Découvrir les Îles de la Madeleine à pied

Publicité

Articles similaires

Le CISSS des Îles n’abandonne pas son projet de logements

Le Centre intégré de santé et de services sociaux...

L’ancien porte-parole de la SQ Claude Doiron subira un procès

L’enquête préliminaire de l’ancien porte-parole de la Sûreté du...

Pêche à l’appât du maquereau : « On est oubliés », disent les pélagiques

Après l’annonce par Pêches et Océans Canada de la réouverture...

Les 35 ans d’Attention FragÎles

L'organisme Attention FragÎles, désormais reconnu comme conseil régional de...

Découvrir les îles de la Madeleine à pied, légèrement hors saison, en compagnie d’un guide de randonnée madelinot, voilà une recette gagnante pour visiter cet archipel convoité.

À la sortie du traversier à Cap-aux-Meules, nous rejoignons notre groupe dans une jolie maison à Havre-aux-Maisons. Sur place, le guide de randonnée du voyagiste Karavaniers, Jean-Philippe Leblanc nous attend. Originaire des Îles-de-la-Madeleine, il met la main sur des kilos de homard bien frais pour nous faire des pizzas maison. À l’apéro, nous avons même droit au fard de homard — une tartinade à base de foie, d’œufs et de chair de homard — de sa tante Monique. Ça commence bien les vacances !

Les Îles à pied

Notre séjour débute à Grande-Entrée, sur le Sentier entre vents et marées — un circuit balisé totalisant 230 km favorisant la protection de l’environnement — vers l’île Boudreau, une presqu’île enveloppant le bassin aux huîtres. Du haut de la falaise, le vent des Îles rend la randonnée des plus confortables.

Tous les jours, il fait bon manger aux Îles. Comme ce soir, après une longue randonnée à la dune du Nord, le père de Jean-Philippe, Jean-Louis, apporte 4 kilos de chanterelles qu’il a cueillies pour nous. Le soir venu, notre guide nous les cuisine en pâté forestier garni de fromage Pied-de-vent. Quel délice !

Un autre soir, après la randonnée sur la plage du Havre jusqu’au Bout du banc, il nous sert le fameux pot-en-pot, un généreux pâté de fruits de mer typique des Îles. Et les plaisirs culinaires ne s’arrêtent pas là ! Pour notre journée de repos, nous visitons les incontournables, Le Fumoir d’antan et la Fromagerie du Pied-de-Vent.

Protéger le savoir-faire des îles

Au Fumoir d’antan, Économusée de la Boucanerie, nous rencontrons la famille Arseneau, plus précisément Éloi à Ben (son père) à Ben (son grand-père) à Fabien (son arrière-grand-père) — la façon de nommer les gens aux Îles pour savoir de quelle famille il s’agit exactement. À la barre du fumoir artisanal depuis 1942, la famille Arseneau possédait l’un des quarante fumoirs de l’époque. Le poisson était ensuite envoyé dans les Antilles, notamment en Haïti, en République dominicaine, à Cuba et à Porto Rico.

« À la fin des années 1970, mon grand-père a décidé de fermer le fumoir à cause de la surpêche faite par les pays comme le Portugal, l’Espagne et la France », raconte, Éloi Arseneau. Ce n’est que vers la fin des années 1990 que Le Fumoir d’antan ressuscite et diversifie son offre de produits, comme les pétoncles et la truite fumés. Malheureusement cette année, la pêche au hareng du printemps est interdite dans le sud du golfe du Saint-Laurent. Il faudra donc attendre au moins deux ans avant de revoir du hareng fumé au Fumoir d’antan.

Capture d’écran, le 2022-04-23 à 08.49.56

À l’Économusée de la Fromagerie du Pied-de-Vent, nous rencontrons leur troupeau de vaches canadiennes — l’unique élevage de vaches laitières aux Îles-de-la-Madeleine, et l’un des dix derniers élevages de cette race patrimoniale au pays. « On essaye de valoriser la race le plus possible, explique Dominic Arseneau, copropriétaire de la fromagerie. Dans notre cas, on pense que la transformation fromagère, étant donné la rusticité et le lait plus riche en gras et en protéines des vaches canadiennes comparativement au lait de vache holstein [la race dominante dans le monde], est la meilleure façon de la remettre sur un piédestal intéressant. »

En effet, le fromage de vache canadienne possède l’appellation de spécificité (AS) du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV).

De belles surprises

Au moment de notre passage, le plongeur et caméraman Mario Cyr offrait des conférences presque tous les soirs à son bistro, Plongée Alpha, à Grande-Entrée. Nous avons eu droit à une soirée mémorable en sa compagnie, au cours de laquelle il nous a transmis avec passion son parcours singulier à travers les eaux polaires, que peu de gens osent fréquenter.

Puis, il y a cette journée à l’île d’Entrée, qui ne compte désormais que 50 habitants permanents. C’est certainement un moment fort du séjour. L’ascension de la colline Big Hill (174 m), porte à réfléchir à tous ces petits villages isolés, presque fantômes sur le territoire québécois. C’est précieux d’être ici, de fouler ce bout du monde, alors qu’il est encore temps de discuter avec ses habitants pour connaître leur histoire bien différente de la nôtre.

 

 


BON À SAVOIR

Par bateau, le tarif du traversier CTMA est plus abordable avant le 15 juin et à partir du 15 septembre.

En avion, Air Canada offre un vol quotidien direct entre Montréal et Cap-aux-Meules entre le 19 mai et 10 octobre 2022.

PASCAN offre des vols quotidiens vers Les Îles-de-la-Madeleine à l’année, comprenant une ou plusieurs escales, selon la ville de départ.

Le séjour de Karavaniers Îles-de-la-Madeleine : entre vents et palabres, aura lieu du 17 au 24 septembre 2022.

Catherine Lefebvre / Collaboration spéciale
Notre journaliste était l’invitée de Karavaniers.

LA UNE : Photo: Catherine Lefebvre Les randonnées sur les bords des falaises, comme celles de l’Anse-à-la-Cabane, sont typiques aux Îles-de-la-Madeleine.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs