Y a-t-il trop de touristes aux Îles-de-la-Madeleine?

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Bien que plusieurs Madelinots perçoivent un achalandage touristique plus élevé qu’à l’été 2019, qui a été une année record, les statistiques de la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA) montrent pour l’instant le contraire.

 

Toutefois, le président de Tourisme Îles de la Madeleine admet que la relation entre touristes et Madelinots souffre actuellement d’un « débalancement » qu’il attribue à certains éléments circonstanciels.

Selon les statistiques fournies par la CTMA, 25 126 passagers sont arrivés aux Îles par la voie maritime en juin et en juillet, soit une baisse de 5 % par rapport à la saison 2019.

Avant l’été, les partenaires du milieu madelinot avaient convenu de ne pas dépasser l’affluence touristique sans précédent de 2019, soit 67 900 visiteurs entre mai et octobre.

Pour ce faire, la CTMA a limité à neuf le nombre de voyages hebdomadaires du Madeleine II qui relie Cap-aux-Meules à Souris, comparativement aux 13 allers-retours effectués par l’ancien Madeleine. Le nouveau traversier peut contenir 300 voitures alors que son prédécesseur avait une capacité de 190.

II est 1,5 fois plus grande que celle du Madeleine, il fallait limiter le nombre de traversées pour respecter l’objectif du milieu, qui est de ne pas dépasser l’affluence de 2019. C’est comme ça qu’on a travaillé les horaires","text":"Comme la capacité du MadeleineII est 1,5 fois plus grande que celle du Madeleine, il fallait limiter le nombre de traversées pour respecter l’objectif du milieu, qui est de ne pas dépasser l’affluence de 2019. C’est comme ça qu’on a travaillé les horaires"}}">Comme la capacité du Madeleine II est 1,5 fois plus grande que celle du Madeleine, il fallait limiter le nombre de traversées pour respecter l’objectif du milieu, qui est de ne pas dépasser l’affluence de 2019. C’est comme ça qu’on a travaillé les horaires, explique la directrice des communications et du marketing de la CTMA, Claudia Delaney.

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Le nouveau traversier Madeleine II a une capacité de 1,5 fois supérieure à celle du navire précédent (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Pour ce qui est des entrées aériennes, les autorités madeliniennes assurent que le nombre de visiteurs débarqués dans l’archipel par avion est similaire à celui de 2019, mais les données des trois transporteurs desservant les Îles ne seront dévoilées qu’en octobre.

Selon un sondage mené aux Îles-de-la-Madeleine en 2020, 57 % des répondants estimaient qu’il y avait trop de visiteurs durant l’été. Par contre, 89 % reconnaissent que le tourisme est un facteur de croissance économique pour l’archipel.

Des facteurs circonstanciels

Alors que les photos montrant des stationnements bondés et que les commentaires dénonçant un surtourisme se multiplient sur les réseaux sociaux, le maire des Îles-de-la-Madeleine tient à remettre en contexte certains éléments.

Selon Jonathan Lapierre, le temps peu clément, la rareté de la main-d’œuvre et la capacité réduite des commerces en raison des mesures sanitaires liées à la COVID-19 contribuent à l’impression d’un achalandage accru. Il rappelle également que les comparaisons avec l’an dernier sont à éviter, puisque l’archipel traversait alors sa pire saison touristique depuis 1996 avec moins de 30 000 visiteurs.

; il ne fait pas beau aux Îles, soutient M.Lapierre. Donc, chaque fois que le soleil se pointe, les Madelinots et les visiteurs veulent profiter du beau temps pour aller sur les plages. Souvent, tout le monde choisit la même plage, à l’abri du vent. Il y a aussi le fait que nous sommes en pleine [rareté] de main-d’œuvre, donc des entreprises et des commerces ne sont pas en mesure d’offrir leurs services de la même façon qu’avant. Ce n’est pas une question qu'il y a plus de monde, c’est une question qu’il y a moins d’employés.","text":"On a un été particulier; il ne fait pas beau aux Îles, soutient M.Lapierre. Donc, chaque fois que le soleil se pointe, les Madelinots et les visiteurs veulent profiter du beau temps pour aller sur les plages. Souvent, tout le monde choisit la même plage, à l’abri du vent. Il y a aussi le fait que nous sommes en pleine [rareté] de main-d’œuvre, donc des entreprises et des commerces ne sont pas en mesure d’offrir leurs services de la même façon qu’avant. Ce n’est pas une question qu'il y a plus de monde, c’est une question qu’il y a moins d’employés."}}">On a un été particulier ; il ne fait pas beau aux Îles, soutient M. Lapierre. Donc, chaque fois que le soleil se pointe, les Madelinots et les visiteurs veulent profiter du beau temps pour aller sur les plages. Souvent, tout le monde choisit la même plage, à l’abri du vent. Il y a aussi le fait que nous sommes en pleine [rareté] de main-d’œuvre, donc des entreprises et des commerces ne sont pas en mesure d’offrir leurs services de la même façon qu’avant. Ce n’est pas une question qu’il y a plus de monde, c’est une question qu’il y a moins d’employés.

Il y a tout un contexte qui, oui, apporte une perception qu’il y a énormément de gens aux Îles. Dans les faits, ce n’est pas le cas.

Une citation de :Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-la-Madeleine
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La COVID-19 restreint encore la capacité d’accueil de certaines entreprises (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Le président de Tourisme Îles de la Madeleine, Jacky Poirier, est aussi d’avis que certains facteurs imprévisibles contribuent à biaiser la perception de l’achalandage, mais admet tout de même que la pression s’accentue sur le milieu. Il y a beaucoup de monde dans l’archipel et on le ressent, dit-il.

Poirier. Ce n’est bon pour personne, au fond, quand il y a trop de gens.","text":"On entend autant les visiteurs et les résidents que les commerçants dire qu’il y a peut-être un petit peu trop de monde pour les restaurants et pour l’infrastructure qu’on a présentement, avoue M.Poirier. Ce n’est bon pour personne, au fond, quand il y a trop de gens."}}">On entend autant les visiteurs et les résidents que les commerçants dire qu’il y a peut-être un petit peu trop de monde pour les restaurants et pour l’infrastructure qu’on a présentement, avoue M. Poirier. Ce n’est bon pour personne, au fond, quand il y a trop de gens.

On est à une étape où il y a effectivement un débalancement.

Une citation de :Jacky Poirier, président de Tourisme Îles de la Madeleine
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Le président de Tourisme Îles de la Madeleine, Jacky Poirier, soutient que son organisation se doit de trouver l’équilibre permettant de préserver la qualité de vie des Madelinots. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Questionné pour savoir si l’achalandage de 2019 est une cible trop élevée, M. Poirier répond ceci : Ce chiffre-là était très viable, mais la pression se fait encore plus forte parce qu’il y a des facteurs qui n’étaient pas connus à l’époque.

Pour l’instant, il n’est pas envisagé d’abaisser la limite touristique sous le seuil de 2019, rapporte Jacky Poirier. C’est la cible qu’on vise encore pour deux ans, dit-il, en mentionnant tout de même que des discussions auront lieu à l’automne avec différents partenaires pour revoir les points forts et faibles de l’été 2021.

M. Poirier ajoute aussi que la population sera consultée au terme de la saison touristique dans le cadre de la stratégie touristique durable 2021-2026.

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La stratégie touristique durable 2021-2026 compte cinq orientations, dont le développement d’un tourisme de niche durant les quatre saisons (archives août 2019). PHOTO : RADIO-CANADA / PHILIPPE GRENIER

Les partenaires sont mobilisés, et on est tous conscients qu’il y a un équilibre à préserver pour le rapport entre visiteurs et visités, ajoute le maire des Îles, Jonathan Lapierre. On veut que les Madelinots se retrouvent à travers ça.

Y a-t-il trop de touristes aux Îles-de-la-Madeleine? Jonathan Lapierre estime qu’il ne lui revient pas de répondre à cette question, mais plutôt à l’industrie touristique et à l’ensemble de la population des Îles.

La ligne, elle est où entre trop de visiteurs, pas assez ou suffisamment? s’interroge-t-il. Il ne faut pas oublier que, parmi l’ensemble des visiteurs, il y en a une très grande proportion qui représente la diaspora des Îles, soit nos cousins, nos frères et nos sœurs qui vivent à l’extérieur de l’archipel.

C’est complexe, la gestion du tourisme dans un archipel, lance le maire en précisant que du travail reste à faire pour diminuer les irritants liés au tourisme.

Lapierre. C’est ce à quoi on va travailler au cours des prochains mois et des prochaines années.","text":"On souhaite ne pas dénaturer ce que sont les Îles, et surtout, on veut les protéger pour assurer la pérennité du territoire, assure JonathanLapierre. C’est ce à quoi on va travailler au cours des prochains mois et des prochaines années."}}">On souhaite ne pas dénaturer ce que sont les Îles, et surtout, on veut les protéger pour assurer la pérennité du territoire, assure Jonathan Lapierre. C’est ce à quoi on va travailler au cours des prochains mois et des prochaines années.

LA UNE : Des photos de stationnements pleins alimentent le débat au sujet de l’affluence touristique, notamment sur les réseaux sociaux (archives). PHOTO : GRACIEUSETÉ YVES VIGNEAU