Pas de place en garderie pour le tiers des petits madelinots

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En 2019, il manquait 82 places sur les Îles-de-la-Madeleine. En 2021, ce nombre s’élève à maintenant à 138.

C’est ce qui ressort de la mise à jour de l’étude complémentaire sur les services de garde aux Îles-de-la-Madeleine, menée par l’équipe de développement social de l’archipel.

Originellement produite en 2019, des chercheurs ont cherché à quantifier les besoins en services de garde deux ans après la première parution de l’étude.

La mise à jour révèle que le réseau de garderies de l’archipel requiert 425 places pour répondre à la demande actuelle. Sur ces 425 places requises, 138 places sont manquantes. C’est le tiers des enfants qui demeurent sans place dans le réseau des îles.

André St-Onge est agent de développement social dans l’équipe ayant mené l’étude. Il explique l’aggravation de l’écart entre l’offre et la demande durant les deux dernières années par trois facteurs distincts.

Le premier serait dû à l’augmentation du nombre de naissances sur les îles.

Depuis 2015, les Îles-de-la-Madeleine sont témoins d’une augmentation marquée du taux de natalité. Tandis que 67 enfants sont nés en 2015, le nombre de naissances se situe à 100 en 2021.

C’est tant mieux, c’est un beau problème qu’on a actuellement , lance M. St-Onge.

L’écart creusé entre 2019 et 2021 s’explique aussi notamment par le taux de migration sur l’archipel.

La différence entre le nombre d’enfants inscrits à la maternelle et le nombre de naissances trois ans plus tôt démontre que de nouvelles familles ont migré aux Îles au cours des années précédentes. L’étude démontre que, depuis trois ans, 16 enfants âgés de 0-4 ans s’ajoutaient en moyenne aux cohortes, chaque année.

Finalement, le nombre de places manquantes au réseau augmenterait en raison des fermetures récentes de certains services de garde en milieu familial, selon André St-Onge.

Trop peu de progrès

Le ministère de la Famille a fait l’annonce de l’octroi de 25 à 75 nouvelles places subventionnées aux Îles-de-la-Madeleine au mois de novembre.

À la vue des résultats de son étude, André St-Onge est convaincu que ce ne sera pas suffisant.

« Ça ne sert à rien de rajouter des places si on en perd dans les milieux familiaux… » — Une citation de  André St-Onge, agent de développement social

Il faut aller plus loin que ça! , renchérit-il. Ce qu’on voit, c’est que si on veut attirer de nouvelles familles et si on veut que les familles qui sont ici fassent le choix d’avoir des enfants, il faut qu’on ait des places en milieu de garde. 

Il avance tout de même qu’avec l’ouverture de la garderie La Ramée en 2022, la situation devrait s’améliorer grandement.

De plus, en novembre cette année, le CPE Chez ma Tante, et le Council for Anglophone Madgalen Islanders ont déposé des projets pour 42 nouvelles places sur l’île. Ce qui laisse entrevoir un retour aux proportions de places disponibles en 2019.

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Le CPE Chez ma Tante, et le Council for Anglophone Madgalen Islanders ont déposé des projets pour 42 nouvelles places sur l’île. PHOTO : SANDRINE MIOUSSE

Mais M. St-Onge ne se fait pas trop d’espoir.

« Même si le ministère accepte toutes les nouvelles places, ça va aider, certes, mais il va encore nous en manquer. » — Une citation de  André St-Onge

Le manque de places en garderie sur l’archipel est un frein au développement social et économique qui dure depuis trop longtemps, selon André St-Onge.

L’incertitude de ne pas avoir de places, c’est un facteur décisif pour des parents d’avoir ou pas d’enfants , indique-t-il. Et pour les familles qui veulent venir aux îles, c’est un facteur décisif. 

« Trouver un emploi aux îles, ce n’est pas compliqué. L’enjeu c’est d’avoir les services requis. » — Une citation de  André St-Onge

Il réclame maintenant au gouvernement de développer des places en amont. Les besoins sont criants, on ne peut pas se permettre d’agir en retard , conclut-il.

LA UNE : Il manque 50 places de plus qu’en 2019 aux Îles-de-la-Madeleine (archives). PHOTO : ISTOCK