L’installation de câbles sous-marins préoccupe les homardiers gaspésiens

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Le directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie, O’Neil Cloutier, exprime certaines inquiétudes à propos du projet de câbles sous-marins entre la Gaspésie et l’archipel madelinot.

 

Hydro-Québec a révélé mercredi que ces câbles toucheraient terre à dans le secteur de L’Anse-à-Beaufils, à Percé, dans une zone fréquentée par les pêcheurs de homard. Ces câbles permettront de raccorder les Îles-de-la-Madeleine au réseau hydroélectrique continental.

Le directeur du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie, O’Neil Cloutier, pêche lui-même le homard dans le secteur où les câbles sous-marins seront installés.

Là où Hydro-Québec veut installer le câble, c’est un de nos trois récifs les plus importants où on pêche, explique-t-il.

«Les impacts, il faut les analyser, et s’assurer qu’il n’y en a pas, ou presque pas, et évaluer quelles sont les mesures compensatoires s’il y en a.» – Une citation de :O’Neil Cloutier, directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie

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Les câbles sous-marins raccorderont les Îles-de-la-Madeleine au réseau électrique continental. PHOTO : RADIO-CANADA

Plusieurs craintes sont aussi partagées par d’autres pêcheurs, comme Jean-Marc Arbour, un pêcheur de homard de Percé. Un câble électrique, ça dégage un champ magnétique autour, ça peut avoir quels effets sur le homard? Lorsque le câble va être installé, si ça baisse les captures, Hydro-Québec va-t-il nous dédommager? questionne-t-il.

Après consultation de la littérature scientifique sur le sujet, Geneviève Cloutier, conseillère aux relations avec le milieu chez Hydro-Québec, se veut rassurante. Le champ est très localisé, donc très près du câble, puis le fait qu’on vienne enfouir le câble réduit beaucoup le champ électromagnétique, explique-t-elle

Elle assure que les impacts sur le homard d’un tel câble sous-marin sont minimes.

: ses habitudes normales de vie vont demeurer les mêmes","text":"Il n'y a pas d'effet barrière, l'espèce ne sera pas portée à fuir cet endroit, ça ne l'empêchera pas de se reproduire ni de se nourrir: ses habitudes normales de vie vont demeurer les mêmes"}}">Il n’y a pas d’effet barrière, l’espèce ne sera pas portée à fuir cet endroit, ça ne l’empêchera pas de se reproduire ni de se nourrir : ses habitudes normales de vie vont demeurer les mêmes, explique-t-elle.

Pêches et Océans Canada « alimente le soupçon »

Un des principaux irritants pour les pêcheurs n’est pas tant le projet d’Hydro-Québec que l’attitude de Pêches et Océans Canada, affirme M. Cloutier.

Il regrette qu’un des tracés proposés par Hydro-Québec qui passe par la zone de protection marine du Banc-des-Américains, situé au large de la pointe gaspésienne, n’ait pas été autorisé par le ministère sous prétexte de protéger la faune sous-marine, alors que le ministère autorise de passer dans des zones de pêche.

Pêche et Océans Canada a préféré transférer à l’industrie de la pêche le soin de discuter avec Hydro-Québec, plutôt que de lui-même accepter que le câble d’Hydro-Québec puisse passer sous le Banc-des-Américains, déplore-t-il.

Selon lui, ce tracé qui serait parti de Coin-du-Banc et passerait par la zone de protection marine aurait été plus avantageux pour Hydro-Québec que le tracé actuel.

Mais la position radicale de Pêches et Océans de refuser de considérer un tracé qui passerait par la zone de protection marine a suscité la suspicion des pêcheurs.

Si Pêches et Océans Canada refuse de laisser passer Hydro-Québec sur une partie du Banc-des-Américains sous prétexte qu’ils ne veulent pas déranger la flore et la faune, c’est parce qu’il y a un véritable danger, soupçonne-t-il.

«Pourquoi accepterions-nous alors de laisser passer Hydro-Québec sur un vrai récif naturel où on gagne notre vie en plus?» – Une citation de :O’Neil Cloutier, directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie

O’Neil Cloutier se dit tout de même rassuré de la rencontre qu’il a eue jeudi matin avec des représentants d’Hydro-Québec.

Selon lui, la société d’État démontre la volonté de travailler de concert avec les pêcheurs pour limiter les impacts du projet.

On est obligé de s’entendre pour s’assurer qu’il y ait le moins d’impacts possible sur les activités de pêche, explique-t-il.

Le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie estime qu’il sera plus à même de mesurer les effets potentiels des câbles sous-marins sur les homards lorsqu’Hydro-Québec déposera son étude d’impact environnemental au printemps prochain et qu’elle publiera sa revue de littérature scientifique.

PAR Pierre Chapdelaine de Montvalon avec les informations d’Isabelle Larose

 LA UNE : Les câbles seront ancrés dans le secteur de Percé, à l’Anse-à-Beaufils. PHOTO : RADIO-CANADA / LUC MANUEL SOARES