones.

À lui seul, le port de Grande-Entrée compte plus du tiers de la flottille qui se consacre à la pêche au homard aux îles de la Madeleine.

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Les zones de pêches hachurées en rouge représentent les secteurs de pêche traditionnels au homard qui sont fermés pour au moins 15 jours. PHOTO : MINISTÈRE DES PÊCHES ET DES OCÉANS CANADA

Les fermetures de zones de pêche sont liées à la présence de deux baleines noires observées samedi à l’est d’Old Harry, à l’intérieur de la zone de 20 brasses, soit l’équivalent de 40 mètres de profondeur.

Tous les engins de pêche situés dans les zones fermées pour au moins 15 jours doivent être retirés avant 17 h mardi après-midi, heure locale.

Si des détections additionnelles de baleines noires surviennent dans le même secteur, entre le 9e et le 15e jour de la fermeture temporaire, les quadrilatères vont demeurer fermés pour le reste de la saison de pêche au homard.

Des fermetures difficiles à encaisser pour les pêcheurs

Le président de l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles (APPIM), Mario Déraspe, qualifie la situation de très difficile.

L’impact est énorme du côté sud des Îles actuellement, soutient M. Déraspe. Les gars n’ont pas le choix de changer de zone, d’aller dans des secteurs ouverts. Ça fait beaucoup de casiers, ça congestionne les fonds qui le sont déjà.

M. Déraspe souligne par ailleurs qu’il est très complexe de déplacer des cages tout en pêchant le homard. C’est comme si on nous demande de refaire une mise à l’eau des cages, tout en pêchant, avec des appâts, des viviers et des homards à bord, explique-t-il.

«Pêcher et déplacer des casiers en même temps, c’est très compliqué. Ça fait 45 ans que je pêche et je n’ai jamais vu ça. C’est rendu terrible.» – Une citation de :Mario Déraspe, président de l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles

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Certains pêcheurs vont devoir déplacer l’ensemble de leurs cages (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / LISA-MARIE BÉLANGER

Le président de l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles estime que Pêches et Océans Canada est déconnecté de la réalité des homardiers.

On se fait répondre que c’est le protocole, déplore-t-il. Ce sont des fonctionnaires assis dans des bureaux à Québec et à Ottawa. Je ne sais pas s’ils savent qu’il y a des gens derrière tout ça, ils mettent des pêcheurs dans la misère et la difficulté.

Je n’ai rien contre la baleine noire, précise M. Déraspe. Il faut protéger les espèces. Les pêcheurs, on est les premiers conscients de l’importance de la protection des espèces marines, mais il faut laisser vivre les pêcheurs, il faut faire vivre nos familles. Il y a un entre-deux là-dedans.

Le directeur régional de Pêches et Océans soutient qu’à sa connaissance , aucun empêtrement de baleine noire liée à des engins de pêche au homard n’a été rapporté dans le golfe du Saint-Laurent.

Une trentaine d’observations de baleines noires sont recensées depuis le 28 avril au large des îles de la Madeleine.

LA UNE : Les pêcheurs madelinots commencent à peine leur saison de pêche qu’ils doivent déjà l’arrêter (archives). PHOTO : L’ÎLE IMAGINAIR